PROJET D’ARCHITECTURE
available in englishE912 : Projet d’architecture
Objectifs
L'enseignement de projet de Master s'organise par domaine d'études, au sein d'ateliers verticaux réunissant les promotions de M1 et de M2.
Les 4 domaines d'études de l'ENSAB proposent chacun, au S7/S9, 2 ateliers distincts.
Le détail (contenu, évaluation, travaux, bibliographie) est précisé dans chaque descriptif d'atelier.
ECTS | Cours | TD | Pondération |
---|---|---|---|
12crédits | 0heures | 112heures | 90% |
Dominique
Jézéquellou Frédéric
Sotinel Pauline
Marchant Romain
Rambaud
+ 9 Cécile Gaudoin
Sébastien Penfornis Margaux Darrieus Can Onaner César Vabre Vincent Souquet Julie Lafortune Véronique Zamant Julie Flohr |
E912 : 1. non inscrits
E912 : Hybridations n°1 – Hybridation des usages
Objectifs
Au sein du DE 'Hybridations', les ateliers de projet explorent l’élaboration des formes architecturales et urbaines à travers des processus associant hybridation des usages, création et interaction des espaces publics, évolutivité et réversibilité des dispositifs spatiaux, réutilisation adaptative de l’existant. Deux ateliers au choix sont proposés au premier semestre en S7/S9, ces ateliers traiteront des formes architecturales et urbaines dans une perspective d’hybridation des usages, d’évolutivité et d’innovation formelle. Les enjeux d’aujourd’hui nous obligent à réfléchir de manière prospective et inventive à ce que sera la société de demain. Nous réfléchirons à ce que peuvent être des réponses architecturales à ces grands enjeux.
L’atelier coordonné par Dominique Jézéquellou accorde une importance particulière à la cohérence du processus de conception et à l'exploration des potentiels programmatiques et contextuels du projet d'architecture. Ce dernier est vu comme un processus où s'inventent des stratégies d'usages et d'espaces (hybridation programmatique) qui permettent d'élaborer une nouvelle forme de vie dans une situation locale singulière en associant programmes privés, équipements et espaces publics.
Pour 2022/2023, cette recherche d'hybridation programmatique se fera au travers d'une proposition de renouvellement urbain au sein de la ZAC Nord – Coteaux de l’Ille de Rennes Métropole.
Contenu
'Métamorphoses 2050'
En collaboration avec l'agence d'architecture et d'urbanisme laq, il sera proposé un protocole de travail pour 5 équipes d'étudiants qui choisiront chacune un site différencié au sein du périmètre global de la ZAC Nord – Coteaux de l’Ille.
équipe 1 : métamorphose d'un tissu artisanal et commercial
équipe 2 : métamorphose d'un tissu d'activités en cours de mutation
équipe 3 : métamorphose d'un tissu périurbain
équipe 4 : métamorphose du triangle des majors de la consommation de masse
équipe 5 : métamorphose d'un hypermarché
A l'issue d'une phase de diagnostic problématisé du secteur choisi, il s'agira de proposer une stratégie de mutation à l'échelle du secteur pour 2050 puis de développer un projet architectural comme échantillon de la 'métamorphose'.
Quatre séances de travail avec un représentant de l'agence laq + intervenants extérieurs sont envisagées.
Mode d'évaluation
- une présentation de travaux par groupe à l'issue de la phase d'analyse, définition de la programmation et proposition urbaine
- un rendu intermédiaire individuel (ou par binôme) au cours du développement du projet architectural (sur un ou plusieurs éléments du projet collectif)
- une évaluation finale individuelle ou par binôme des éléments détaillés en présence d'invités extérieurs à l'Ensab pour un réel temps d'échanges autour du projet.
Travaux requis
défini à chaque étape lors des séances d'atelier
E912 : Hybridations n°2 – Matérialité
Objectifs
Au sein de l’atelier, l’enjeu sera d’expérimenter, à travers le projet, des démarches innovantes et inventives intégrant les questions écologiques et environnementales telles que la relation ville-nature, l’équilibre des articulations public/privé, l’anticipation des temps courts et longs de la ville, la gestion des proximités, des énergies, du réemploi ainsi que des questionnements culturels et sociaux d’aujourd’hui, dans la perspective d’un territoire en perpétuelle mutation. Spécificité commune au domaine d’études Hybridation, l’atelier interrogera les relations entre recherche et projet en s’appuyant sur la pratique du projet pour développer une analyse réflexive, problématisée et critique de l’architecture.
L’atelier traitera des formes architecturales et urbaines dans une perspective d’hybridation des usages, d’évolutivité et d’innovation formelle. Les enjeux d’aujourd’hui nous obligent à réfléchir de manière prospective et inventive à ce que sera la société de demain. Nous réfléchirons à ce que peuvent être des réponses architecturales à ces grands enjeux.
Contenu
L’atelier formulera l’hypothèse que l’hybridation des usages est une des réponses particulièrement adaptée aux crises que nous traversons. Inventer de nouvelles proximités, générer de l’interaction et de l’échange entre individus, trouver de meilleures adéquations avec les contextes, seront considérés comme autant de pistes d’exploration du projet. Cette hypothèse nous conduira à interroger les formes elles-mêmes de manière à développer des réponses créatives. Pour cela, nous questionnerons les articulations entre formes et usages, entre formes architecturales et formes urbaines et nous envisagerons également comment ces hybridations interrogent les relations et leur gradation entre le privé et le public. Un accent particulier sera mis sur les espaces publics.
Cette année l’atelier prendra comme objet d’étude le site des Magasins Généraux dans la ZAC Bernard Duval dans le quartier de Cleunay à Rennes. A l’échelle urbaine, nous réfléchirons au désenclavement du site, notamment en direction de la Vilaine au nord et des quartiers de la Courrouze et de Cleunay au sud et à l’ouest. Ensuite, les projets nous permettront d’aborder l’hybridation des usages comme catalyseur de la vie urbaine et comme source de créativité formelle.
