PROJET FIN D’ETUDES
available in englishE1011 : Préparation
ECTS | Cours | TD | Pondération |
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4crédits | 0heures | 60heures | 40% |
Marie-Pascale
Corcuff David
Cras Marion
Faunieres Dominique
Jézéquellou
+ 19 Hervé Perrin
Frédéric Sotinel Mathieu Le Barzic Philippe Madec Rozenn Kervella Pauline Marchant Loic Daubas Vincent Jouve Anne Bondon Miquel Peiro Gaël Huitorel Carmen Popescu Sébastien Penfornis Can Onaner Pierre-Antoine Chabriac Loïse Lenne Jean Rehault Julien Bastoen César Vabre |
E1011 : U101B Fiction(s) architecturale(s)
Objectifs
Le projet de fin d’étude est traditionnellement considéré comme la simulation d’une commande réelle, ancrée dans une opérationnalité directe, même si l’ambiguïté subsiste souvent et n’est pas toujours assumée par l’étudiant.e. Pour lever cette ambiguïté, nous proposons la fiction comme une manière d'assumer le caractère non-réel du PFE. Nous envisageons le projet d’architecture comme un cadre spéculatif, plutôt que la réponse à une commande hypothétique.
La fiction devient alors le moyen privilégié pour remettre en question le réel en tant que fait entendu et attendu. Elle opère un déplacement, un pas de côté pour modifier le regard que l’on porte sur le réel. Elle encourage à complexifier notre appréhension des réalités psychologiques, culturelles ou sociales.
La fiction n’équivaut pourtant pas à une échappée dans la fantaisie qui se détacherait volontairement de tout principe de réalité. Au contraire, elle vise à interroger l’actualité de la production architecturale et, dans les meilleurs de cas, à se donner les outils pour la modifier. Pour cela, elle doit se construire rigoureusement à partir d’intentions claires et des conditions de réalité énoncées en amont, avec une narration précise qui s’inscrit dans le temps et dans l’espace, ainsi qu’un protocole qui en définit les langages, les formes et les matériaux.
L’enjeu premier de la fiction architecturale est de s’emparer du contemporain en tant que chose à (faire) advenir, que celle-ci provienne du passé, comme un autre déroulement possible de l’histoire, du présent, comme une expression alternative des forces actuelles, ou d’un futur anticipé à partir d’un présent jugé inactuel.
ENJEUX
Imaginer des visions de notre environnement social et politique
A travers le choix d’une démarche fictionnelle, nous revendiquons la nécessité pour l’architecte de dépasser ses fonctions de maître d’œuvre et de considérer l’architecture comme un « appareil culturel » à part entière, conditionnant les modes d’appréhension et de représentation de notre environnement physique, mais aussi social et politique. Il ne s'agit pas seulement de déchiffrer son caractère construit et de déconstruire ses formes symboliques, mais bien aussi d'imaginer et de formaliser par le projet une vision spécifique de cet environnement.
Expérimenter une méthode analogique et acculturer les architectes à l'intermédialité
La fiction architecturale opère par analogie : elle puise dans d’autres champs culturels, d’autres modes d’expressions, d’autres médiums, qui peuvent traiter d’architecture autant que celle-ci peut s’en inspirer. La culture architecturale peut apparaître dans différents médiums, s’inscrire sur différents supports, différentes surfaces. Celle-ci ne se limite pas à la ville et à son architecture construite. Nous proposons de construire cette culture à travers l’expérimentation conjointe de différents médiums, internes ou externes au champ de l'architecture, aussi bien l’« architecture de papier » d’hier et d’aujourd’hui, que les différentes fictions se rapportant à l’architecture, en littérature, dans les arts plastiques, la bande dessinée, la photographie ou le cinéma, mais aussi la sémiologie, la sémantique, la sociologie et la philosophie dont les structures conceptuelles se construisent en partie par analogie avec l’architecture.
Élargir le champ de compétences des architectes
Par une attention particulière aux arts et techniques de représentations, comme mode d’appréhension, d’expérimentation et d’invention de l'architecture, nous visons à ce que cette démarche fictionnelle permette aux futur.e.s architectes de développer des compétences à faire valoir dans différents domaines en lien avec la création artistique.
Former des architectes réflexif.ve.s et ouvert.e.s à la pensée analytique.
La fiction comme démarche et l’analogie comme méthode visent à inciter les étudiant.e.s à interroger ce qui fonde l'agir architectural, à explorer la 'boîte noire' d'un projet, à questionner de façon critique les différentes références qui interviennent au cours de la conception, à déchiffrer les doxas, les effets de mode et les idéologies explicites ou implicites qui insufflent le champ architectural.
Donner aux architectes les clés pour penser la complexité, à l’intérieur d’une dialectique entre le local et le global
Un des enjeux de cet enseignement de PFE serait d’inscrire le projet d’architecture au sein d’une vision qui met en tension la crise globalisée avec les spécificités d’une situation locale, à travers des déplacements entre l’universel et le particulier, le central et le périphérique.
Croiser la construction conceptuelle et l’expérience matérielle
L’architecture est une construction narrative et conceptuelle autant qu’une réalité physique. En cela, elle est produite à partir d’une série de questionnements, avant de donner lieu à une forme à dessiner, à un objet à construire, à un usage à pourvoir ou une tradition à faire perdurer. Le corps est toutefois au cœur de cette construction conceptuelle. Il s’inscrit dans le temps et dans l’espace, perçoit, se déplace, agit et résonne avec le concept et la matière. Par conséquent, dans le projet, l’imagination la plus fantaisiste et le concept le plus abstrait doivent être ramenés à la chair vivante et architecturale, à ses formes, à sa matérialité et à ses structures.
Contenu
MÉTHODE
La démarche fictionnelle et la méthode analogique nécessiteront une articulation claire entre les hypothèses fictionnelles, le cadre culturel des références et le processus de conception. Les enjeux recoupent notamment le passage de l’élaboration d’une pensée conceptuelle référencée et narrative à une phase de conception architecturale formelle, spatiale et technique, adossée à ce système de références. Ce passage sera accompagné par une série de phases, avec leurs rendus spécifiques.
Phase 1 – L’énonciation des intentions
Un sujet sera énoncé sommairement, au préalable du démarrage de l’atelier, sous forme d’un court texte et d’une iconographie personnelle sur un thème, un lieu ou un type. Il comprendra notamment : une problématique ancrée dans le contemporain, un système de références culturelles et l’esquisse d’un scénario de projet.
Phase 2 - Tableau des références
Le projet architectural se construira de manière analogique, aussi bien à travers des références internes à la discipline architecturale qu’à d’autres disciplines et médiums.
