PROJET D’ARCHITECTURE
available in englishE712 : Projet d’architecture
Contenu
L'enseignement de projet de cycle master s'organise par domaine d'études, au sein d'ateliers verticaux réunissant les promotions de M1 et de M2.
Les 4 domaines d'études de l'ENSAB proposent chacun, au S7/S9, 2 ateliers distincts.
Le détail (contenu, évaluation, travaux, bibliographie) est précisé dans chaque descriptif d'atelier.
ECTS | Cours | TD | Pondération |
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11crédits | 0heures | 112heures | 90% |
Dominique
Jézéquellou Frédéric
Sotinel Stéphane
Chevrier Paul-Eric
Schirr-Bonnans
+ 8 Pauline Marchant
Sébastien Penfornis Julia Tournaire Valérian Amalric César Vabre Véronique Zamant Frédérique Audigier Jeanne Lafon |
E712 : 1. Groupe général
E712 : Hybridations – Hybridations des usages
Objectifs
Penser les formes par l’hybridation des usages pour que la ville soit plus inclusive, plus efficace et plus aimable.
Au sein du DE 'Hybridations', les ateliers de projet explorent l’élaboration des formes architecturales et urbaines à travers des processus associant hybridation des usages, création et interaction des espaces publics, évolutivité et réversibilité des dispositifs spatiaux, réutilisation adaptative de l’existant. Deux ateliers au choix sont proposés au premier semestre en S7/S9, ces ateliers traiteront des formes architecturales et urbaines dans une perspective d’hybridation des usages, d’évolutivité et d’innovation formelle. Les enjeux d’aujourd’hui nous obligent à réfléchir de manière prospective et inventive à ce que sera la société de demain. Nous réfléchirons à ce que peuvent être des réponses architecturales à ces grands enjeux.
L’atelier 'Hybridations des usages' coordonné par Dominique Jézéquellou accorde une importance particulière à la cohérence du processus de conception et à l'exploration des potentiels programmatiques et contextuels du projet d'architecture. Ce dernier est vu comme un processus où s'inventent des stratégies d'usages et d'espaces (hybridation programmatique) qui permettent d'élaborer une nouvelle forme de vie dans une situation locale singulière en associant programmes privés, équipements et espaces publics.
Pour 2025-2026, cette recherche d'hybridation programmatique se fera au travers d'une proposition de renouvellement urbain sur le secteur de 'la Porte du Bois de Soeuvre' à la croisée de trois communes : Chantepie, Vern-sur-Seiche et Rennes.
Contenu
2025-2026 : 'Métamorphose d'un site 'mono-fonctionnel'
A l'issue d'une phase de diagnostic problématisé, il s'agira de proposer une stratégie de mutation pour 2050 puis de développer un projet architectural comme échantillon de cette 'métamorphose'.
Des séances de travail avec des intervenants extérieurs sont envisagées.
Mode d'évaluation
Evaluation : contrôle continu (20% + 15%) et contrôle final (65 %)
Nature du CC :
- une présentation de travaux par groupe à l'issue de la phase d'analyse, définition de la programmation et proposition urbaine
- un rendu intermédiaire par binôme au cours du développement du projet architectural (sur un ou plusieurs éléments du projet collectif)
Modalités du CT :
- une évaluation finale individuelle ou par binôme des éléments détaillés en présence d'invités extérieurs à l'Ensab pour un réel temps d'échanges autour du projet.
Travaux requis
défini à chaque étape lors des séances d'atelier
E712 : Hybridations – Processus et contextes
Objectifs
Au sein de l’atelier, l’enjeu sera d’expérimenter, à travers le projet, des démarches innovantes et inventives intégrant les questions écologiques et environnementales telles que la relation ville-nature, l’équilibre des articulations public/privé, l’anticipation des temps courts et longs de la ville, la gestion des proximités, des énergies, du réemploi ainsi que des questionnements culturels et sociaux d’aujourd’hui, dans la perspective d’un territoire en perpétuelle mutation. Spécificité commune au domaine d’études Hybridation, l’atelier interrogera les relations entre recherche et projet en s’appuyant sur la pratique du projet pour développer une analyse réflexive, problématisée et critique de l’architecture.
L’atelier traitera des formes architecturales et urbaines dans une perspective d’hybridation des usages, d’évolutivité et d’innovation formelle. Les enjeux d’aujourd’hui nous obligent à réfléchir de manière prospective et inventive à ce que sera la société de demain. Nous réfléchirons à ce que peuvent être des réponses architecturales à ces grands enjeux.
Contenu
L’atelier formulera l’hypothèse que l’hybridation des usages est une des réponses particulièrement adaptée aux crises que nous traversons. Inventer de nouvelles proximités, générer de l’interaction et de l’échange entre individus, trouver de meilleures adéquations avec les contextes, voire inventer un contexte, seront considérés comme autant de pistes d’exploration du projet. Cette hypothèse nous conduira à interroger les formes elles-mêmes de manière à développer des réponses créatives. Pour cela, nous questionnerons les articulations entre formes et usages, entre formes architecturales et formes urbaines et nous envisagerons également comment ces hybridations interrogent les relations et leur gradation entre le privé et le public. Un accent particulier sera mis sur les espaces publics.
Cette année l’atelier prendra comme objet d’étude la ZAC Porte de Saint Malo dans le cadre du partenariat entre l'ENSAB et Rennes Métropole et nous serons également accompagnés par Territoires. La ZAC est située sur des terrains qui constituent aujourd'hui en grande partie une friche industrielle. Elle a déjà fait l'objet d'une étude paysagère et urbaine qui a débouché sur un projet de parc urbain. Elle est bordée au nord par la rocade de Rennes. À l'est, le centre commercial de Grand Quartier et ses parkings constituent une rupture franche. A l'ouest, le site est bordé par le quartier de Beauregard Quincé et au nord-ouest par le parc de Quincé. Au sud la ZAC rejoint le quartier de Beauregard. Le projet sur lequel il vous est demandé de réfléchir consistera en une définition de figures urbaines évolutives en fonction des besoins actuels et futurs et en un projet urbain et architectural proposant une programmation hybride de logements, d’activités et de loisirs. L'objectif sera de réfléchir à densifier la programmation urbaine et de s'interroger sur ce qu'est habiter dans un parc. Le projet d’espace public sera mené en parallèle de la réflexion sur la programmation urbaine au cours de la première phase du travail.