Mode d'évaluation
- une présentation de travaux par groupe à l'issue de la phase d'analyse, définition de la programmation et proposition urbaine (pour l'ensemble du site)
- un rendu intermédiaire individuel (ou par binôme) au cours du développement du projet architectural (sur un ou plusieurs éléments du projet collectif)
- une évaluation finale individuelle ou par binôme des éléments détaillés
Travaux requis
Définis à chaque étape lors des séances d'atelier en fonction de l’avancement des travaux.
E912 : Instrumenter n°1 – Architectures de la foule
Objectifs
L’ARCHTECTURE DE LA FOULE - LE MYTHE
Can Onaner et Mathilde Sari
Lien vers la page internet de l'atelier pour les années précédentes : https://www.canonaner.com/architecture-de-la-foule-title
Ce studio de projet vient s'inscrire en continuité du thème général de l'atelier qui se propose de travailler sur un type de bâtiment particulier: celui d’une architecture de la foule. Entre la place publique, l’agora, les temples ou l’acropole à ciel ouvert et les grands espaces communs couverts comme les théâtre, les bains, les grands bazars, les bibliothèques ou les usines, l’architecture de la foule nous est apparue comme un type à ré-inventer. Pour cela, après le thème de la magie l'année dernière, c'est à travers celui des mythes que nous vous proposons cette année d'aborder la foule et de créer son architecture.
Qu'entendons nous par mythe ?
Il existe un peuple en Australie, les Achilpa, qui se déplace en transportant un poteau sacré. Cet axe vertical reliant le ciel aux profondeurs de la terre, définit par sa présence un centre autour duquel se créé l'espace habitable. Pour les Achilpa, briser cet axe vertical, le perdre ou s'en éloigner, c'est se retrouver privé du monde, c'est sombrer dans le chaos, l'informe, l'inhabitable. C'est ne plus pouvoir vivre. A l'origine de la sacralité du poteau qu'ils transportent avec eux, il y a le mythe : « un être divin appelé Numbakula avait“cosmicisé” leur territoire, créé leurs ancêtres et fondé leurs institutions. Ayant façonné un mât sacré avec un tronc d’hévéa, Numbakula s’y éleva jusqu’au ciel et disparut. Ce mât représente l’axe cosmique, car c’est autour de lui que la terre devient habitable et se transforme en monde. »
Un mythe est un récit originel qui se reproduit à travers des rituels collectifs. Ce récit trouve des relais dans les formes architecturales qui encadrent ces rituels et participent à ancrer le mythe dans le monde quotidien. Les rituels peuvent prendre comme support un poteau sacré, des ornements aux propriétés magiques, des matériaux aux forces surnaturelles, un autel, une porte qui sert de passage entre deux états, un temple... Mais le mythe n'est pas nécessairement archaïque. Puisqu'il est pensé aujourd'hui, il doit mettre en jeu le monde contemporain, ses croyances, ses modes de vie, ses habitudes, ses rituels et ses technologies.
Il s'agira pour nous pendant ce semestre d'imaginer un mythe, ses rituels contemporains et les architectures qui lui servent de support. Pour cela, nous vous proposerons des étapes de création qui partiront du corps pour aller jusqu'au paysage, de l'individu jusqu'aux foules. A chaque phase, les éléments des étapes antérieures seront réemployés et transformés, assemblés et démultipliés, pour venir construire un univers fait de formes et ornements architecturaux.
Le mythe, un seuil temporel et spatial entre profane et sacré
Si le mythe est un récit originel ancré dans la mémoire collective, celui-ci ressurgit temporairement dans le présent, lors de rituels mettant en jeu l'architecture et le corps des foules. Ces instants rituels apparaissent comme des seuils sacrés qui se creusent momentanément au centre du monde profane.
Le monde profane est celui du quotidien, du temps linéaire et de l'espace continu : celui de la durée. Il est le monde des êtres sensuels et mortels soumis à la contingence de la nature, à la dégradation et à l'usure. Sur le plan social, il dépend des intérêts individuels, des désirs et des besoins du présent, des rapports de forces primordiaux, physiques, psychiques et matériels. Il est notre monde contemporain dans son état de crise écologique, sociale et politique.
Le monde sacré est celui qui scande la continuité profane. Il organise le temps et l'espace en créant des seuils, des séparations aussi bien spatiales que temporelles et sociales. Le sacré se manifeste alors par des instants rituels qui permettent une sortie du quotidien, des bulles de temps qui ne valent que pour l'instant mythique qu'elles répètent et qui permettent, lorsqu'on en sort, de donner le sentiment de profiter d'un monde et d'un corps à nouveau créés, régénérés, même si parallèlement, dans le monde profane, le dépérissement se poursuit.
Le temps sacré du mythe et donc répétitif. Il est fait de commencements, de fins et de recommencements. Ce qui se passe entre, la durée, l'évolution, le processus de progrès ou celui du déclin, n'intéresse pas le mythe. Du point de vue du mythe, seuls comptent le début, la fin, des choses et des mondes, et leurs recommencements. Une temporalité qui se spatialise en centres sacrés comme autant d'enceintes qui se constituent au sein du monde profane. Ces enceintes sont le lieu de rituels qui matérialisent le mythe. Et ces rituels requièrent des objets et des outils. Il peut s'agir d'un corps ou d'un artefact comme les vêtements et les outils utilisés par les chamans, les prêtres ou les magiciens, ou encore les artifices technologiques qui, comme dans les films de Cronenberg, augmentent les corps pour des échanges sacrés. Ils peuvent être un temple ou un autel, un poteau dans la maison au pied duquel on sacrifie et le long duquel on communique avec les divinités du ciel et les parties basses du monde souterrain, ou encore une pièce architecturale dans un jeu de réalité virtuelle. Mais aussi des constructions paysagères, comme jardins en terrasses suspendus, un échangeur autoroutier, une montagne, naturelle ou artificielle, tout point que l'humain choisira comme ancrage du monde sacré au sein de la nature profane.
Pourquoi travailler sur le mythe aujourd'hui ?