Les champs de références architecturales, artistiques, culturelles et techniques, comme l’analyse de site feront l’objet d’un travail de recherche précis. Les textes, les éléments graphiques et les dispositifs spatiaux relevés, seront présentés de manière synthétique et homogène sous forme d’un tableau graphique analytique. Pour chacune de ces références, il sera précisé sa valeur et son intégration dans le processus de projet.
Phase 3 - Les dispositifs analogiques
En partant du tableau des références, une troisième phase consistera à extraire les éléments qui formeront les dispositifs principaux du projet. Ces ingrédients privilégiés de l’analogie architecturale, peuvent intégrer d’autres médiums. Si le recours à l’écriture et au film peut rester une issue, la pensée spatiale et constructive doit rester un enjeu prioritaire de cette démarche analogique. Pour prendre un exemple, si le « suspense » existe comme un procédé cinématographique ou littéraire, il s’agira de découvrir l’apport et la spécificité du « suspense architectural », d’en extraire les dispositifs spatiaux, matériels, formels et symboliques et de les mettre au cœur du projet.
Phase 4 – La trame narrative
L’architecture, issue de l’agencement des dispositifs analogiques dessinés précédemment, est alors pensée comme le « décor » d’une fiction plus ou moins ancrée dans le réel.
La rédaction de la fiction se fera selon une trame narrative énoncée clairement. La narration implique le déroulement d’une action, d’un début vers une fin, définit des personnages (avec un contexte culturel, matériel, social, politique et psychologique), prévoit des lieux qui serviront de cadre à la narration.
Phase 5 - Le protocole analogique de projet
Comme dans les œuvres d’Aldo Rossi, de Peter Eisenman, John Hejduk ou Bernard Tschumi, le projet architectural peut être auto-référencé – c’est-à-dire référencée à ses propres règles, qu’elles soient empruntées à l’histoire de l’architecture, à la linguistique, à la littérature ou au cinéma. L’élaboration du protocole analogique de projet est un processus expérimental, conscient et précis. Sans prédéfinir la forme du projet, celui-ci permet d’élaborer l’ensemble de ses formes possibles, sans encore les mener à une issue programmatique ou contextuelle spécifique.
Phase 6 - La mise en forme
Quel que soit le protocole expérimenté, le projet doit donner lieu à une forme définitive qui en fige un état, en propose une ou plusieurs mises en forme spécifiques. Pour cela, l’étape finale du projet consistera à produire un arrêt sur une situation – programmatique et contextuelle – afin de l’approfondir, dans ses conséquences formelles, matérielles, spatiales, techniques et fonctionnelles.
Phase 7 - Le livret de PFE
La phase de conception se terminera par un travail de synthèse des phases précédentes. Les documents produits durant cette phase constitueront le support du livret de PFE afin de restituer le processus conceptuel et matériel du PFE, dans sa double dimension, à la fois contingente et définitive.
Il sera transmis à l’ensemble des membres du jury 15 jours avant la soutenance.
Phase 8 - La restitution pour le jury de PFE
Un soin particulier sera porté sur la restitution des différentes phases. Les médiums choisis pour la restitution, l’affichage de dessins, l’exposition de maquettes, mais aussi la projection de vidéos, doivent être traités comme une installation réfléchie et la présentation, comme une performance.
Chacune des phases débutera par une ou plusieurs interventions méthodologiques ou thématiques des enseignants, afin non seulement de faire le point sur des notions clés qui seront abordées et mobilisées durant le semestre, mais aussi de faire l'expérience de la richesse des imaginaires architecturaux.
Organisation des séances
Les séances auront lieu les lundis après-midi, de 14h30 à 18h30, de façon hebdomadaire.
Pour les trois premières phases l’ensemble des enseignant.e.s sera présent (selon leurs disponibilités), et les projets seront présentés devant le collège d’enseignant.e.s.
Pour les phases suivantes, l’encadrement des projets se fera par deux groupes de trois enseignant.e.s.
Des présentations et jurys intermédiaires auront toutefois lieu devant le collège d’enseignant.e.s, ainsi que des invités extérieurs, notamment par rapport à leurs compétences spécifiques dans des médiums comme la vidéo, les arts plastiques.
Les enseignant.es. référent.e.s et directeur.trice.s des PFE seront désigné.e.s à la fin de la troisième phase.
Mode d'évaluation
Deux jurys notés et une note pour le livret :
- une note suite à la phase 4 - 30%
- une note suite à la phase 6 - 30%
- une note pour le livret - 40%
E1011 : U101D Territoires de l’architecture et développement durable
Objectifs
U101 Territoires de l’architecture et développement durable Philippe MADEC et Marie PIQUEREL avec Carmen POPESCU
- Croiser les niveaux de réflexion « du territoire à l’architecture ». Expérimenter le processus de conception en engageant les différentes échelles afin d'assurer une cohérence entre les pensées territoriale, urbaine, architecturale et constructive.
- Identifier des problématiques territoriales et urbaines et porter un regard critique sur des situations existantes qui interrogent l’équilibre entre le rural et l’urbain, entre le bâti et le non bâti.
- Mettre en relation un projet avec son contexte (environnemental, social, culturel, technique et paysager) en adoptant une position critique face à l’évolution des modes de vie, aux nouveaux usages liés à la mobilité et à la densité urbaine.
Contenu
Concevoir des projets urbains et/ou architecturaux répondant aux exigences du développement durable (respect des cultures, équité sociale, équilibre économique et préservation de l’environnement).
Il s’agira, en fonction des spécificités du site choisi (situation géographique et urbaine, tendance et enjeux du développement, climat, topographie...), de définir une posture de projet visant à approfondir un des aspects d’urbanisme ou d’architecture durable. La densité et le rapport à la nature feront partie des thèmes à explorer dans un contexte où les villes comme les territoires péri urbains doivent réinventer un développement plus compact répondant aux désirs d’urbanité et de nature des citadins.
Les projets se situeront de préférence en Bretagne.
Les thèmes abordés sont:
- Imaginer les lieux et la forme d'une ville, plus habitable, plus durable, plus désirable ;
- Repenser la densité (densifier l’habitat individuel, renouveler l’habitat intermédiaire, réinventer l’habitat collectif) ;
- Insérer harmonieusement le projet dans son environnement (construire avec le climat, la topographie, le milieu naturel) ;
- Concevoir des projets architecturaux performants (confort de l’habitat, efficacité énergétique, adaptabilité de la construction...)
Rapport avec la dimension professionnelle:
- Inscrire le projet dans une réalité économique, géographique, sociale, culturelle et technique
- Choix de thèmes réels pour établir des contacts avec les instances locales et les habitants
- Connaître la réglementation urbaine et les principaux documents d'urbanisme ou encore les prescriptions spécifiques en matière environnementale notamment.
Mode d'évaluation
jury intermédiaire (40%), soutenance PFE ( 60%)
E1011 : U101G Processus et contextes – Thématiques libres
Objectifs
Cette UE de préparation au projet personnel de fin d'étude accorde une importance particulière à la cohérence du processus de conception et à l'exploration des potentiels programmatiques et contextuels du projet d'architecture.