Mode d'évaluation
- une présentation de travaux par groupe à l'issue de la phase d'analyse, de définition de la programmation et de proposition urbaine (pour l'ensemble du site). Note de contrôle continu valant pour 35 % de la note finale.
- une évaluation finale individuelle ou par binôme des éléments de projet détaillés. Examen terminal comptant pour 65 % de la note finale.
Travaux requis
Définis à chaque étape lors des séances d'atelier en fonction de l’avancement des travaux.
E712 : Instrumenter n°1 – Valérian Amalric
Objectifs
ARCHITECTURE VERTICALE
entre pesanteur et légèreté
Valérian AMALRIC
« How much you're building weigh ? »
Ce semestre, l’atelier prend pour point de départ la Triennale de Lisbonne, dont le thème 'How Heavy is the City ?' énonce une question à la fois élémentaire et incommensurable : quel est le poids de la ville ? » Un tel poids ne saurait se réduire à la somme des matériaux ou à un calcul de descente de charges. Il engage d’autres registres : poids énergétique, carbone et technique, poids politique et social, poids symbolique et psychique. L’architecture, qui s’édifie dans la gravité — précisément dans l’intervalle entre pesanteur et grâce — est la discipline la plus directement concernée par cette interrogation.
Ces réflexions trouvent leur incarnation dans une figure de condensation, structurante pour l’architecture, et inlassablement réélaborée par la pensée et la littérature : la tour.
Objet à la fois mythique et historique, elle traverse le temps comme motif instable et persistant. Son récit fondateur demeure la tour de Babel : acte d'orgueil voué à l’échec, qui scelle dans l’architecture la séparation du langage, la discorde et la disgrâce divine. Cette origine marquée du sceau de la faute et de la culpabilité n’empêche pas - bien au contraire - la persistance du motif, de la Renaissance aux temps modernes, de Florence à Chicago, de New York à Dubaï. Chaque époque a produit ses tours, chaque société a chargé ces figures de significations multiples : la verticalité comme puissance civique, comme spéculation foncière, comme excès de l’Anthropocène. La tour n’est pas seulement une structure qui s’élève, elle est acccumulation de masses, de flux et de signes.
Au sein de la Modernité, la tour a trouvé ses champions : Sullivan, Hilberseimer, Mies, Le Corbusier, jusqu’à Koolhaas. L’École de Chicago, née dans le contexte de reconstruction qui suivit l’incendie dévastateur de 1871, a ouvert la voie à cette exploration de la verticalité comme réponse à la densité urbaine. Dans Delirious New York, Koolhaas définit la tour comme type fondateur d’une culture de la congestion, machine à produire intensité et densité. Elle n’est pas seulement l’effet d’une logique constructive, mais le lieu d’une f(r) iction : superposition de programmes, juxtaposition d’événements, concentration de flux. À travers elle se joue la dialectique constitutive de l’architecture : l’opposition entre sédimentation et exhaussement, entre ce qui pèse et ce qui allège. La descente des charges et la logique de l’ingénieur s’opposent à l’élan vertical de la colonne reliant terre et ciel.
Tours et détours
La tour n’a pas seulement été l’objet de récits mythiques ou de spéculations théoriques. Elle a aussi donné lieu à des détournements, non seulement satiriques mais ouvertement pamphlétaires, tel celui d’Adolf Loos qui, en 1922, propose pour le concours de la Chicago Tribune Tower ce qui demeure l’une des gifles les plus mémorables infligées à l’architecture : un immeuble en forme de colonne dorique de vingt et un étages, posé sur un socle rectangulaire de dix étages. Loos dévoilait la mascarade : la modernité triomphante n’était peut-être qu’un vieil ordre classique grimé en verticalité héroïque. Le jury choisit le pastiche, consacrant l’archaïsme, tandis que la colonne aberrante de Loos devint, par un retournement cruel, le fétiche emblématique récupéré par la critique postmoderne.
Hans Hollein en perçoit toute la portée lorsqu’il reprend à son compte la maquette de Loos, dans la Strada Novissima de la Biennale de Venise en 1980. En assumant ce projet comme matrice, il prolonge l’ironie critique de Loos : la tour réduite à une image, à un signe, dont la valeur réside moins dans sa fonction que dans la provocation intellectuelle. Ses collages des années 1960 avaient déjà inscrit cette logique : objets ordinaires — lunettes, pain, prise électrique — transposés à l’échelle urbaine, rappelant que l’architecture pouvait se laisser absorber par ses propres icônes. De Loos à Hollein, la leçon se maintient : la tour n’est plus un idéal de puissance, mais une figure déplacée, dont la monumentalité sert à exposer l’absurdité même du monument.
Ces détournements rappellent que la tour n’est pas seulement une figure sérieuse, liée au poids de l’histoire, de la technique ou de la société. Elle peut être tournée en dérision, exhibée comme cliché, ou réduite à un simulacre. Loos comme Hollein montrent que l’architecture verticale, en prétendant condenser un monde, s’expose aussi à sa propre vacuité. La tour devient alors double : monument de gravité et objet de dérision, figure de la pesanteur et support d’une ironique légèreté.
Au-delà du type, la tour relève toujours déjà du registre du récit. La littérature, la photographie et le cinéma l’ont faite personnage à part entière. Dans Voyage au bout de la nuit (Louis-Ferdinand Céline, 1932), la découverte de New York par Bardamu donne à voir la verticalité comme oppression : la ville se dresse de toute sa hauteur, les tours imposent le poids des masses sociales. Dans Les Monades urbaines (Robert Silverberg, 1971), les gratte-ciels de 3000 étages projettent une utopie d’efficacité qui se retourne en dystopie d’aliénation.