Réfléchir à notre monde en déclin à travers un mode de pensée mythique peut être l'occasion d'une authentique re-création où l'ensemble du monde social, culturel et naturel peut être repensé sans culpabilité, sans peur. Car la pensée mythique est une pensée de la création plutôt qu'une pensée de la réparation. Une pensée où l'instant créateur prime sur la durée.
Nous vous invitons donc à être, le long d'un semestre, des architectes capables de créer un nouveau monde mythique avec les morceaux de ce monde en crise, en y intégrant des éléments d'un passé oublié à redécouvrir, autant que ceux d'un futur à imaginer. En somme, nous vous invitons à vivre au-delà de la réparation et de la conservation de la ruine de notre monde. De créer un monde où il ne s'agirait plus uniquement de faire durer, mais de penser de nouveaux commencements, des recommencements.
Types de projets possibles
Les mythes ancestraux comme contemporains ont un double enjeu. D'une part, le mythe peut légitimer un mode de vie actuel part un récit originel qui le rend possible, l'explique et l'institue par le culte. D'autre part, le mythe permet d'imaginer d'autres modes de vie possibles tout en les inscrivant dans un passé imaginaire. Dans tous les cas, il s'agira de construire une société par ses formes architecturales mythiques et rituelles :
- Vous pouvez partir du monde d'aujourd'hui pour créer un nouveau mythe et les rituels qui se développeront dans notre monde. Pour en créer un nouveau.
- Mais vous pouvez aussi créer une satire, en grossissant un trait de la société à extrapoler et à mythifier, en créant son récit originel et ses rituels contemporains.
- Vous pouvez aussi imaginer la survivance de sociétés archaïques aujourd'hui disparues, en poursuivant et en actualisant leurs récits mythiques et leurs rituels à l'intérieur de notre monde contemporain.
- Ou encore imaginer une société qui aurait traversé plusieurs vies cosmologiques selon un mythe qui se serait reproduit dans différents univers.
Formes et matières du studio
Construire une société par le mythe, c'est penser à la manière dont l'organisation sociale, morale et intime se fait et quelles architectures l'accompagnent. Nous vous demanderont donc d'imaginer une société à partir d'un ou plusieurs rituels impliquant l'architecture. Le paysage et la ville, le temple, la maison, le poteau et le corps qui habite la maison et se rend au temple. Travailler le mythe c'est travailler l'échelle des objets et des corps, l'individu et les foules, la maison et le paysage. C'est donc en effectuant un dézoom que nous vous proposons de construire vos mythes architecturaux. En partant de l'échelle du corps, les motifs, les formes et les matières de l’architecture se répéteront et se déploieront à l'échelle d'un fragment de ville et de ses foules rituelles. Ainsi vous serez amené.e.s à construire l'architecture à travers les répétitions et les différences des rituels qui la parcourent et l'édifient. A penser l'architecture par son temps profane, qui s'use, résiste, se répare et s'écroule, autant que par son temps rituel et sacré : celui de l'événement, qui apparaît, meurt et se (re)crée.
Une attention particulière sera portée à la plasticité de l'architecture. Dans ses formes et ses matières et ce à travers différents médiums. Le dessin et le collage, le travail en maquette conceptuelle aux formes et matières obtenues par une démarche expérimentale, mais aussi le travail en vidéo pour la mise en mouvement et en récit des rituels mythiques que vous proposerez. Ces différents médiums répondent aux différentes échelles et aux différentes temporalités engagées par les mythes. Ainsi passer du dessin à la vidéo vous fera passer de l'individu/corps à la foule/paysage.
Contenu
Méthode de projet et déroulement du semestre
INTRODUCTION (jeudi 15 septembre, journée entière)
Cette première journée sera dédiée à la présentation de l'atelier. Nous introduirons le contexte théorique de l'enseignement (le mythe et ses rapports à l'architecture et aux foules). Nous présenterons le déroulé du semestre et nous répartirons les étudiant.e.s en groupes de 2 à 3. Nous lancerons la première phase de l'atelier en distribuant les références textuelles et architecturales.
REFERENCES (deux semaines : jeudi 22 et 29 septembre, journées entières)
Une première phase d’écriture et de dessin se fera à partir de références architecturales et textuelles proposées par les enseignants. Ces références – bâtiments, lieux ou situations, récits, réels ou imaginaires – relèveront du mythe sous une forme ou sous une autre. Elles seront analysées à travers un travail d'écriture et un travail plastique d'interprétation et d'appropriation. Cette première phase est donc une phase de recherche et d'expérimentations qui vous permettra d'aborder progressivement les formes, matières et mots qui construiront vos mythes au fur et à mesure du semestre.
Le rendu de cette phase prévoit un tableau thématique de dessins, de textes et de maquettes, où chaque élément deviendra le lieu d’une expérimentation plastique et graphique mettant en avant les caractéristiques architecturales des « mythes » étudiés. Ce tableau, plutôt que figé sur une feuille, sera abordé sous forme d'installation en 3 dimensions, mettant en jeu l'espace et le temps de sa consultation.
Parallèlement à cette phase, le travail fait en approfondissement A7/9 « Théorie du projet - Instrumenter», avec Can Onaner, sera axé sur les références et vous permettra de donner une forme finie à votre tableau.
LE CORPS ET L'ARTEFACT ARCHITECTURAL (quatre semaines : jeudi 6 octobre à Athènes et jeudi 13, 20 et 27 octobre, journées entières)
Dans la phase précédente, le récit originel et les rituels de vos mythes, leurs formes et matières se seront déjà un peu esquissés. Pour cette seconde phase il s'agira de leur donner une première matérialisation à l'échelle intime du corps.
Vous construirez donc ici deux éléments : l'un pour le corps, l'autre architectural. Il pourra s'agir de masques, de prothèses, de vêtements ou d'amulettes, d'outils pour le premier ; d'ornements, de colonnes, de murs, de sols, de portes ou de toitures pour le deuxième. Ces deux créations, l'artefact corporel et l'éléments architectural, devront s'associer lors d'un rituel pour en devenir les supports.