Le développement de son propre processus de conception constitue la dernière étape vers l'autonomie et l'aptitude à élaborer et présenter un projet dans des délais qui correspondent aux conditions d'exercice de la profession.
Contenu
Sur une thématique, un programme et un site laissés au libre choix de l'étudiant,
la préparation au PFE, dans cette UE, est encadrée sur le même modèle qu'un atelier de projet.
Une séance hebdomadaire permet d'accompagner au mieux la démarche du futur diplômé.
Mode d'évaluation
Deux pré-jurys sont organisés pendant le semestre. Le second, à deux semaines de la présentation, est une préparation à la soutenance.
E1011 : U101H Milieux, construire en tenant compte des enjeux sociaux environnementaux
Contenu
Les ateliers de PFE MILIEUX et TRAVERSEES abordent des problématiques communes rassemblées autour des enjeux climatiques, sociaux et territoriaux à l'horizon 2050. Ces positionnements seront partagés entre les deux ateliers sous forme d'échanges critiques lors de jury croisés notamment.
Atelier MILIEUX
Les convergences de nombreux travaux scientifiques et rapports officiels permettent de cerner de façon toujours plus précise des scénarios pour l’horizon 2050 décrivant un réchauffement minimal de 2°C des températures moyennes.
Ceci se traduira notamment sur le territoire français, suivant les régions, par une forte
accentuation des épisodes caniculaires, des risques d’incendies forestiers, de tempêtes et
d’inondations, auxquels s’ajoute le déclin déjà entamé de la biodiversité. Dans ce
contexte, l’enjeu pour les architectes est d’agir à leur échelle en mobilisant leurs savoirs et leurs compétences pour concevoir des projets qui, au-delà de la réponse aux
problématiques architecturales portées par un site et un programme, seront capables de
fournir un niveau satisfaisant de confort et de sécurité à leurs futurs habitants, tout en
aggravant le moins possible cette évolution par l’impact environnemental découlant de
leur réalisation, de leur fonctionnement ou de leur cycle de vie.
En ce sens, il est attendu que les réflexions et les projets qui résulteront de ce semestre soient significatifs de cet engagement et d’une volonté d’agir positivement en tant qu’architecte dans un contexte plus complexe et contraignant que lors des décennies précédentes, mais aussi plus stimulant pour penser l’évolution des enjeux, du langage et des pratiques de l’architecture. Ces changements de perspective engagent par exemple à ré-explorer l’un des rôles fondamentaux de l’architecture avant le milieu du XXe siècle : protéger par elle-même de la façon la plus pertinente possible ses habitants des excès d’un climat pour leur fournir des conditions de vie satisfaisantes, ceci avec une économie de moyens matériels et énergétiques. Par extension, ils invitent aussi à réévaluer certaines hiérarchies traditionnelles de l’architecture, notamment en travaillant prioritairement avec le « déjà-là », en concevant davantage la forme via les qualités thermiques des « vides » qu’elle donne à habiter autant que les pleins qui les délimitent, et en déterminant la matérialité de ces derniers en tenant compte de leurs effets sur les climats intérieurs et leur perception (inertie, conductivité, effusivité, etc.)
Dans cet horizon, une attention particulière sera donnée à la prise en compte des ressources disponibles. L’expérience du PFE peut être l’occasion de faire interagir des forces en présence – matières disponibles, savoir-faire, industries, etc. – avec les problématiques développées sur un territoire donné.
Cet enseignement vise à accompagner les étudiants dans le développement des ambitions architecturales et écologiques découlant de leur analyse des enjeux du territoire choisis, ceci jusqu’à un niveau de définition formelle très approfondi préfigurant leur réalisation potentielle. Sont ainsi visées des architectures qui dialoguent avec les réalités d’un milieu caractérisé par des contextes physiques, culturels, économiques, humains afin de concrétiser les enjeux « thérapeutiques » identifiés dans les situations territoriales explorées.
A l’inverse d’un développement linéaire du projet par sauts graduels d’échelle,
l’enseignement vise, par une démarche d’itération mobilisant différents thèmes, outils et
temps pédagogiques, une densification progressive des idées et des formes à chaque
échelle afin d’aboutir à la soutenance du PFE avec une proposition architecturale qui soit à
la fois…
… ambitieuse et responsable
… réaliste et poétique
… frugale et généreuse
… simple et riche
… cultivée et inventive
… personnelle et appropriable
Travaux requis
Ce dernier semestre du cursus a également pour but de favoriser l’autonomie de réflexion et de production des concepteurs. Au travers du cadre pédagogique qui sera proposé, il est attendu de chacun qu’il mobilise de façon individuelle et pertinente les savoirs, les outils et les méthodes de travail acquis lors des précédents semestres.
Plus spécifiquement, les enseignements de l’UE visent à accompagner l’étudiant dans la conception d’un projet architectural individuel lui permettant de faire la démonstration, à l’issue du semestre, de sa maitrise des capacités suivantes :
- définir de façon cohérente les caractéristiques spatiales, formelles et matérielles d’un édifice de complexité et de taille modérées en adéquation avec son site et son programme, depuis sa relation au territoire jusqu’à l’échelle du détail architectural,
- répondre de manière synthétique et efficiente aux enjeux écologiques d’un projet architectural pour les prochaines décennies (mise en œuvre de dispositifs bioclimatiques, utilisation de matériaux biosourcés et locaux, économie de moyens et de ressources, pérennité et évolutivité, gestion de l’eau et de l’énergie, place de la biodiversité et interactions avec le milieu, modes de partages et de vivre-ensemble,etc.),
- s’informer sur et interpréter de façon pertinente les exigences constructives, techniques ou réglementaires découlant de la situation. Se les approprier pour nourrir la formalisation du projet,
- énoncer et préciser des intentions architecturales problématisées et pertinentes vis-à-vis de la situation de projet choisie (contexte physique, climatique et humain, programme, ressources mobilisables), et les concrétiser au cours des itérations de la conception,
- argumenter ses objectifs et ses choix de conception à partir d’une démarche de référencement (à des problématiques architecturales, à la culture architecturale savante
ou vernaculaire, à des expériences spatiales, des relevés, recherches, analyses, etc.),
- porter un regard réflexif sur sa démarche de conception, savoir en définir les principaux objectifs et outils, en évaluer le déroulement et les résultats, en tirer des conclusions pour sa propre formation,
- exprimer le raisonnement duquel découle le projet, les caractéristiques essentielles de celui-ci (ses qualités et ses limites), et les ouvrir à la discussion et à l’appropriation des acteurs ou futurs utilisateurs du projet.