Avec High-Rise (J. G. Ballard, 1975) enfin, la tour devient microcosme, promesse d’autonomie renversée en huis clos violent. L’imaginaire brutaliste y bascule. La référence manifeste au Barbican de Londres — non loin des faubourgs où Ballard situe ses tours futuristes — permet de mesurer l’écart : ce qui pour les architectes portait l’ambition d’un cadre collectif se déforme en « machine à habiter » détraquée. Ses organes techniques — ascenseurs, gaines, câbles, tuyaux, escaliers, vide-ordures — cessent d’être des vecteurs de fluidité pour se muer en dispositifs de contrainte. L’ascension verticale, au lieu d’émanciper, redouble la pesanteur sociale et inscrit la hiérarchie dans la mécanique même du bâtiment. La dialectique entre lourd et léger s’y trouve pervertie : l’élan vers le haut se renverse en enfermement tandis que la légèreté promise demeure hors d’atteinte.
Tours parallèles
Le cinéma a prolongé cette métaphore. La Jetée de Chris Marker (1962) montre comment la fixité photographique condense mémoire et pesanteur du temps : l’image arrêtée ne fige pas seulement un instant, elle superpose des strates temporelles, accumule les traces, jusqu’à faire éprouver le poids de l’histoire sur chaque photogramme. Godard, dans Numéro deux (1975), opère le mouvement inverse : en déconstruisant le flux filmique, en fragmentant l’image et en la multipliant, il en révèle l’épaisseur matérielle, sa résistance à toute transparence. L’image n’est plus un simple passage, mais une masse, un obstacle, qui impose son poids au spectateur.
Ces deux démarches, par des voies opposées — l’immobilité en mouvement chez Marker, la saturation critique pervertie par Godard — rappellent que le cinéma, comme l’architecture, travaille avec du poids, avec une densité qui conditionne la perception. La légèreté apparente des images, comme celle des formes construites, n’est jamais qu’un effet conquis sur une matérialité pesante. C’est précisément ce que condense la figure de la tour : accumulation de masses, densité des flux, stratification des temps sociaux. Marker et Godard, chacun à leur manière, rejoignent ainsi la métaphore architecturale : la tour, comme l’image, se présente à la fois comme écran et comme épaisseur, à la fois aspiration et rappel de la chute.
Ce lien entre image et architecture se prolonge dans les représentations explicites de la tour au cinéma. Metropolis (Lang, 1927) en avait fait l’emblème d’une modernité aliénante ; Playtime (Tati, 1967) en a tourné la monumentalité en dérision. Avec La Tour infernale (Guillermin, 1974), elle devient l’icône du film-catastrophe : l’incendie n’est qu’un simulacre, produit à partir d’une maquette gigantesque, mais il inaugure un genre où la verticalité se confond avec le risque. La fiction, ici, précède la réalité : l’incendie de Grenfell, à Londres en 2017 10 , rejoue sur le mode de la tragédie ce que le cinéma avait anticipé, révélant la vulnérabilité d’un modèle supposé protecteur. De même, la chute de la voiture dans The Hunter (Kulik, 1980), depuis le parking de Marina City de Bertrand Goldberg — cascade bien réelle, et non simulée — redouble ce passage de l’image à l’événement. Modèle de la Tour des Horizons à Rennes, récemment marquée par une chute tragique survenue depuis le 26 ème étage, elle rappelle combien la frontière entre représentation et expérience vécue demeure trouble et angoissante.
Cette logique atteint son paroxysme le 11 septembre 2001 : lorsque les avions projetés contre les tours du World Trade Center déclenchent un incendie dont le brasier altère la structure métallique qui s’effondre soudainement sous son poids propre : figure de l’élévation retournée brutalement en gravité. Dans la littérature comme dans le cinéma, la tour semble ainsi toujours déjà l’entre-deux du simulacre et du désastre, de la catastrophe et du sauvetage. Le dogme de Sullivan, 'Form follows function', vacille, balayé par la fulgurance de 'Form follows Fiction'.
L’histoire récente en témoigne : si les barres d’habitation des Grands Ensembles — qui ne sont rien d’autres que des tours abattues au sol — ont connu une fin aussi brutale que définitive, consacrant l’échec de la Modernité et de ses promesses d’émancipation collective, la tour, elle, continue d’affirmer sa présence, des premiers gratte-ciel américains aux excès ostentatoires de Dubaï. Cette persistance rappelle que l’architecture ne saurait se réduire à la stricte rationalité constructive : elle se nourrit tout autant de récits et de représentations que de mythes et de fictions.
Lisbonne, ville en suspens
Lisbonne est le point de départ. Ville portuaire et stratifiée, marquée par le séisme de 1755, elle conjugue la topographie des collines et la mémoire des ruines : les tramways, délestant les habitants de la charge des pentes abruptes, traduisent cette médiation fragile entre le corps et la ville. Ils soulagent le poids de l’ascension, mais portent en eux, comme en latence, la possibilité du désastre. L'actualité dramatique nous l’a brutalement rappelé : la cité allège pour mieux rappeler le poids du destin, offrant la légèreté comme promesse et la fatalité comme revers. Pessoa en a fait le lieu du dédoublement : ses hétéronymes donnent voix à cette ville tragique, partagée entre ascension et chute, entre rêve et désastre.
L’atelier transpose cette méthode à la figure de la tour. Objet à la fois technique et narratif, elle oscille entre utopie et dystopie, entre charge et élévation. Il ne s’agit pas de produire un édifice, mais une grille critique : la tour comme condensateur de tensions, matérielles, sociales et politiques.
La pédagogie suit trois temps. Avant Lisbonne : exercices de mesure, d’épreuve et de fiction. À Lisbonne : collecte fragmentaire, à la croisée des expositions de la Triennale et de l’expérience urbaine. Après Lisbonne : la tour envisagée comme type et comme récit, explorée par collages, maquettes, montages et photo-romans, prémices d’un film.
C’est dans cet esprit que s’inscrit l’atelier : interroger la tour comme type architectural qui, loin de se réduire à la seule fonction, engage toujours un surplus de sens. La fiction y devient une condition critique du projet, non dans la recherche d’une forme achevée, mais dans l’élaboration progressive d’un champ critique.