Par exemple il pourra s'agir d'établir le lien entre un vêtement que l'on met comme une armure pour traverser une porte décorée d'ornements sacrés, une prothèse technologique que l'on fixe à son bras pour se connecter à un pilier lors d'un sacrifice, ou bien d'une amulette tatouée ou portée comme bijou, qui sera reproduit pour recouvrir la surface des murs d'un temple. Il pourra aussi être question de trouver des analogies formelles, matérielles, spatiales ou fonctionnelles entre un couteau de sacrifice et l'autel qui le reçoit, la toge des francs-maçons et le damier de leur temple, l' urne et l'autel miniature qui les accueille, ou encore, le costume de dragon et les rues aux façades grimées qu'il arpente part sa danse.
Le rendu de cette phase se fera en dessin, en maquette et en vidéo. Le dessin permettra de définir les formes, dimensions, matériaux et structures des artefacts corporels et des éléments architecturaux. Les maquettes, de l'échelle 1 jusqu'à l'échelle 1/10, permettront de mettre en jeu le corps, l'espace et la lumière. Un premier travail de vidéo sous forme de « poème visuel » viendra suggérer le déroulement d'un rituel mettant en mouvement l'artefact corporel et l'élément architectural.
Une partie de ce travail sera réalisé à Athènes dans le cadre du voyage d'études du domaine Instrumenter. Vous serez amené.e.s à confronter vos mythes naissant à cette ville européenne mythique et ce, par deux exercices. Le premier prendra la forme d'un arpentage de la ville afin d'en prélever une partie de la matière pour vos films - des lieux, des motifs et des formes visuelles et sonores. Le second exercice consistera en l’amorce de vos dessins d'artefact et éléments architecturaux, à partir de vos récits mythologiques en construction et leurs confrontation à la ville d'Athènes.
Pour cette phase, vous serez accompagné.e.s par Mathilde Sari qui proposera un cours de références autour du « poème visuel » et des aides pratiques et techniques. Cette phase sera aussi l'occasion à Athènes, d'une conférence de Philippe Morel, de EZCT, autour des artéfacts analogiques et numériques, de l'intelligence naturelle et artificielle.
Parallèlement à cette phase le travail fait avec Mathieu Le Barzic au sein de l'approfondissement A7/T9 « Théorie du projet - Instrumenter», axé sur la narration, vous permettra de donner une forme finie à vos récits mythiques.
LE TEMPLE ET LA MAISON (trois semaines : jeudi 10, 17 et 24 novembre, journées entières)
En partant des artefacts et des éléments architecturaux créés et des rituels esquissés par la vidéo, une troisième phase consistera en la création des édifices architecturaux que sont le temple et la maison. C'est à partir des formes, matières et motifs de vos artefacts et éléments architecturaux qu'ils se construiront, en en devenant le cœur, recouvrant leurs murs ou s'y déclinant en mobilier, matérialisant la surface de leurs peaux ou les entrailles de leurs structures. Lieu du collectif et lieu de l'intime (ou inversement), le temple et la maison répondront à la temporalité choisie pour vos mythes, son temps profane, quotidien et ses évènements rituels sacrés.
Le rendu de cette phase se fera en dessins et maquettes. Les maquettes pourront être conceptuelles, des tests de matières et de formes en mouvements. Les dessins représenteront le temple et la maison dimensionnés précisément et répondront aux exigences de matériaux, de modes constructif, d'usages, de sons et de lumières.
Parallèlement à cette phase le travail fait avec Julie Flohr au sein de l'approfondissement A7/T9 « Théorie du projet - Instrumenter», axé sur les structures légères, vous permettra d'expérimenter structurellement et d'affiner le dessin de vos édifices.
LA MONTAGNE (trois semaines : jeudi 1, 8 et 15 décembre, journées entières)
Cette quatrième phase consistera en la création d'un fragment de ville à partir des scénarios mythiques, des temples et des maisons. Ceux-ci seront répétés et déclinés, assemblés autour de rues, ruelles, coursives, patios, ponts, jardins, places, carrefours et rivières créant un fragment de ville permettant la double temporalité de vos mythes, celle du quotidien profane et celle de l'événement rituel. Comme forme, ce fragment devra répondre à la contrainte de s'élever en un mont ou une montagne artificielle. Plus ou moins haute, faite de terre, de déchets ou d'acier et de câbles, constituée par la ville ou s'élevant au centre de celle-ci, creusant le sol et s'élevant vers le ciel, elle pourra donner à voir la ville ou la renfermer sous son enveloppe. Nous pouvons ici penser à la tour de Babel ou au Mont St Michel, à l'architecture alpine de Bruno Taut ou aux spirales paysagères de Robert Smithson.
Le rendu de cette phase, sera en plan, coupes, perspectives et documents graphiques à différentes échelles. Une carte sous forme de dessin ou de collage pourra également permettre de représenter le fragment de ville à l'échelle large du paysage. Le triptyque pourrait aussi être employé pour donner à voir cette ville/montagne à différents moments, profanes et sacrés.
Parallèlement à cette phase le travail fait avec Eglantine Bigot-Doll, au sein de l'approfondissement A7/T9 « Théorie du projet - Instrumenter», axé sur les répétitions en série, vous permettra de tester différents modes de répétition, d'accumulation et d'assemblage.
MAQUETTE, FILM & RENDU GENERAL (trois semaines : jeudi 5, 12 et 19 janvier, journées entières)
La dernière phase sera l’occasion de réaliser des maquettes de vos villes/montagnes, de préparer le rendu général et de fabriquer un dernier film reprenant en partie le précédent, afin de mettre en mouvement vos mythes et leurs foules.
D’une longueur maximum de 4 minutes, le film sera monté à partir des images et des sons réalisés pour le premier film, de dessins et de prises de vues de maquettes et potentiellement à partir d’images d’archives. Le film sera projeté au jury final en accompagnement des autres documents.
Pour cette phase, Mathilde Sari proposera un cours fait de références multiples sur des méthodes de prises de vue et de montage mettant en jeu la matérialité du film.
Equipe pédagogique
L’atelier de projet sera encadré de manière hebdomadaire, tous les vendredi, par Can Onaner, architecte et théoricien de l'architecture.