E1011 : U101I Saint Brieuc 2040 / une géographie à révéler
Objectifs
UE PFE _ Sebastien PENFRORNIS – Marion FAUNIÈRES
Saint Brieuc 2040 / une géographie à révéler
L'agglomération Briochine constitue le contexte élargi du PFE avec l'ambition de faire partager des réflexions transversales et interdisciplinaires au sein de notre atelier.
Du grand paysage à l'échelle du bâti, notre approche pédagogique propose de répondre à des enjeux sociétaux, urbains et paysagers. La compréhension des métabolismes et processus de transformation du territoire est essentielle pour pouvoir énoncer un devenir paysage, urbain et architectural du territoire briochin.
Nous proposons d'aborder trois échelles de projets :
1 / Retrouver le grand paysage et redéfinir les liens entre Plateaux-Coteaux-Vallées
Compréhension de l'ancrage géographique de la ville et des relations à retrouver avec un paysage en creux
2/ Tropismes. A l'échelle intermédiaire, nous proposons de questionner le devenir des vallées et d'amplifier les relations avec les plateaux par la création de nouvelles programmations et de nouveaux tropismes sur des espaces à définir ensemble ( infrastructures, sites post industriels, portuaires et aéroportuaires)
3 / Proposer une architecture ancrée et située qui met en scène le grand paysage et permet de répondre aux enjeux sociétaux, sociaux et culturels.
E1011 : U101J Traversées
Objectifs
Le groupe de PFE Traversées propose une approche holistique du projet, dans laquelle le·a futur·e architecte conçoit du territoire au détail constructif, en manipulant l’imbrication de toutes les échelles.
Le projet de fin d’études est le moment de prendre position en tant que futur·e architecte sur des enjeux contemporains du monde qui l’entoure. Quelle que soit la position adoptée, l’étudiant·e doit fonder sa démarche sur une connaissance précise des contextes étudiés. Le projet se construit à partir d’enquêtes sur des situations concrètes, de territoires de projet, de manière critique et engagée. L’étudiant·e devra construire ses hypothèses de transformation, en croisant diverses échelles, que ce soit celle de l’édifice, celle de la ville ou celle du grand territoire. Par le travail de terrain, l’observation, le relevé, la représentation des situations existantes, il·elle devra démontrer sa compréhension des mécanismes à l’œuvre (jeux des acteurs, enjeux sociaux, économiques, politiques, etc.) et utiliser l’apport des autres disciplines avec lesquelles il·elle entrera en dialogue pour faire projet.
L’étudiant·e fait émerger des hypothèses et des moyens pour engager la transformation des situations choisies : comment initier une dynamique de projet ? Comment inventer de nouvelles relations entre les protagonistes ? Comment s’emparer des mutations contemporaines du territoire pour agir ? Comment révéler les potentiels de situations, qu’elles soient extraordinaires ou triviales ?
Dans ce travail, tous les médiums utiles à l’architecte seront convoqués, de la cartographie au texte, de la coupe à la maquette, la photo, la vidéo, en fonction du propos individuel construit.
Chaque année, le groupe de PFE Traversées se penchera sur une situation dont les mutations fortes en cours formeront le contexte des stratégies et des projets développés. Pour la session 2021, le territoire proposé est le territoire élargi autour du littoral allant de Cancale au Mont-Saint-Michel.
Les ateliers de PFE Milieux et Traversées abordent des problématiques communes rassemblées autour des enjeux climatiques, sociaux et territoriaux à l'horizon 2050. Ces positionnements seront partagés entre les deux ateliers sous forme d'échanges critiques lors de jury croisés notamment.
OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES
Au travers des échelles : Le développement du projet n'est pas linéaire, du plan masse au détail. Les choix constructifs, paysagers ou programmatiques interagissent tout au long du processus. L’enjeu est d’établir les relations entre une question générale et des mises en œuvre ou aménagements particuliers au travers de rapprochements thématiques, d'innovations programmatiques, de réflexions sur les modes de vie.
Horizon, sol, matière : Associer de manière simple le lien au grand territoire et au paysage, le rapport au sol et à la topographie et les options constructives. Comprendre donc le développement durable comme une démarche intégrée : choix du site, choix des matériaux en lien avec les ressources territoriales, de l'implantation, équilibre entre l'effort technique et l'effet architectural, le caractère mutable des espaces et des programmes, rapport entre architecture et éléments naturels, etc, participent tous à cette démarche.
Architecture, paysage, infrastructure : Englober le paysage, l’espace public, les chemins, le bâtiment, les murs, le modelage du sol, la végétation…
Nature construite, nature sauvage, nature cultivée : Penser les limites et les usages entre ces entités.
Mutable, adaptable, réversible : Penser l’architecture aujourd’hui dans l’idée de sa transformation de demain, l’idée de mutation jusqu’à celle de ruine.
Caractère et construction : Envisager l'objet architectural comme une marque construite du territoire et en ce sens assurer une maîtrise de l'aspect général au travers du dessin détaillé, non seulement au sens technique, mais comme une figure géométrique complexe. Intégrer le processus de fabrication dans l’expression de l’architecture.
Le projet comme un acte culturel : Développement du sens critique vis-à-vis des enjeux culturels de l'architecture comme discipline au travers d'un argumentaire cultivé et engagé sur le projet. En particulier, quelle architecture contemporaine dans un territoire urbain, rural ou péri-urbain ?
Exprimer, transmettre : Savoir restituer sa stratégie par le dessin, la maquette, le texte et l’oral, être capable d’exprimer avec clarté son propos, en cherchant à lier fond et forme. Une restitution de forme libre sera engagée par chaque étudiant dans le semestre à des acteurs du territoire.
Contenu
1. ALEAS LITTORAUX
1.1. TRANSFORMATIONS DES TERRITOIRES LITTORAUX
Que ce soit pour se protéger ou pour rendre les terres cultivables, que ce soit à l’aide de digues, de canaux ou de biefs, maîtriser le niveau des eaux est un souci constant des habitants depuis des siècles. Le paysage côtier de l’Ouest de la France, depuis toujours soumis aux fluctuations du niveau des mers et des intrusions marines lors des tempêtes, a été fabriqué par ces actions naturelles et humaines .
Cependant, historiquement, ces changements ont été graduels et lents, ce qui a permis aux sociétés de s'adapter à une nouvelle géographie et à de nouvelles contraintes. Elles ont disposé du temps nécessaire pour cultiver une capacité à conserver et transmettre les connaissances historiques liées aux risques naturels, ce qui leur a permis d’en tirer des retours d’expérience pour faire évoluer leurs rapports aux limites littorales. Le risque était pour eux une contrainte plutôt qu’une fatalité. Comme l’affirme Emmanuel Garnier, directeur de recherche du CNRS, « préserver la mémoire des évènements néfastes était l’un des outils de la résilience ».