Contenu
DÉROULEMENT DU SEMESTRE
SÉQUENCE 1
L’atelier s’ouvre par une série d’exercices conçus comme autant de déplacements du regard. À partir d’une question élémentaire — quel est le poids d’une ville ? — il s’agit de traverser plusieurs régimes d’expérience : la mesure et le calcul, l’épreuve du corps et des matériaux, la
production d’images dialectiques, l’écriture de fictions hétéronymes. Les exercices préparatoires engagent également l’invention d’« unités sensorielles » et d’« expériences tactiles », comme autant de moyens de confronter le visible et l'invisible, le matériel et l'immatériel. Lisbonne constitue l’horizon de ce cheminement : ville stratifiée, ville tragique, ville double, où la gravité s’inscrit à la fois dans la topographie et dans l’imaginaire, tension entre gravité et légèreté, comme condition de pensée. L’ensemble de ces exercices ne se veut pas figé : il pourra être adapté, infléchi, déplacé au gré de l’avancement du collectif et des discussions avec les étudiants au fil du semestre.
1. Pondérer l’impondérable
18 septembre
La première journée d’atelier sera orchestrée comme une plongée collective dans une interrogation faussement naïve : le poids de la ville. On pourra chercher à répondre par la voie de l’ingénieur — inventorier masses, densités, matériaux, charges — mais les chiffres excèdent vite l’entendement. Le poids, loin d’être réductible à la masse, s’ouvre à d’autres registres : poids énergétique d’un métabolisme urbain, poids symbolique d’une mémoire construite, poids politique des normes, poids affectif des situations vécues. L’exercice vise à inventorier ces dimensions, en amont du voyage à Lisbonne.
Déroulement :
• Lecture et discussion du brief.
• Mise en distinction : poids mesurable / poids symbolique / poids énergétique et carbone / poids mémoriel et affectif.
• Exemple de descente de charges simplifié et calcul du poids propre estimatif du Seagram Building à New-York (Mies van der Rohe).
• Tentative collective d’estimation du « poids » de Lisbonne.
• Discussion critique sur ce que ces calculs donnent à voir et ce qu’ils laissent hors champ.
Livrables :
• Notes de groupe (A4).
• Carte heuristique (A3).
• Affichage collectif
2. Anatomie du poids
25 septembre
Après le calcul vient l’expérience corporelle. Le poids se déplace vers la perception, les unités sensorielles, l’effort musculaire. Soulever une brique, porter un madrier, sentir la résistance d’une pente : autant de manières d’éprouver la gravité construite. Fatigue, travail, charge accompagnent cette épreuve. Les instruments de levage — roue, treuil, chèvre, grue
— prolongent ce rapport en l’allégeant : ballet du chantier, palans qui élèvent la poutre, grues qui dressent le voile de béton. Lisbonne, ville en chantier perpétuel, se lit aussi
dans la légèreté apparente de ses grues, si graciles face au poids qu’elles déplacent. Car le 7
chantier est la première ressource de l’expérience tactile : lieu où l’architecture se donne par fragments, composants, assemblages provisoires, avant toute finitude. Ici, la matière nous touche autant que nous la touchons — expérience du soulever et du saisir.
Ni outil, ni instrument, ni machine : le corps, tel que Merleau-Ponty le définit, n’est pas un simple opérateur technique mais une conscience antérieure à la conscience, condition de toute expérience et révélateur du sensible. Alberti avait institué la séparation entre l’artisan et l’architecte, assignant l’un au faire, l’autre à la conception. Ici, c’est précisément dans l’effort physique, dans la résistance des matériaux et leur assemblage, que se donne
à éprouver la dimension intellectuelle de l’architecture. La pensée ne se situe pas hors du geste, mais dans son accomplissement même.
Déroulement :
• Présentation historique et contemporaine des instruments de levage.
• Mise en perspective corporelle de la gravité lisboète.
• Lecture commentée de Merleau-Ponty (Le visible et l’invisible) sur la « chair du monde ».
• Production d’artefacts fragmentaires : brique, planche, corde, métal, pierre ou carton, travaillés comme éléments autonomes et parties d’un tout incomplet. Porter, soulever, caler, équilibrer : l’artefact n’est pas finalité mais expérience. Expérience sensible, pesante et fragile à la fois, où la matière touche autant qu’elle est touchée.
Livrables :
• Artefacts : constructions temporaires, inachevées, manifestations de l’instabilité des corps et de l’architecture, accompagnées d’un récit explicatif.
• Recueil photographique des artefacts (4/5 photos)
3. Images dialectiques
02 octobre
Après la mesure et l’expérience vient l’élaboration d’images dialectiques : lourd/léger, plein/ vide, compression/tension, ancrage/suspension, poids/contrepoids, contrefort/porte-à-faux. Ces antagonismes ne relèvent pas d’un simple contraste, mais constituent des rapports structurants du projet architectural. Ils expriment la cosubstantialité du corps et de l’édifice, dans leurs mises en tension réciproques.
Construire avec des matières lourdes, soumises à la gravité, tout en recherchant l’élévation, construire avec des matières légères des réalités denses de sens : telle est la dialectique où l’architecture se situe. À côté du poids physique, mesurable, apparaissent aujourd’hui des contrepoids immatériels — flux de données, intelligences artificielles, stocks d’information et de matière — qui densifient le monde sans charge apparente.
La recherche portera sur des références où le corps, ou l’édifice lui-même, est engagé dans cet effort : porter, soulever, s’incliner, se suspendre. De là émergeront des couples
dialectiques à constituer et à référencer, dont la finalité n’est pas de résoudre les oppositions mais de les maintenir actives, afin de les travailler dans le projet.
Déroulement :
• Présentation de références et discussion autour de grands antagonismes architecturaux : lourd/léger, plein/vide, portant·e/porté·e, poids/contrepoids, compression/tension, contrefort/porte-à-faux, ancrage/suspension.
• Étude du Pavillon du Portugal (Expo 98, Siza, Souto de Moura, Balmond) : voile de béton armé, lourd et suspendu, condensant tension, compression et
légèreté. 8
• Recherche iconographique en groupes, à partir de références où le corps ou l’architecture est saisi.e dans le mouvement : effort, suspension, soulèvement, inclinaison, déséquilibre.
Livrable :
• Un tableau analogique (A2) croisant au minimum dix références.