Mathilde Sari, spécialisée en montage vidéo, interviendra à plusieurs reprises dans le semestre, notamment pour les phases Artefacts et Film.
L'approfondissement A7/T9 « Théorie du projet - Instrumenter» animé par Can Onaner, Mathieu Le Barzic, Julie Flohr et Églantine Bigot-Doll, se tiendra en parallèle du studio de projet et sera le lieu du développement des différentes étapes qui le constituent.
Tout le long du semestre, le travail se fera en groupes de 2 étudiant.e.s.
Mode d'évaluation
- Atelier (participation à l'atelier, aux cours et aux rendu intermédiaire) : 40%
- Rendu final devant un jury extérieur (y compris films) : 40%
- Book du semestre après le jury final : 20%
Les 2 enseignants seront présents au jury final pour lequel seront également invités des enseignant.e.s de l'école, ainsi que des personnalités extérieures, du monde des arts et de l'architecture.
Travaux requis
Travaux requis
Voir 'méthode de projet et déroulement du semestre' dans la rubrique 'Contenu'
Phase des références : Un tableau mis en scène, fait de dessins, maquettes et textes.
Phase des artefacts et éléments architecturaux : Des dessins, maquettes, un texte et une courte vidéo.
Phase du temple et de la maison : Des plans, coupes, perspectives, maquettes et documents graphiques à différentes échelles.
Phase de la montagne : Des plans, coupes, perspectives, maquettes et documents graphiques à différentes échelles.
Phase de film et de rendu général : Un film de 4 minutes maximum réalisé à partir de maquettes, dessins, prises de vue et archives
Phase de rendu après le jury final : Un book du semestre
E912 : Instrumenter n°2 – Redux in Athens
Contenu
Redux in Athens
Le processus de constitution de la ville d’Athènes, en dynamique et à travers les temps, sert de modèle opératoire qui sous-tend le processus conceptuel de l’atelier.
Basée sur un mythe fondateur, Athènes, tant par les idéologies qu’elle véhicule, oscillant entre entre idéalisme démocratique et fictions, que par la matérialité signifiante qu’elle donne à voir encore et toujours, ces témoins physiques qui nous parviennent aujourd’hui, aura été copiée, dérobée, anéantie, dispersée, remplacée.
Regarder Athènes aujourd’hui est prendre mesure de cette dynamique culturelle, intellectuelle, eu égard de l’articulation de sa situation géopolitique contemporaine, et visible/présente dans son organisation matérielle (le vivant articulé avec le synthétique, l’architecture).
Ainsi en atteste par exemple le sort bien particulier de la frise des Processions des Panathénées (dépiction de la fête), visible au musée du Parthénon d’Athènes, dont les fragments dérobés par Lord Elgin en 1801 situés aujourd’hui au British Museum de Londres sont signifiés dans l’original par des copies, des moulages en plâtre blanc qui reproduisent les originaux. Ces moulages sont ainsi une trace, in absentia, de ce qui était là avant.
La frise ainsi recomposée est un nouvel assemblage matériel, qui correspond à une contrainte physique imposée par une action politique (extraction patrimoniale), qui se donne ainsi à voir, produisant une nouvelle lecture, pour des audiences à leur tour recomposées.
La pratique de l’architecture comme discipline est constituée autour d’activité de copie, allant de la copie d’artefacts (idéaux et représentation signifiée de ces idéaux), d’incarnation de doubles (culte de la personnalité mais aussi préférence et identification à un corpus d’architecture particulier). Cette pratique inscrit à son tour des traces dans la ville : des fragments qui s’assemblent, se recomposent et se dispersent, et puis disparaissent.
Redux in Athens donne la possibilité d’inscrire une modalité opératoire de copie ou de double dans la fabrique urbaine, au service d’un programme commun à l’atelier, qui installe une modalité urbaine articulant la possibilité de bains publics, de l’accueil en situation d’aléa, et d’espace public (Bains/Gymnase/Jardin, par exemple) . Ce programme sera envisagé sous le prisme d’une recherche de matérialité spécifique au climat désertique méditerranéen qui caractérise Athènes. L’identification du site pertinent dans la ville pour y mélanger ce programme qui concerne le corps dans l’espace, à la fois le corps qui évolue entre l’univers de la ville et la psychologie intérieure, le corps comme vecteur du politique : le sujet étant les représentations que l’architecture fabrique au sujet du corps contemporain, sera à l’initiative de chaque binôme étudiant. (Piscine de la villa dall’ Ava, Saint-Cloud, 1984-91, OMA)
A Protocoles de représentation de la ville: Territorialité et abstraction
Le processus d’écriture de la ville comme processus à conceptualiser (invention) a été éprouvé par des architectes comme Aldo Rossi, pour la composition urbaine à partir de l’histoire, de la mémoire (L’architettura della citta, 1966), par OMA/Rem Koolhaas pour sa pensée sur le programme (Delirious New York, 1978), par le critique Reyner Banham (The architecture of the well-tempered environment, 1969) pour le lien entre culture populaire, technologie et climat, mais aussi Venturi/Brown/Izenour pour la mise en place d’une méthodologie de représentation de l’urbanité lorsque celle-ci échappait aux canons (Learning from Las Vegas, 1972).