Avec le réchauffement dû au changement climatique et ses conséquences aujourd’hui reconnues , les phénomènes naturels déjà présents comme les tempêtes, l'érosion, la submersion, la montée du niveau de la mer et le dérèglement des écosystèmes littoraux se sont intensifiés. Cette conjonction d’évènements provoque une accélération très importante de la tendance naturelle du retrait du trait de côte. Dans ce contexte environnemental dont l’évolution est à la fois irréversible et rapide, la relation des sociétés humaines aux espaces et milieux littoraux nécessite d’être réinterrogée. Si l’évolution du rapport au littoral des sociétés n’a pas cessé d’évoluer, nous faisons face aujourd’hui à un nouveau scénario marqué par l’urgence des événements. Ces territoires comportent de nombreux enjeux d’ordre économique, social, écologique et politique pour les sociétés contemporaines.
1.2. IMAGINER LE LITTORAL DE DEMAIN
DE CANCALE AU MONT-SAINT-MICHEL
Le cadre de réflexion du semestre sera le territoire élargi allant de Cancale au Mont-Saint-Michel. Ce territoire, relativement plat, constitue un paysage méconnu de la côte d’émeraude. Il possède une configuration très particulière, caractérisée par des marais en partie gagnés sur la mer en polder et une exceptionnelle biodiversité. C’est un milieu particulièrement complexe et fragile au regard de son fonctionnement. Il se caractérise par une mosaïque de terres agricoles, où subsistent de nombreuses haies arborées. Sur ses 12 000 hectares, le marais de Dol se décompose en 2 parties : « le marais noir », zone tourbeuse caractérisée par sa terre de couleur sombre, se situant au nord de Roz-Landrieux et le « marais blanc » plus au nord, constitué de mangue marine de couleur gris clair.
Les terres reprises sur la mer du marais blanc sont constituées de sols profonds de limons argileux – sableux, particulièrement intéressants pour la production de légumes de plein champ, mais aussi de céréales. Le marais noir accueille plus généralement de l’élevage bovin et avicole.
NATURE CONSTRUITE
Ce territoire littoral s’est modifié au gré d’aléas naturels et des évolutions climatiques qui l’ont fortement marqué, comme la tempête qui détruisit la forêt de Scissy probablement entre 5 200 à 4 100 BP. La présence de l’homme , attestée dès le 1er siècle av. J.-C, a également contribué fortement à façonner ce territoire, notamment par les cultures, comme celle du sel, développée du 1er siècle av. J.-C. au IVe siècle apr. J.-C. Au Moyen-Âge. Les aménagements réalisés par les habitants du marais pour le contrôle du territoire et sa mise en culture consistent à empêcher l'eau de mer d'envahir les terres en réalisant les premiers endiguements et à évacuer les eaux douces vers la mer en drainant et canalisant les rivières. Des travaux de grande échelle sont menés comme la digue de la Duchesse Anne (c. 1030), longtemps seule voie de communication entre le Vivier-sur-Mer et Château-Richeux.
Au fil des siècles, les digues sont renforcées, le marais drainé par quadrillage des canaux et des écluses sont construits, dans le but de contrôler des eaux douces, d'assécher le marais et de se protéger contre les invasions de la mer. L'agriculture reste l'activité dominante du marais de Dol. À partir de la fin du Moyen Age, le marais blanc est considéré comme l'une des plus fertiles terres à blé, à lin et à chanvre. C'est également une terre d'élevage sur prairies naturelles. Le marais noir est beaucoup moins fertile, où l’on exploite alors la tourbe et le roseau puis on y pratique l'élevage dans les zones les moins humides.
Au cours du 14ème siècle, le Marais subit la guerre de succession de Bretagne et l’occupation. L’expansion s’interrompt jusqu’au 15ème siècle, on se contente de maintenir les digues et d'entretenir les principaux biefs. Entre le 16ème et le 18ème siècle, la digue fut périodiquement attaquée par la mer et par les eaux du Couesnon, chaque rupture de l'ouvrage entraînant des inondations catastrophiques. Plusieurs hameaux construits en bordure des cordons littoraux furent ruinés. Avec l’annexion de la Bretagne à la France en 1532, l’entretien des digues est progressivement réglementé, jusqu’à la Révolution qui dérèglera le système en place, mettant le marais de Dol en péril.
À partir du 19ème, le marais de Dol redevient progressivement une région agricole très prospère et des milliers d’hectares de terre fertiles sont gagnés sur l’eau, demandant une vigilance constante des hommes. Le Couesnon, souvent acteur de la fragilisation de la digue de la Duchesse Anne, est canalisé, tandis que des polders permettent de gagner encore des hectares de terres cultivables. La digue, elle, est prolongée et sera finalement détruite par manque d’entretien suite à des tempêtes en 1922 et 1924.
A la fin de la seconde guerre mondiale, le marais avait été volontairement inondé par l'armée d'occupation. Aussi, à la Libération, furent réalisés des travaux visant à reconstruire totalement et à améliorer le système hydraulique (bassin tampon, drainage). Les levées, les portes à marée et les digues ont été modernisées et renforcées.
Enfin, en 2004 et 2005, ont été effectués en front de mer des travaux d'automatisation et de sécurisation des ouvrages à la mer (vannes secteurs, portes à flot et clapets). Pour des raisons de sécurité et de fiabilité, ces ouvrages font aujourd'hui l'objet d'une télésurveillance 24h/24.
L’ATTRACTIVITÉ COMME FACTEUR DE RISQUE
Le rapport à l’eau, aux éléments crée un risque pour la frange littorale, tout en étant à l’origine de son attractivité. Le littoral a été urbanisé et est devenu un lieu de loisirs inscrit dans l’économie mondialisée. Les rivages sont devenus des espaces convoités, soumis à divers conflits d’usages, tout en étant des milieux écologiques riches et fragiles.
Cette attractivité liée à l’activité touristique de masse s’est avérée avec le temps un facteur de risque. L’équilibre entre un développement économique basé sur l’attractivité du territoire et la forte pression foncière a conduit progressivement à la périurbanisation du littoral et de son arrière-pays. Cette tendance a provoqué à son tour certains dérèglements économiques et sociétaux .
Ce modèle est le résultat d’une histoire : celle de la modernisation, du progrès industriel, de l’urbanisation et de l’émergence graduelle d’une société des loisirs et du tourisme de masse . Cette attitude témoigne d’une époque où l’homme pensait pouvoir « stabiliser » l’environnement dynamique du trait de côte, ce qui a paradoxalement largement contribué à sa vulnérabilité. Il s’agit donc d’une histoire jeune de seulement quelques décennies où le changement de paradigme dans notre relation au littoral a provoqué des changements de grande ampleur qu’il est aujourd’hui nécessaire de prendre en compte.