Chaque référence sera classée selon l’une des images dialectiques proposées (ou inventoriées par les étudiant·e·s) et accompagnée d’une légende critique (auteur·rice,date, contexte, justification). Le tableau doit mettre en évidence
la manière dont corps et architecture se tiennent en tension réciproque à travers ces antagonismes.
4. Pessoa et ses doubles
09 octobre
L’exercice propose un déplacement : de l’architecture au récit fictionnel. À la manière de Pessoa, il s’agit de créer un double, un hétéronyme, pour expérimenter le poids des mots et des images. Lisbonne devient un paysage mental, anticipé par fragments, avant même d’être parcouru. Ce n’est pas un détour, mais une manière de penser l’architecture : par la fiction, la charge se déplace du matériau à la langue.
L’hétéronyme n’est pas seulement pseudonyme : il est masque, à la manière du carnaval vénitien. Masque qui dissimule et révèle dans le même geste, qui brouille l’identité plus qu’il ne l’efface. Le carnaval suspend l’ordre établi, non pour l’abolir, mais pour l’exposer en déplaçant les rôles et les places. L’hétéronyme agit de la même manière : il déplace le poids du réel et des normes sociales, non pour l’alléger mais pour l’exhiber dans un autre régime de conscience — celui du rêve, de la fiction, du dépouillement de soi. Se voiler pour mieux déplacer : telle est la méthode.
Déroulement :
• Lecture d’extraits du Livre de l’intranquillité de Fernando Pessoa, en résonance avec Simone Weil (Pesanteur et grâce).
• Références à d’autres écrivain·e·s du double fictionnel (Céline, Borges, Kafka).
• Écriture de fragments à la première personne, voix intérieures d’un « autre », dans l’exercice du masque : se voiler pour déplacer.
• Collecte de photographies de Lisbonne, associées aux textes, mises en tension avec les fragments écrits.
• Mise en commun des hétéronymes esquissés, comme figures provisoires, masques révélant en se dissimulant.
Livrables :
• Fragments écrits.
• Photographies associées, en contrepoint des textes.
• Fiche d’identité d’hétéronyme : nom, voix, obsessions, rapport au poids, logique du masque.
SÉQUENCE 2
Le voyage à Lisbonne prolonge les exercices préparatoires par une mise à l’épreuve sur site. Mesurer les charges, éprouver la gravité des pentes, confronter les reliefs aux dispositifs techniques
— funiculaires, ascenseurs, tramways — permet de transposer les notions travaillées en atelier dans l’expérience sensible de la ville.
Lisbonne devient le terrain d’une collecte de fragments conceptuels : notes, relevés, images, voix. 9
Autant de matériaux critiques, sensibles et hétérogènes. Ces fragments composent un bagage de sensations, d’émotions et de traces mémorielles. Les hétéronymes, esquissés en amont, en seront les opérateurs : figures multiples, masques qui déplacent et diffractent le regard, inscrivant la ville dans la dimension du rêve pour mieux la réécrire, et ouvrant ainsi la voie à l’invention d’un site fictionnel pour le projet.
5. Lisbonne, pesanteur et grâce
Du 13 au 17 octobre
Lisbonne est une ville stratifiée, marquée par le séisme de 1755, les dictatures et les modernisations successives. Ses topographies accidentées, ses quartiers hétérogènes, ses permanences portuaires composent un paysage discontinu.
L’enjeu est d’articuler les acquis préparatoires (poids mesuré, éprouvé, fictionnalisé) avec l’expérience directe de la ville et la fréquentation de la Triennale.
Déroulement :
• Arpentage de la ville, exploration sensible de ses reliefs et architectures.
• Fréquentation des expositions et conférences de la Triennale.
• Visites de projets modernes et contemporains.
Livrables :
• Croquis, photographies, vidéos, notes.
• Carnet d’hétéronyme(s).
• Assemblage collectif intégrant observations, conférences, expositions.
SÉQUENCE 3
Après Lisbonne et son horizontalité étalée au bord du Tage, l’atelier se concentre désormais sur la figure de la tour : objet singulier qui condense le poids de la ville. Elle s’inscrit dans un double mouvement, vers le bas — ancrage puissant au sol, concentration des charges, logique
d’ingénieur, verticalité arrimée à la gravité — et vers le haut — élévation vers le ciel, aspiration à la légèreté, colonne reliant terre et ciel, figure de la grâce. De Babel à l’Anthropocène, en passant par la Renaissance et la Modernité, la tour accompagne l’histoire des sociétés comme l’un de ses signes les plus durables et les plus ambigus.
6. Babels modernes
23 octobre
La tour est abordée comme récit à double entrée : fictionnel et architectural. Dans High- Rise (J. G. Ballard, 1975), la tour condense toutes les fonctions urbaines et concentre les tensions sociales et psychiques. En architecture, les premiers gratte-ciel de Louis Sullivan à Chicago (Auditorium Building, 1889 ; Wainwright Building, 1891) expriment la logique d’une verticalité pure. Dans Delirious New York (Rem Koolhaas, 1978), la tour devient le type fondateur de la Modernité capitaliste, emblème de la congestion.
Déroulement :
• Reour d'expérience à propos de la visite de la Triennale et de la ville de Lisbonne.
• Présentation : High-Rise (Ballard, 1975).
• Présentation : Sullivan, Chicago (1889–1891).
• Lecture critique : Koolhaas, Delirious New York (1978).
• Discussion collective : croiser récit littéraire et type architectural. 10
• Travail étudiant·e·s : repérage de références complémentaires.
Livrables :
• Collecte de références littéraires et artistiques accompagnée d’une première mise en récit analytique/fictionnelle (5 références choisies) — 1 référence par page A4.
7. La fabrique des hauteurs
06 novembre
La tour est une figure constitutive de la Modernité. Elle concentre flux, charges, hiérarchies sociales. De New York (Chrysler Building, William Van Alen, 1930 ; Seagram Building, Mies van der Rohe et Philip Johnson, 1958) à Shanghai (Jin Mao Tower, SOM, 1999) et Dubaï (Burj Khalifa, Adrian Smith, SOM, 2010), elle incarne l’accumulation capitaliste et ses contradictions.