En s’appuyant sur ces référentiels, nous procéderons à la constitution de protocoles de représentation de la ville, en avance du voyage à Athènes. Les grands référents historiques de la théorie de l’architecture pourront être mis à jour par la représentation du vivant (Alexander von Humboldt , illustrations scientifiques; Manuel da Landa, A thousand years of nonlinear history, 2000), mais aussi du climatique, afin de restituer de nouvelles préoccupations urbaines contemporaines, en lien avec le confort d’usage (habiter) mais aussi le confort psychologique (partage des ressources, équité dans l’accès aux ressources urbaines, rôles de l’espace public en situation d’aléa, sécurité des personnes, etc…)
Mode d'évaluation
Contrôle continu et examen final
E912 : Transitions n°1 – Habiter, réhabiliter la ville demain – Densités raisonnées et juste échelle
Objectifs
La notion d’habiter n’a de cesse de porter la question du logement collectif comme un enjeux contemporain majeur. À l’horizon 2050, la France comptera 70 millions habitants. L’augmentation de la population, articulée à la modification de la structure des ménages ou encore au vieillissement de la population, nous amènent d’ores et déjà à penser les formes multiples de l’habitat et de la densité qui l’accompagne, dans les centres urbains comme en périphérie de villes. Se loger et vivre ensemble, à l’aune du XXIe siècle, sont des sujets qui doivent être posés au regard de la question de l’artificialisation des sols, conséquence directe de l’extension urbaine et de la construction de nouveaux habitats en périphérie des villes, une des causes premières du changement climatique et de l’érosion de la biodiversité. L’instauration de l’objectif “zéro artificialisation nette” prévu par le Plan Biodiversité, est une réponse qui appelle un regard critique sur la manière dont cette ambition peut être menée sur le temps long - le temps de l’architecture et de la ville - et sur l’économie de moyen permettant de l’accomplir. Comment concilier densité raisonnable, qualité des espaces bâtis et non bâtis en évitant l’étalement urbain et le grignotage des terres agricoles ?
La fabrication de la ville sur elle-même, confrontée aux transformations imposées par l’adaptation aux nouveaux modes de vie et aux transformations sociales et culturelles contemporaines, nécessite, de plus, de se pencher sur les notions de flexibilité et de mutation du bâti à moyen et long terme.
Contenu
En s’adossant aux acquis de la licence, et notamment sur le logement et la connaissance du bâti ancien, l’atelier se propose d’investir ces questions par un travail de projet engagé conjointement en réhabilitation et en neuf sur le logement collectif (et potentiels programmes associés) dont les intentions croisées nourriront les échanges entre étudiants sur :
1- La mutation des modes d’habiter et la place à donner au commun dans ces nouvelles pratiques à différentes échelles, du plus public au plus privé.
2- La capacité d’un édifice existant à transposer ces enjeux, introduire de nouvelles pratiques, s’adapter sans se dénaturer, révéler de nouveaux atouts spatiaux dans une juste économie de moyen et les leçons potentielles à en tirer dans la manière d’envisager le temps long d’une construction neuve.
3- La recherche de la juste échelle du projet, entre densité perçue et densité effective, dans son contexte, au regard des questions urbaines, bioclimatiques et socio-économiques posées.
Trois sites contigus formant une séquence urbaine continue seront à l’étude au sein de l’atelier permettant de croiser :
- Des situations urbaines différentes (densité, structure du tissu, centre/périphérie)
- Des édifices d’époques et modes constructifs diversifiés (deux avant 1950 et une de la fin du XXème)
Les étudiants se répartiront ainsi en groupes sur ces sites. Le travail de chaque groupe permettra de confronter les sujets particuliers liés à chaque situation pour élargir et enrichir les démarches de chacun dans leur projet et notamment :
- La mise en place d’une densité raisonnable à définir suivant les contextes
- Le degré de plasticité des édifices à réhabiliter, suivant les cas et modes constructifs à l’étude, et les questions qu’ils soulèvent dans la pratique pour envisager le futur projet dans le temps long.
- Les typologies d’intervention articulant projet dans l’existant et en neuf (addition, superposition, intrication, mise à distance, etc…)
M1 et M2 pourront ainsi travailler en synergie et faire de l’atelier un lieu de débat sur les thèmes évoqués.
E912 : Transitions n°2 : Héritage urbain
Objectifs
- concevoir un projet à différentes échelles : paysagère, urbaine, architecturale ; explorant les thématiques de l’atelier : la revitalisation des centres bourgs et des petites villes, l’intervention sur l’existant à valeur patrimoniale et en site «ancien» (y compris l’approche théorique), l’intelligence constructive notamment dans le rapport aux structures anciennes et à l'écologie ;
- développer des connaissances et des savoir-faire liés à ces thématiques.
Le projet est abordé comme activateur de connaissances, d'outils et de méthodes
Contenu
L'atelier se base sur le constat actuel que les communes bretonnes se développent aujourd’hui de façon privilégiée en extension urbaine, sur le mode pavillonnaire, fortement consommateur en foncier, alors même que les centres anciens, en dépit de leur urbanité et de leurs qualités intrinsèques, ont tendance à être désinvestis par les habitants, les commerces, les services. Cette problématique revêt des aspects divers : économiques, démographiques, environnementaux, sociaux, culturels… Dans la réflexion sur l’ensemble de ces dimensions et sans s’en détacher, il est intéressant de pouvoir aussi porter un regard critique et des interrogations susceptibles de renouveler et d’enrichir une approche patrimoniale.
De fait, un centre est avant tout un lieu porteur d’identité, un espace qui cristallise des représentations, qui forge l’image d’une commune, d’un territoire, et cela notamment au travers d’un patrimoine plus ou moins remarquable et reconnu.
Proposer une stratégie d’intervention, exploiter et comprendre le potentiel du lieu, maitriser les notions de préexistence, de réutilisation, de transformation, d’évolution, de restructuration, de renouvellement urbain... telles sont les ambitions de l’atelier.
Mode d'évaluation
Plusieurs échéances au cours du semestre permettent d'évaluer l'avancé du travail, mais le rendu final prime.
La capacité à élaborer un projet pertinent, l’argumentation du projet par l’analyse, la finesse du rapport au contexte et le respect des contraintes sont les critères décisifs de l’atelier.
Travaux requis
Déplacement sur site, visite de deux jours avec hébergement chez l'habitant.
E912 : Traversées n°1 – Désirs de territoire
Objectifs
À partir d'un cas d'étude métropolitain et dans le cadre d'un partenariat avec les acteurs de l'aménagement rennais, cet atelier a comme objectifs pédagogiques :
• L’élaboration imbriquée et prospective, d’une stratégie urbaine d'aménagement territorial et d’un projet architectural (stade esquisse), inscrit dans la réalité d'une commande et capable de la questionner.
Le projet architectural est éco-conçu et défini en lien avec la stratégie urbaine, donnant ainsi naissance à une architecture contextualisée.