UN NOUVEAU PARADIGME POUR REPENSER LE LIEN DE NOS SOCIÉTÉS AVEC LE MILIEU NATUREL
Le travail en atelier interrogera les conditions qui permettront d’habiter le littoral demain. Le terme « habiter » est entendu au sens large comme l’occupation des lieux à différentes échelles spatiales et temporelles, transformant le milieu. L’exploration autour de la question d’habiter le littoral pose la question du rapport que les sociétés entretiennent et entretiendront avec leur milieu naturel.
La forte dynamique littorale et les enjeux climatiques et environnementaux contemporains suggèrent la relocalisation d’activités par une recomposition spatiale qui doit être pensée à court, moyen et long terme, au travers du projet. Avec sa dimension holistique, le projet apparait naturellement comme l’outil d’expérimentations capable d’aborder la complexité des phénomènes exposés au travers de réflexions transversales, pluridisciplinaires et synthétiques.
2. LES THÈMES
Afin d’engager au plus vite le travail du PFE, des thématiques d’études ont été identifiées, sans constituer une liste exhaustive, et sans s’exclure les unes les autres. Elles sont autant de pistes à suivre. Elles s’entrecroisent pour construire une réflexion pluridisciplinaire complexe qui tente de dépasser l’analyse quantitative et sectorielle des phénomènes décrits.
THÈME 01_ LA MONTÉE DES EAUX
Avec la hausse annoncée du niveau de la mer (Le GIEC annonce 1 m. de montée dans un développement stable) et l'augmentation de la fréquence et de l’intensité des tempêtes (phénomène d'érosion littorale et risque de submersion), le recul du trait de côte est une réalité imminente des conséquences du réchauffement climatique. Cette situation provoque un changement profond du paysage. Les architectes doivent donc se confronter à la réflexion autour de la relocalisation d'activités dans les zones littorales pour faire face aux conséquences humaines, matérielles, économiques et environnementales qui se font déjà sentir, en prenant en compte de l'épaisseur de l’écosystème côtier dans leurs études. Il s’agit de penser la relation entre zones urbaines et espaces naturels, trouver un nouvel équilibre territorial et un rapport nouveau entre société et milieu littoral.
THÈME 02_TOURISME
Le tourisme est un secteur économique majeur de notre pays qui représente plus de 7% de son PIB , auquel participe activement le littoral breton. Le modèle de développement touristique des trente glorieuses et ses conséquences ont eu un impact profond dans la transformation des territoires littoraux, notamment en ce qui concerne le patrimoine culturel (identité locale, globalisation...), naturel (périurbanisation, fragilité des écosystèmes...) et les équilibres socioéconomiques (forte pression foncière des terrains côtiers provoquant des forts déséquilibres sociaux...). Le tourisme est fortement concerné par tous les défis écologiques, économiques et sociaux qu’implique la politique globale de développement durable et ne peut plus être traité comme un sujet à part. Il s'agit donc de réfléchir aux alternatives, à un nouvel imaginaire des loisirs et du tourisme, à de nouvelles pratiques, de penser le renouvellement d'un modèle aujourd’hui obsolète. Il s’agit d’interroger un modèle touristique durable, capable de participer de la résilience du territoire et les espaces naturels, tout en participant à la dynamique économique
THÈME 03_ VIE LOCALE / VIE MÉTROPOLITAINE
L’activité touristique a été historiquement séparée de la vie quotidienne et productive, comme s'il s'agissait de deux réalités séparées impossibles à faire cohabiter. La cohabitation du tourisme avec la population résidente constitue un véritable défi pour la diversification économique. Comment échapper à la monoactivité touristique et proposer une mixité fonctionnelle et sociale renouvelée en première ligne de côte ? Comment prendre en compte l'effet saisonnier du tourisme dans la vie quotidienne tout au long de l'année ? Comment penser l’urbanisme des villes de cette côte dans le cadre de ces nouveaux usages ?
THÈME 04_ CROISSANCE / DÉCROISSANCE DÉMOGRAPHIQUE / DENSITÉ
La plupart des territoires métropolitains européens sont engagés dans des processus de croissance forte. En pleine croissance démographie et en tête de classement des métropoles dynamiques, Rennes et sa zone littorale ne font pas exception. L’attractivité du département met au défi les collectivités qui doivent permettre l'accueil de nouveaux arrivants dans une temporalité contractée et en même temps préserver leur patrimoine naturel. Les territoires manquent d'organisation collective pour répartir et équilibrer les flux entrants et les déplacements sur le territoire. Cette concentration urbaine face au besoin immédiat de logements contraste avec la situation des petites communes, soumises au stress de la diminution de leur population et de leurs services. Une planification commune à l’ensemble du territoire doit émerger afin de traiter la croissance démographique à long terme. Cette situation peut être l’occasion de repenser la relation entre densité, biodiversité et qualité de vie au quotidien dans une nouvelle dynamique territoriale.
THÈME 05_ NOUVELLES MOBILITÉS
La voiture s'est imposée au XXe siècle comme système de transport de masse porté par l’idéal individualiste, participant de la transformation des territoires, à leur périurbanisation et surtout de l'évolution culturelle du rapport entre moyens de transport et appréhension du paysage. Dans l'optique d'une recomposition spatiale du littoral et de recherche de nouvelles synergies territoriales, une réflexion sur les mobilités s'impose, réinterrogeant ce modèle obsolète, prenant en compte les liens entre transport et grand paysage et participant de manière active de la transformation du territoire à venir. Ces enjeux traversent différentes échelles, allant des liens entre l'arrière-pays et le littoral à la diminution de l'isolement des populations non-motorisées, de là une fluidification des connexions entre la métropole et de nouvelles polarités à la réduction de la place de la voiture dans les centres bourg et dans les espaces d'intérêt naturel.
THÈME 06_ ECONOMIE VS ÉCOLOGIE
L’accélération du recul du trait de côte implique une relocalisation des implantations humaines. Faire face à ces enjeux, pose des questions économiques et écologiques spécifiques. Les exigences financières élevées pour se loger amènent de nombreux salariés et les jeunes familles à habiter loin de la première ligne de côte, avec pour conséquence une forte sollicitation des réseaux de mobilités et l'accélération des inégalités sociales. Cette relocalisation, qui semble incontournable, oblige donc à prendre en compte la préservation des milieux naturels (écosystèmes), des paysages et des terrains agricoles, la pertinence des lieux où urbaniser ou densifier (réflexion globale sur l'équilibre d'occupation des sols à grande échelle) et également le caractère des constructions (légères, réversibles, déplaçables, pérennes...) à y implanter. Cela demande une approche systémique, pour penser développement, sobriété énergétique et protection de l’environnement, en offrant un cadre de vie de qualité pour tous. Les temporalités et modes de gouvernance seront ici interrogés.