Déroulement :
• Mise en commun des références étudiantes.
• Débat critique sur la tour : modèle ou type ?
• Présentation d’exemples historiques et contemporains.
Livrables :
• Collecte de références architecturales accompagnée d’une première mise en récit analytique/fictionnelle (5 références choisies) — 1 référence par page A4.
8. Fragments de verticalité
13 novembre
Le collage est introduit comme outil critique et poétique. Des surréalistes (Max Ernst, Hannah Höch, années 1920) aux radicaux italiens (Superstudio, 1969–1971), en passant par les expérimentations d’Ettore Sottsass (années 1960–1970), le collage est un
instrument de déplacement et de critique. Référence théorique : Walter Benjamin et l’image dialectique, Didi-Huberman et les tables de montage.
Déroulement :
• Présentation : collages surréalistes, Superstudio, Sottsass.
• Discussion : Benjamin et Didi-Huberman, image dialectique et tables de montage.
• Travail étudiant·e·s : production de collages et de récits sur la tour.
Livrables :
• Série de collages (A3).
• Récits fiction (A4).
9. F(r)ictions
20 novembre
Le roman-photo, forme populaire née en Italie et en France dans les années 1950, transpose la logique de la bande dessinée à la photographie. Ses codes narratifs — images posées, séquences linéaires, bulles de dialogue — seront étudiés et détournés. Objectif : comprendre la photographie comme média narratif, puis l’utiliser de manière critique.
• Présentation : histoire du roman-photo (Italie, 1947 ; France, Nous Deux, 1950).
• Comparaison avec bande dessinée et cinéma.
• Travail étudiant·e·s : premier roman-photo de la tour.
Livrables :
• Roman-photo expérimental (6 à 8 images + textes courts).
10. Photogrammes
27 novembre
Avec La Jetée (Chris Marker, 1962), la photographie fixe devient matière cinématographique. La voix off remplace les bulles, le montage produit le rythme, la fixité révèle la mémoire. Référence complémentaire : Numéro deux (Jean-Luc Godard, 1975), déconstruction radicale du récit cinématographique.
Déroulement :
• Visionnage de La Jetée.
• Analyse critique : mémoire, temps, montage.
• Discussion : comparaison avec le roman-photo.
• Travail étudiant·e·s : recomposition en séquences de photo-roman.
Livrables :
• Séquence photo-roman (6 à 8 images).
• Scenario (A4).
11. Machineries intérieures
4 décembre
La tour est saisie par son intériorité. Les maquettes, intégrées à certains passages du roman- photo, viennent introduire leur matérialité physique dans le récit. Elles fonctionnent comme des décors narratifs, où la présence de dispositifs mobiles, proches d’une machinerie théâtrale, permet de varier les situations. Sections, coupes et plans-masses cessent d’être de simples documents techniques pour devenir les supports d’une mise en récit spatiale.
Déroulement :
• Construction de maquettes et décors (dispositifs mobiles).
• Élaboration de coupes et plans-masse.
• Photographie des maquettes.
Livrables :
• Ebauches de maquettes (échelle à définir par les étudiant·e·s)
• Photographies exploratoires (photo-roman).
• Coupes et plans-masse (A3).
12. Tours en récits
11 décembre
Les matériaux accumulés — collages, photographies, textes, maquettes — sont transformés en premiers récits séquentiels. La tour devient actrice et condensateur de récits.
• Maquettes en cours de montage.
• Enrichissement du photo-roman à partir des maquettes.
• Discussion collective sur la cohérence narrative.
• Mise en commun des essais.
Livrables :
• Nouvelle version du photo-roman (livret ou séquence A3).
• Notes écrites (A4).
SÉQUENCE 4
12. Table de montage
18 décembre
Le dernier atelier avant le jury est consacré à l’affinement des récits. Les photo-romans doivent articuler texte et image, récit et montage, architecture et fiction.
Déroulement :
• Reprise et consolidation des séquences produites.
• Travail sur le rythme, la lisibilité, la narration.
• Préparation des livrables finaux.
Livrables :
• Maquettes finalisées.
• Photo-roman en voie de finalisation (livret relié ou projection séquencée).
• Dossier annexe (A3).
Vacances de Noël
Du 22 décembre au 04 janvier
13. Clap de fin
Objectif : Assembler l’ensemble des pièces produites au cours du semestre en vue de la soutenance et de la présentation devant le jury.
Pré jurys
8 et 15 janvier
Jury
22 janvier
Livrables (rendu final) :
L’ensemble des pièces demandées au pré-rendu dans leur version finalisée pour affichage et présentation accompagné du livret de fin de semestre. Oral de 15 minutes par équipe.
Mode d'évaluation
1. Contrôle Continu (CC - 40 %)
Le contrôle continu évalue la progression tout au long du semestre à travers la participation aux séances d’atelier, la qualité des rendus intermédiaires et l’implication dans la dynamique collective.
Critères d'évaluation :
- Cohérence du processus de projet et pertinence des expérimentations engagées.
- Pertinence du récit par rapport aux thèmes du studio et au contexte territorial.
- Qualité des représentations graphiques et des documents produits (plans, maquettes, photogrammes, textes, etc.).
- Pertinence et précision du discours oral et écrit.
- Participation active aux discussions collectives, attention portée aux échanges et à la construction d’une intelligence partagée du projet.
- Capacité à convoquer et articuler d’autres champs (sciences humaines et sociales, environnement, arts, littérature, etc.) au projet d’architecture.
- Capacité à manipuler plusieurs médiums (texte, image, film, maquette, dessin, etc.) et à articuler plusieurs échelles, du détail au territoire.
2. Contrôle Terminal (CT - 60 %)
Le contrôle terminal comprend :
- Le rendu final devant jury (40 %), évaluant la capacité à synthétiser et présenter le travail accompli.
- La restitution du livret et du film (20 %), qui témoignent de la cohérence du parcours et de la mise en forme critique du semestre.
Critères d'évaluation :
- Qualités architecturales, spatiales, matérielles et constructives du projet.
- Cohérence du propos et clarté du récit présenté au jury.