La programmation urbaine influence le devenir du tissu urbain et des formes bâties qui s’y inscrivent. Et inversement, le projet architectural influe sur le devenir du territoire au sein duquel il s’inscrit.
• L’expérimentation critique, des étapes et codes de la conception en interaction avec les attentes des acteurs locaux. L’objectif est, dans une perspective professionnalisante, de rendre opératoire les orientations d’une MOA tout en imaginant des devenirs innovants. Les rencontres de terrain permettent à chaque étudiant d’être en contact direct avec les différents acteurs du territoire (élus locaux, commerçants, habitants, entreprises, milieux associatifs, architectes et paysagistes impliqués), de réfléchir aux outils et méthodes employés actuellement en matière d’aménagement et de questionner leur adaptabilité pour penser le territoire et l’architecture de demain.
• La coopération interdisciplinaire par un travail de projet réalisé en équipe de cinq étudiants issus de champs universitaires variés (géographie, architecture, sociologie, droit, aménagement, urbanisme, etc). L’enjeu est de maintenir la co-conception du projet tout au long du semestre et d’aboutir à un projet final enrichi de la multiplicité des regards.
L’encadrement pédagogique sera assuré par Véronique Zamant (resp; architecte urbaniste) et Margaux Darrieus (co-resp; architecte et journaliste) assistées de Stéphane Chevrier (sociologue), Julien Bastoen (historien) et Jean Rehault (architecte) qui interviendront régulièrement dans le déroulé de l’atelier.
Contenu
PARTENARIATS : Recherche et innovation en contexte métropolitain
Pour investir les champs de la recherche et de l’innovation en contexte métropolitain, un partenariat pédagogique a été formalisé avec la SEM Territoires Rennes, autour de l'ancien site de l'entreprise Euro-Shelter, dit des « Halles en commun », dont elle est maître d’ouvrage.
Ce site se situe au sein de la Zac de la Courrouze. Encore en étude, le projet de transformation de cette dernière friche de la ZAC a été lauréat de l’Appel à Manifestations d’Intérêts « Démonstrateurs de la ville durable ». Telle une ramification de la frange ville/campagne, que constitue la rocade rennaise, ce site représente un foncier de 4 ha aux enjeux de renouvellement clefs pour le devenir de la métropole rennaise. Entre le caractère patrimonial des édifices existants; les objectifs d’économie sociale et solidaire, de permanence urbaine et d’urbanisme transitoire de la MOA et les enjeux paysagers de la ville archipel ce site et son territoire élargi offrent un panel de situations opportun pour développer un projet permettant de dépasser les manières actuelles de fabriquer la ville et de proposer des modalités innovantes de renouveler l’urbanité d’un lieu.
Dans le cadre de ce partenariat, le travail des étudiants (master Ensab & master Moui de Rennes 2) sera nourri par l’intervention de professionnels et une immersion hebdomadaire, sorte de permanence, sur site. Il fera par ailleurs l’objet d’une valorisation et d’une restitution sous forme de publication.
Au travers de ce partenariat pédagogique, l’atelier de projet propose ainsi de confronter les étudiants aux problématiques contemporaines qui relèvent à la fois du territoire, de la ville et de l’architecture. Dans une mise en situation réelle, appelant de la part des étudiants une production sous la forme de projets urbains et d’esquisses architecturales, cet enseignement vise à prospecter et à explorer un territoire en mutation, à bâtir des hypothèses d'intervention et à imaginer ses futurs possibles.
ENJEUX & HYPOTHESES : Prospective et utopie(s), au service des territoires
Outre la problématique du devenir du patrimoine industriel et des procédures d'aménagement des espaces disponibles en métropole, se pose la question de nos modes de vie dans 50 ans face à la transition socio-environnementale.
Considérant que les outils réglementaires et opérationnels de la fabrique des territoires peinent à créer un cadre de vie résilient et agréable, quelles nouvelles pratiques et méthodes d’aménagement conviendrait-il de penser et d’expérimenter pour favoriser des projets contextualisés, soutenables et durables ?
Partant de l’hypothèse qu’incarner la transition socio-environnementale peut être appréhendé comme une opportunité pour inventer de nouveaux récits de territoires désirables et éco-responsables, cet atelier devient le lieu d’élaboration de scenarii fictionnels permettant d’interroger l’évolution des modes de vie dans un contexte métropolitain :
Si les crises sanitaires mondiales augmentaient les périodes de confinement et que le télétravail se généralisait,
Si des crises énergétiques ou sanitaires, remettaient en cause l’usage low cost du transport aérien au profit d’une société des loisirs recentrée sur un tourisme régional et local,
Si la propriété foncière n’était plus le modèle dominant,
Si les filières des matériaux non renouvelables devenaient interdites,
Si l’évolution du climat du Grand Ouest le transformait en lieu d’accueil des déplacés climatiques,
Si la montée des eaux et le retrait du trait de côte, obligeaient une partie de la population littorale à préférer l’arrière-pays,
Si le patrimoine était partout , pour tous, tout le temps,
Si l’autosuffisance alimentaire et l’autosuffisante énergétique devenaient une injonction,…
Si le vivant et la terre-mère obtenaient des droits,
Si les citoyens détenaient un pouvoir effectif,
… comment nos établissements humains, nos paysages, la gestion du foncier, la matérialité des projets construits et/ou rénovés, la densité, les dents creuses et les espaces publics, la gouvernance, etc, s’en trouveraient-ils modifiés ?
Ces fictions « probables » invitent étudiants, élus, habitants et professionnels à se défaire d’une vision traditionnelle des territoires. Elles deviennent le levier pour se décentrer & se confronter aux profondes mutations en devenir, pour penser de nouvelles stratégies territoriales localisées et pour faire émerger des projets concrets, inventifs & partagés.
• L’atelier aura pour objet la formalisation de ces « utopies concrètes ».
PHASES
Le semestre d’atelier se structure en trois grandes étapes :
(1) Observer // Intentions
L’objectif de cette première étape est d’articuler perceptions subjectives, observations et connaissances pour construire un regard personnel et instruit sur le site et son territoire élargi. Les étudiants partent d’un diagnostic orienté et critique pour parvenir à la genèse d’une problématique de projet et formuler de premières intentions.
