École
Chiffres
L’École Nationale Supérieure d’Architecture de Bretagne en quelques chiffres :
- 646 étudiants,
- 42 professeurs, maîtres de conférences ou maîtres de conférences associés,
- 21 enseignants contractuels,
- 41 agents administratifs, techniques et de service.
Histoire
Créée en 1905, elle s’appelait alors “École Régionale d’Architecture de Rennes” et était rattachée à l’École Nationale Supérieure des Beaux-arts de Paris.
En 1978, les écoles d’architecture passèrent de la tutelle du Ministère de la Culture et de la Communication à celle du Ministère de l’Équipement.
En 1984, l’école s’intitula “École d’Architecture de Bretagne”.
Le 10 mars 1986, elle fût dotée du statut d’établissement public qui lui conféra l’autonomie d’établissement d’enseignement supérieur régional.
En 1995, les vingt écoles d’architecture furent de nouveau mises sous la tutelle du Ministère de la Culture et de la Communication.
Architecture
L’école est installée depuis 1990 dans des locaux conçus par l’architecte Patrick Berger et elle est située a proximité du centre ville de Rennes, sur une parcelle triangulaire bordée au nord par le canal d’Ille-et-Rance et par l’Ille au sud-ouest. Elle a été conçue pour accueillir 450 étudiants (1 amphithéâtre de 100 places, 1 salle de cours de 90 places, 2 petites salles de 50 places chacune et une salle des diplômes de 60 places).
Les locaux actuels de l’école (superficie utile : 4 150 m2) ont été réalisés en tenant compte d’un bâtiment ancien donnant sur le boulevard de Chézy et en créant une extension côté rivière. De l’ancienne manufacture construite en 1884, Patrick Berger a conservé le bâtiment administratif et les deux pavillons d’entrée bordant la cour sur le canal. Il y a installé l’administration et la bibliothèque. Ces éléments constituent la base de la composition architecturale à partir de laquelle il joue habilement de la symétrie, du décentrement et de l’articulation complexe des espaces.
La pointe de la parcelle est occupée par un jardin soutenu par un mur cyclopéen en granit qui dissimule l’entrée du parking souterrain.
La salle des diplômes vient s’incruster à l’extrémité du mur au sud dans le prolongement des ateliers. Son plan carré est enserré dans une rampe en béton qui donne accès à un toit terrasse. Entièrement en bois à l’intérieur, elle est éclairée par une ouverture zénithale et par une porte vitrée donnant sur la rivière.
Le bâtiment des ateliers accompagne la courbe de l’Ille. Construit en bois avec des refends de béton bruts de huit mètres de haut, il est posé sur un socle en granit qui abrite le parking. Le calepinage du revêtement d’iroko, dans des cadres en laiton, lui donne toute sa rigueur. Les ateliers répètent chacun le même module. Ils sont desservis par une coursive vitrée. Leurs portes opaques encadrées de fines ouvertures vitrées laissent passer le regard. Une fois à l’intérieur, la lumière joue entre la grande baie vitrée donnant sur la rivière, l’ouverture zénithale et les petites baies qui s’entrouvrent vers le bâtiment 19ème à partir de la mezzanine. L’extérieur du bâtiment a été entièrement rénové en 2018.
A l’opposé de la salle des diplômes, accolée au bâtiment administratif, la salle des maquettes, vitrée sur trois côtés, illustre le plan libre avec son toit dont la charpente en bois repose sur quatre poteaux métalliques en retrait.
Le grand hall, oblique par rapport au bâtiment 19ème, décentre la composition symétrique du projet. Il rejoint le bâtiment des ateliers en laissant à gauche six ateliers et à droite quatre. Il s’y insère par deux salles de cours qui encadrent une baie vitrée donnant sur la rivière. Une rampe permet de rattraper le niveau des ateliers, surélevé du fait du parking.
Entièrement vitrées sur sa façade ouest et en rez-de-chaussée à l’est, les parois laissent filer le regard sur le projet. La toiture supportée par quatre poteaux permet de suspendre le double mur à l’intérieur duquel vient se glisser un escalier et sur lequel s’accroche une passerelle. Le porte-à-faux est repris par un portique en béton qui encadre la paroi vitrée à l’opposé.
Déclinant le bois, le béton et le granit, Patrick Berger privilégie la sobriété de l’écriture pour mettre en évidence la matière et la lumière. Son projet se révèle progressivement par la dissociation des éléments tectoniques, revendiquant ainsi une architecture retenue.