- Pertinence du dispositif de représentation et de communication (maquettes, planches, extraits filmiques, etc.).
- Capacité à situer le projet dans un ensemble de problématiques contemporaines — politiques, écologiques, économiques, scientifiques.
- Qualité du livret et/ou du film en tant que synthèse critique du semestre, révélant la continuité entre processus, récit et projet.
- Capacité à interroger les représentations établies et à proposer des formes nouvelles d’expression architecturale.
Travaux requis
Voir 'méthode de projet et déroulement du semestre' dans la rubrique 'Contenu'
E712 : Instrumenter n°2 : Julia Tournaire
Objectifs
STOCKS & STACKS
Ce studio de projet prolonge l'investigation amorcée en 2023-24 puis 2024-25 sur la notion de fantasmagorie rapportée à l'architecture. Pour l'alimenter autant que la complexifier, nous proposons cette année de la mettre en vis-à-vis à vis d'une autre notion : celle de masse.
Par masse, nous faisons ici référence à deux types de « stocks » ou d’accumulation : la masse d’objets/de matières et la masse d’hommes. Leur confrontation nous invite à réfléchir au rôle de l’architecture dans la « production de masse » entendue comme « production de la masse » reprenant l’hypothèse de Baudrillard comme quoi toute constitution de stocks d’objets a pour finalité le maintien d’un état de masse intégrée. Prenant appui sur la notion de fantasmagorie déployée par Walter Benjamin et sur celle d’hyper-réalité convoquée par Jean Baudrillard, nous supposerons que la masse constitue en elle-même une forme de spatialité nouvelle, une forme d’appareil immersif engendrant un espace onirique commun autant support que véhicule du spectacle de l’accumulation.
FANTASMAGORIES DE MASSE OU LE SPECTACLE DE L'ACCUMULATION
Ce semestre nous ferons l’hypothèse que les lieux d’accumulation, d’amoncellement, de stockage, d’empilement - d’objets, de matières, de personnes -, ont la possibilité de devenir des espaces fantasmagoriques « producteurs de masse » à partir desquelles questionner la puissance et la magie de cette accumulation. Nous pensons aux lieux de consommation de masse ou de tourisme de masse typiques du XXe siècle, mais aussi aux espaces logistiques et d’entrepôts, aux espaces de stockage de données comme les data centers ou les espaces d’archives et de mémoire ou encore aux espaces domestiques eux-mêmes qui rendent possible une certaine forme d’accumulation. Ces lieux peuvent aussi bien être des lieux d’extraction, de production, de consommation que des lieux par lesquelles transitent ces masses, car toute masse est effet de mouvement et pas seulement de quantité de matière. Il s’agira de travailler à l’architecture de ces lieux de masse mais également à leur mise en spectacle par l’agissement de la masse ou des masses elles-mêmes. Nous développerons pour cela la notion de « mise en masse ».
MASSE, PEUPLE, FOULE, MULTITUDE
L’articulation des deux acceptations de la masse - comme quantité de matière et comme corps collectif - permettra de la constituer à la fois comme matière et liant d’une architecture de la masse, autant que comme sujet et décor de cette même architecture. Elle prendra appui sur une série d’expérimentations plasti-critiques : à la fois plastiques et matérielles mais aussi théoriques et critiques. Imprégné.es des écrits de Sigmund Freud (Psychologie des masses et analyse du moi, 1912), Gustave Le Bon (La psychologie des foules, 1895), Baruch Spinoza (Traité politique, 1677, sur la pensée des multitudes), Jean Baudrillard (A l’ombre des majorités silencieuses. La fin du social, 1982), Paolo Virno (Grammaire de la multitude. Pour une analyse des formes de vie contemporaine, 2002) ou encore Serge Moscovici (L’âge des foules, 1981), nous nous demanderons ce qui fait masse aujourd’hui. De quelles formes et affects les masses tirent-elles leur puissance ? En outre, la magie qui s’opère dans la masse est-elle la même que celle portée par le peuple, les foules ou encore les multitudes ? Quel(s) parallèle(s) avec l’architecture de la foule (cf. Can Onaner) ? Et que devient l’intime en la masse ?
HOW HEAVY IS LISBON ?
La visite de Lisbonne et de la Triennale d’architecture sera l’occasion de mesurer la masse ou les masses de Lisbonne, dans le sens d’identifier les composantes principales mais aussi d’appréhender les flux de matières, de personnes et d’entités vivantes qui font fonctionner ou dysfonctionner le « système ville ». Mesurer et représenter la masse de Lisbonne impliquera sans doute de transcender les échelles, du microscopique au macroscopique, de dépasser les frontières du visible et les limites planétaires et de rendre apparents les multiples « mondes miroirs » (Naomie Klein) qui s’y connectent. Cette ville ainsi « pesée » et représentée fera office de site de projet. Elle sera le lieu de projection de fantasmagories de masse, au sein desquelles la puissance et la magie des accumulations préalablement identifiées seront questionnées, mises en scène, exagérées, activées ou au contraire désactivées, recomposées, désintégrées etc. La dissémination des masses projetées au sein du « système Lisbonne » ou au contraire leur concentration viendront questionner les contours de l’architecture en tant qu’objet (inerte vs. vivant) et échelle (statique vs. dynamique).
Contenu
DEROULEMENT DU SEMESTRE
Le semestre se déroule en quatre temps correspondant à quatre types d'approches de la notion de masse et quatre modalités de projection : l'accumulation et l'expérimentation plasti-critique, la friction et le cartographie manifeste collective, la massification et la modélisation architecturale, la fétichisation et la mise en scène. Chaque temps est introduit par un exercice court d’une journée conçu à la fois comme un approfondissement théorique et une exploration spontanée de la matière présentée.