Cette étape comporte notamment :
• Immersion collective in situ
• Analyse sensible et diagnostic critique
• SWOT et orientations stratégiques
• Récit prospectif1
> Rendu intermédiaire
(2) Hériter // Figurations
Durant cette seconde étape, les étudiants partent de leurs intentions problématisées et des caractéristiques du territoire d’intervention pour élaborer, à partir d’un concept, des stratégies d’aménagement construisant les conditions du projet urbain puis architectural.
Cette étape comporte notamment :
• Énoncé du concept urbain en réponse à la problématique de projet
• Stratégies d’aménagement
• Schéma d’intentions urbaines
(3) Inventer // Formalisations
Durant cette dernière étape, les étudiants formalisent leur projet paysager, urbain et architectural. Ils précisent leurs choix favorisant l’invention de nouveaux modes d’habiter.
Cette étape comporte notamment :
• Plan masse urbain
• Prescriptions architecturales, urbaines et paysagères
• Esquisse architecturale
> Rendu final
Mode d'évaluation
Évaluation individuelle et collective du travail continu.
Rendu intermédiaire pour les deux premières étapes.
Rendu final.
Les modalités de rendu et critères de notation seront discutés en début de semestre.
Travaux requis
Les étudiants seront amenés à produire :
- un diagnostic critique et orienté permettant d’acquérir une connaissance fine du contexte territorial et de celui de la commande, à partir de l’identification et de l’analyse des caractéristiques matérielles et immatérielles qui constituent la biodiversité naturelle, sociale et culturelle locale.
- une analyse menée au croisement des échelles spatiales (de l’édifice au grand paysage) et temporelles (passé, présent, futur) pour mettre en débat les pratiques actuelles d’aménagement du territoire et leurs résultats
- un récit projectuel et prospectif (récit politique, social, environnemental et économique) basé sur un changement de paradigme sociétal fort. Ce récit fictionnel sert de toile de fond à la démarche de projet urbain, architectural et paysager.
- des stratégies permettant de spatialiser le récit fictionnel.
- un projet urbain et architectural nourri des enjeux de la transition socio-environnementale pour réinventer les manières d’habiter la métropole, et les formes bâties et paysagères existantes.
Les éléments produits seront présentés au fil des séances sous format papier (A3 et notices écrites) et numérisé (diaporamas), ainsi que par des maquettes.
E912 : Traversées n°2 – Périphérique
Objectifs
L’atelier propose de mener une réflexion prospective sur le territoire métropolitain depuis la rocade rennaise. Cette infrastructure routière définit une limite physique forte dans la métropole. Il s’agira de la reconnaître comme une frontière, c'est-à-dire comme une limite poreuse, un point de rencontre de haute intensité favorable à initier des échanges pour articuler de nouvelles relations entre ville et campagne. Cette mise en perspective de la rocade dans toute l’épaisseur des paysages traversés, a pour objectif d’interroger au travers d’une programmation, le concept de ville archipel, ses atouts, ses faiblesses et ses paradoxes. Comment la préservation des sols fertiles doit nous servir de substrat pour répondre aux enjeux sociétaux et inventer les conditions de la ville de demain ?
Thématiques / mots clés :
Marges –limites-frontières-mobilités et flux
Ceinture verte – ressources – sols fertiles - paysage productif - écotone et culture du vivant
Relation ville/campagne – Retro suburbia
Mode d’habiter - Artificialisation - Energies
Contenu
Nos attentes pour ce semestre :
- Immersion et arpentage
. Lecture sensible du territoire parcouru et sa traduction par différents médiums :
maquette, dessins, vidéo, son…
- reconnaissance et compréhension du contexte métropolitain et de ses enjeux
. Identification des éléments constitutifs du paysage métropolitain et capacité à explorer des modes de représentation adressés à l’échelle du territoire
. Capacité à créer et mobiliser des données de compréhension du territoire (relevé, enquète, histoire, cartos,...)
- s’engager dans la fabrique d’une vision prospective (spatiale, programmatique, politique) pour transformer un site
. Choix d’ancrage et posture de projet à la traversée des échelles
. Articulation des enjeux liés au contexte et au programme pour la fabrique de dispositifs spatiaux.
. Cohérence de la démarche de projet
. Capacité à comprendre l'emboîtement des échelles et le phasage des actions à mener
. Représentation et communication du projet, mise en récit
- Prise de risque et engagement
Les 4 étapes de travail
Temps 1/ 5 semaines : Imaginaire et utopie
Temps 2/ 4 semaines : Diagnostic / regard
Temps 3/ 4 semaines : vision / projet
Temps 4 / 2 semaines : publication
Mode d'évaluation
T1_IMAGINAIRE 20 %
CONTROLE CONTINU : 15 % (investissement, pertinence et qualité des réflexions et, recherches,
production hebdomadaire, progression)
réalisation et suivi hebdomadaire d’un carnet de bord A3
ANALYSE / THEORIE : 15 %
RENDU : 70 % (présentation orale, pièces graphiques + maquettes)
Travail collectif
T2_DIAGNOSTIC 20 %
CONTROLE CONTINU : 20 % (investissement, pertinence et qualité des réflexions et, recherches,
production hebdomadaire, progression)
réalisation et suivi hebdomadaire d’un carnet de bord A3
ANALYSE / THEORIE : 15 %
RENDU : 70 % (présentation orale, pièces graphiques + maquettes)
Travail collectif
T3_PLAN GUIDE + T4 PUBLICATION 60 %
CONTROLE CONTINU : 20 % (investissement, pertinence et qualité des réflexions et, recherches,
production hebdomadaire, progression)
réalisation et suivi hebdomadaire d’un carnet de bord A3
RENDU : 80 % (présentation orale, pièces graphiques + maquettes)
Travail collectif + individuel
E911 : Théorie de l’architecture
Objectifs
Ce cours sera assuré à compter de la rentrée 2023-2024.
ECTS | Cours | TD | Pondération |
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2crédits | 24heures | 0heures | 10% |
Can
Onaner Julie
Flohr |