Travaux requis
MÉTHODOLOGIE
« Le projet urbain consiste à, partir de la géographie d’une ville donnée, avec ses exigences et ses potentialités, puis à y introduire, par le biais de l’architecture, des éléments de langage capables de donner forme au site ».
Manuel de Solà-Morales « La seconde histoire du projet urbain »
Le projet sera ici utilisé comme une synthèse de l’entrelacement des échelles de pensée, du territoire au détail architectural. Chaque projet devra faire l’objet d’une méthodologie singulière et par essence transdisciplinaire. Elle s’appuiera sur une enquête fine du territoire dans toutes ses dimensions et de façon physique comme numérique. Chaque étudiant devra imaginer son action dans un « récit de projet », grâce aux thématiques proposées.
La construction d’une stratégie territoriale de mutation spatiale et culturelle du littoral breton sera le ferment du projet architectural et montrera la capacité à traverser de manière cohérente les échelles de projet, du territoire à la formalisation d’une architecture composée.
La méthodologie de l’atelier de PFE est organisée autour de différentes temporalités, dont certaines s’enchainent et d’autres s’enchevêtrent, leur tuilage étant lié au projet lui-même.
Chaque séance s’appuie sur le travail des étudiants, mais aussi sur des apports théoriques du groupe d’enseignants : lectures, cours, rencontres, conférences. En particulier, un déplacement collectif sur site est prévu en tout début de semestre.
RECHERCHE THÉORIQUE
(Élaboration d'une démarche, construction d'un propos : Lecture, écrit, recherche)
Dès le démarrage du semestre, les horizons de pensée des étudiants seront élargis au regard des thématiques proposées. Des recherches théoriques, pluridisciplinaires et prospectives, permettront aux étudiants de se positionner intellectuellement face aux enjeux contemporains de l’aménagement territorial. Elles seront également la base réflexive qui guidera les prochaines étapes de travail et continuera d’être alimentée tout au long du semestre.
Supports :
• Présentation orale - Support de projection libre
• Manifeste - Document synthétique résumant le positionnement intellectuel avec une image et un texte - Support libre
• Carnet de recherche
• Bibliographie
ACQUISITION DES LIEUX
(Topographie, paysage, infrastructures, histoire, mobilités, dynamiques économiques)
Un travail d’enquête ayant pour objectif la production de connaissances spécifiques au territoire est réalisé parallèlement au travail de recherche théorique. Cette étape de décodage territorial apporte la matière de projet, à travers des itérations entre les différentes échelles de lecture et de compréhension du contexte. Par des recherches, des cartographies thématiques, des maquettes conceptuelles, des dessins d’intentions et de figures structurantes, il s’agira de proposer une approche méthodologique afin de rendre lisible leur compréhension prospective du territoire.
L’analyse réalisée devra être conduite en cohérence avec les positionnements résultant de la recherche théorique. Cette phase de recherche servira d’introduction au « récit de projet » et donnera lieu à une confrontation entre l’analyse « abstraite » des recherches thématiques et la réalité du terrain.
Il s’agit de prendre conscience du caractère culturel du paysage comme palimpseste.
La production de connaissances spécifiques au territoire (Filières, dynamiques locales et globales...) doit permettre de dégager une attitude réfléchie sur la relation que l’architecture organise entre les parties et le tout, entre rupture et continuité, entre permanence et transition.
Supports :
• Dossier rendu analyse urbaine et architecturale
• Cartographies thématiques :
• Analyse historique et prospective (évolution culturelle de la région, évolution trait de côte, tendances...)
• Analyse économique (géographie sociale - démographie, activités, réglementations, limites administratives...)
• Analyse géographique physique (Topographie, hydrographie, ressources naturelles, zones d'intérêt naturel, faune, flore, grand paysage...)
• Analyse géométrique (Coupes paysagères, analyse tissu urbain, maquette...)
• Premières intentions de positionnement face aux thématiques proposées émergeant de la recherche théorique et du décodage territorial
STRATÉGIE TERRITORIALE
(Séquence urbaine et/ou paysagère de support et programme)
Les recherches théoriques et l'acquisition du lieu conduisent à identifier une ou plusieurs séquences urbaines et/ou paysagères sensibles aux problématiques choisies. Les séquences, capables de catalyser de nombreux enjeux émergents des phases précédentes, seront le support des propositions de mutation du territoire. La compréhension de ces séquences fera émerger des sites d’interventions et un programme capable d’influer sur le développement d’un territoire plus large.
L’enjeu est de faire émerger des programmations innovantes et multiscalaires, de l’échelle régionale à celle du quotidien. Le projet devra impérativement définir une stratégie de transformation progressive du territoire (processus et phasage).
Il s'agit donc d'ancrer un argumentaire de projet, au-delà des spéculations perceptives, dans une connaissance sensible du territoire et des usages et de développer un positionnement critique et personnel sur le processus de modification de la réalité physique et sociale d’un site.
Supports :
• Schémas et notes sur la stratégie territoriale.
• Plan territorial avec définition de la séquence urbaine/paysagère de réflexion au 1/10.000
• Premières intentions architecturales et urbaines
• Plan d'emprise d'intervention au 1/1.000
• Coupes paysagères au 1/1.000
• Définition programmatique globale
• Perspectives ou croquis d'ambiance
• Schémas de temporalité
• Maquette topographique séquence urbaine.
INTENTIONS URBAINES ET ARCHITECTURALES
(Parti urbain et architectural, définition de l'espace public)
Une fois l'argumentaire de projet défini et la séquence urbaine et paysagère analysée, cette partie du semestre sera consacrée à la conception du projet urbain et architectural : parti d'implantation, proposition morphologique, adaptation au sol, définition et conception de l'espace public, choix architectoniques, intentions de matérialité, définition des espaces...
Toutes les décisions prises à ce stade du projet devront répondre au « récit de projet » afin de maintenir la cohérence entre les échelles de pensée du projet.
Supports :
Schémas et notes sur la stratégie territoriale - Stratégie commune à l'équipe et spécifique du projet individuel
• Plan territorial avec implantation des projets 1/10.000
• Plan d'insertion au 1/1.000
• Coupes paysagères au 1/1.000
• Schémas et notes sur les intentions urbaines et architecturales
• Définition programmatique spécifique
• Plan de masse du site choisi au 1/500
• Plans de niveau au 1/200
• Coupes et élévations projet 1/200
• Premières intentions sur la conception de l'espace public
• Perspectives ou croquis d'ambiance
• Texte explicatif du projet
• Carnet de bord
RÉSOLUTION ARCHITECTURALE, COMPOSITION ET MAITRISE DU DÉTAIL
(Spatialiser, hiérarchiser, matérialiser)
Un travail précis sera mené sur la notion d’enveloppe comme médiation, interface et porosité, appuyés sur des thématiques croisées :
- Matérialité, texture et assemblage
- Rapport au sol et seuil
- Structure, parois et trame
- Séquences, parcours et limites
- Cadrage, lumière et embrassure
Éléments de rendu
- Mémoire de PFE + Rendu graphique libre
E1012 : Soutenance
ECTS | Cours | TD | Pondération |
---|---|---|---|
10crédits | 0heures | 0heures | 60% |
Marie-Pascale
Corcuff David
Cras Marion
Faunieres Dominique
Jézéquellou
+ 19 Hervé Perrin
Frédéric Sotinel Mathieu Le Barzic Philippe Madec Rozenn Kervella Pauline Marchant Loic Daubas Vincent Jouve Anne Bondon Miquel Peiro Gaël Huitorel Carmen Popescu Sébastien Penfornis Can Onaner Pierre-Antoine Chabriac Loïse Lenne Jean Rehault Julien Bastoen César Vabre |
E1012 : U101H Milieux, construire en tenant compte des enjeux sociaux environnementaux
Objectifs
Les ateliers de PFE MILIEUX et TRAVERSEES abordent des problématiques communes rassemblées autour des enjeux climatiques, sociaux et territoriaux à l'horizon 2050. Ces positionnements seront partagés entre les deux ateliers sous forme d'échanges critiques lors de jury croisés notamment.
Atelier MILIEUX
Les convergences de nombreux travaux scientifiques et rapports officiels permettent de cerner de façon toujours plus précise des scénarios pour l’horizon 2050 décrivant un réchauffement minimal de 2°C des températures moyennes.
Ceci se traduira notamment sur le territoire français, suivant les régions, par une forte
accentuation des épisodes caniculaires, des risques d’incendies forestiers, de tempêtes et
d’inondations, auxquels s’ajoute le déclin déjà entamé de la biodiversité. Dans ce
contexte, l’enjeu pour les architectes est d’agir à leur échelle en mobilisant leurs savoirs et leurs compétences pour concevoir des projets qui, au-delà de la réponse aux
problématiques architecturales portées par un site et un programme, seront capables de
fournir un niveau satisfaisant de confort et de sécurité à leurs futurs habitants, tout en
aggravant le moins possible cette évolution par l’impact environnemental découlant de
leur réalisation, de leur fonctionnement ou de leur cycle de vie.
En ce sens, il est attendu que les réflexions et les projets qui résulteront de ce semestre soient significatifs de cet engagement et d’une volonté d’agir positivement en tant qu’architecte dans un contexte plus complexe et contraignant que lors des décennies précédentes, mais aussi plus stimulant pour penser l’évolution des enjeux, du langage et des pratiques de l’architecture. Ces changements de perspective engagent par exemple à ré-explorer l’un des rôles fondamentaux de l’architecture avant le milieu du XXe siècle : protéger par elle-même de la façon la plus pertinente possible ses habitants des excès d’un climat pour leur fournir des conditions de vie satisfaisantes, ceci avec une économie de moyens matériels et énergétiques. Par extension, ils invitent aussi à réévaluer certaines hiérarchies traditionnelles de l’architecture, notamment en travaillant prioritairement avec le « déjà-là », en concevant davantage la forme via les qualités thermiques des « vides » qu’elle donne à habiter autant que les pleins qui les délimitent, et en déterminant la matérialité de ces derniers en tenant compte de leurs effets sur les climats intérieurs et leur perception (inertie, conductivité, effusivité, etc.)
Dans cet horizon, une attention particulière sera donnée à la prise en compte des ressources disponibles. L’expérience du PFE peut être l’occasion de faire interagir des forces en présence – matières disponibles, savoir-faire, industries, etc. – avec les problématiques développées sur un territoire donné.
Cet enseignement vise à accompagner les étudiants dans le développement des ambitions architecturales et écologiques découlant de leur analyse des enjeux du territoire choisis, ceci jusqu’à un niveau de définition formelle très approfondi préfigurant leur réalisation potentielle. Sont ainsi visées des architectures qui dialoguent avec les réalités d’un milieu caractérisé par des contextes physiques, culturels, économiques, humains afin de concrétiser les enjeux « thérapeutiques » identifiés dans les situations territoriales explorées.
A l’inverse d’un développement linéaire du projet par sauts graduels d’échelle,
l’enseignement vise, par une démarche d’itération mobilisant différents thèmes, outils et
temps pédagogiques, une densification progressive des idées et des formes à chaque
échelle afin d’aboutir à la soutenance du PFE avec une proposition architecturale qui soit à
la fois…
… ambitieuse et responsable
… réaliste et poétique
… frugale et généreuse
… simple et riche
… cultivée et inventive
… personnelle et appropriable
Travaux requis
Ce dernier semestre du cursus a également pour but de favoriser l’autonomie de réflexion et de production des concepteurs. Au travers du cadre pédagogique qui sera proposé, il est attendu de chacun qu’il mobilise de façon individuelle et pertinente les savoirs, les outils et les méthodes de travail acquis lors des précédents semestres.
Plus spécifiquement, les enseignements de l’UE visent à accompagner l’étudiant dans la conception d’un projet architectural individuel lui permettant de faire la démonstration, à l’issue du semestre, de sa maitrise des capacités suivantes :
- définir de façon cohérente les caractéristiques spatiales, formelles et matérielles d’un édifice de complexité et de taille modérées en adéquation avec son site et son programme, depuis sa relation au territoire jusqu’à l’échelle du détail architectural,
- répondre de manière synthétique et efficiente aux enjeux écologiques d’un projet architectural pour les prochaines décennies (mise en œuvre de dispositifs bioclimatiques, utilisation de matériaux biosourcés et locaux, économie de moyens et de ressources, pérennité et évolutivité, gestion de l’eau et de l’énergie, place de la biodiversité et interactions avec le milieu, modes de partages et de vivre-ensemble,etc.),
- s’informer sur et interpréter de façon pertinente les exigences constructives, techniques ou réglementaires découlant de la situation. Se les approprier pour nourrir la formalisation du projet,
- énoncer et préciser des intentions architecturales problématisées et pertinentes vis-à-vis de la situation de projet choisie (contexte physique, climatique et humain, programme, ressources mobilisables), et les concrétiser au cours des itérations de la conception,
- argumenter ses objectifs et ses choix de conception à partir d’une démarche de référencement (à des problématiques architecturales, à la culture architecturale savante
ou vernaculaire, à des expériences spatiales, des relevés, recherches, analyses, etc.),
- porter un regard réflexif sur sa démarche de conception, savoir en définir les principaux objectifs et outils, en évaluer le déroulement et les résultats, en tirer des conclusions pour sa propre formation,
- exprimer le raisonnement duquel découle le projet, les caractéristiques essentielles de celui-ci (ses qualités et ses limites), et les ouvrir à la discussion et à l’appropriation des acteurs ou futurs utilisateurs du projet.