SEQUENCE 01 : ACCUMULATION
L'Un, le Double, la Masse
> Stocks, 18.09
> Stocks de stocks, 25.09 / 02.10
> Stocks de stocks de stocks, 09.10 am
Livrable : Collection (ou toute autre forme d'accumulation) de dessins, collages, photos de maquette
SEQUENCE 02 : FRICTION
Un ma(ss)nifeste pour Lisbonne
> Peser Lisbonne, 09.10 pm / 12-17.10 (voyage)
> Projeter Lisbonne, 23.10
> Soulever Lisbonne, 06.12
Livrable : Manifeste sous la forme d'une cartographie collective accompagnée de récits et collages fictions
SEQUENCE 03 : MASSIFICATION
Architectures de masse / masses d’architecture
> Massness = Bigness ?, 13.11
> Masse contenue masse contenante, 20.11 / 27.11 / 04.12
> Mise en masse, 20.11
Livrable : Modélisation d'une architecture de la masse : diagrammes (chorégraphie des masses), registre (quantitatif), maquette volumétrique et de détail (diorama)
SEQUENCE 04 : FETICHISATION
Le spectacle de l'accumulation
> Synopsis, 18.12
> Dispositifs, 08.01 / 15.01
> Spectacle, 22.01 (rendu final)
Livrable : Animation de l'architecture via une installation / performance (photos, videos...) et exposition des dispositifs ayant servi à réaliser l'animation
Mode d'évaluation
1. Contrôle Continu (CC - 40 %)
Le contrôle continu évalue la progression tout au long du semestre à travers la participation aux séances d’atelier, la qualité des rendus intermédiaires et l’implication dans la dynamique collective.
Critères d'évaluation :
- Cohérence du processus de projet et pertinence des expérimentations engagées.
- Pertinence du récit par rapport aux thèmes du studio et au contexte territorial.
- Qualité des représentations graphiques et des documents produits (plans, maquettes, photogrammes, textes, etc.).
- Pertinence et précision du discours oral et écrit.
- Participation active aux discussions collectives, attention portée aux échanges et à la construction d’une intelligence partagée du projet.
- Capacité à convoquer et articuler d’autres champs (sciences humaines et sociales, environnement, arts, littérature, etc.) au projet d’architecture.
- Capacité à manipuler plusieurs médiums (texte, image, film, maquette, dessin, etc.) et à articuler plusieurs échelles, du détail au territoire.
2. Contrôle Terminal (CT - 60 %)
Le contrôle terminal comprend :
- Le rendu final devant jury (40 %), évaluant la capacité à synthétiser et présenter le travail accompli.
- La restitution du livret et des photos (20 %), qui témoignent de la cohérence du parcours et de la mise en forme critique du semestre.
Critères d'évaluation :
- Qualités architecturales, spatiales, matérielles et constructives du projet.
- Cohérence du propos et clarté du récit présenté au jury.
- Pertinence du dispositif de représentation et de communication (maquettes, planches, extraits filmiques, etc.).
- Capacité à situer le projet dans un ensemble de problématiques contemporaines — politiques, écologiques, économiques, scientifiques.
- Qualité du livret et/ou du film en tant que synthèse critique du semestre, révélant la continuité entre processus, récit et projet.
- Capacité à interroger les représentations établies et à proposer des formes nouvelles d’expression architecturale.
Travaux requis
TRAVAUX PERSONNELS
Collection, Cartographie manifeste, Récit, Dessins dont diagrammes, Maquettes dont diorama, Photos / videos, Installation
TRAVAUX COLLECTIFS
Compilation des travaux du semestre sous la forme d'un livret d'atelier
E712 : Transitions n°1 – César Vabre/Pauline Marchant
Objectifs
En s’adossant aux acquis de la licence, et notamment sur le logement et la connaissance du bâti ancien, l’atelier se propose d’investir ces questions par un travail de projet engagé sur le logement collectif (et potentiels programmes associés) conjointement en réhabilitation et en neuf dont les intentions croisées nourriront les échanges entre étudiants sur :
- La mutation des modes d’habiter et la place à donner au commun dans ces nouvelles pratiques à différentes échelles, du plus public au plus privé
- La capacité d’un édifice existant à transposer ces enjeux, introduire de nouvelles pratiques, s’adapter sans se dénaturer, révéler de nouveaux atouts spatiaux dans une juste économie de moyen et les leçons potentielles à en tirer dans la manière d’envisager le temps long d’une construction neuve
- La recherche de la juste échelle du projet, entre densité perçue et densité effective, dans son contexte, au regard des questions urbaines, bioclimatiques et socioéconomiques posées.
Contenu
La notion d’habiter n’a de cesse de porter la question du logement collectif comme un enjeux contemporain majeur. À l’horizon 2050, la France comptera 70 millions habitants. L’augmentation de la population, articulée à la modification de la structure des ménages ou encore au vieillissement de la population, nous amènent d’ores et déjà à penser les formes multiples de l’habitat et de la densité qui l’accompagne, dans les centres urbains comme en périphérie de villes. Se loger et vivre ensemble, à l’aune du XXIe siècle, sont des sujets qui doivent être posés au regard de la question de l’artificialisation des sols, conséquence directe de l’extension urbaine et de la construction de nouveaux habitats en périphérie des villes, une des causes premières du changement climatique et de l’érosion de la biodiversité. L’instauration de l’objectif “zéro artificialisation nette” prévu par le Plan Biodiversité, est une réponse qui appelle un regard critique sur la manière dont cette ambition peut être menée sur le temps long - le temps de l’architecture et de la ville - et sur l’économie de moyen permettant de l’accomplir. Comment concilier densité raisonnable, qualité des espaces bâtis et non bâtis en évitant l’étalement urbain et le grignotage des terres agricoles ?
La fabrication de la ville sur elle-même, confrontée aux transformations imposées par l’adaptation aux nouveaux modes de vie et aux transformations sociales et culturelles contemporaines, nécessite, de plus, de se pencher sur les notions de flexibilité et de mutation du bâti à moyen et long terme.
Cette année, l’atelier questionnera le devenir du quartier Saint-Martin situé au nord-ouest de Rennes. Le site de réflexion est délimité au nord par le cimetière nord de Rennes, à l’est et au sud par le Canal Saint Martin et à l’Ouest par la rue de Saint Malo. Sa situation actuelle invite à une réflexion sur la relation entre le plateau, le coteau et la plaine (actuelle Prairies Saint Martin) dont la logique géographique a été altérée par la mise en œuvre de l’infrastructure du canal Saint Martin en 1832.
Sur ce même site plusieurs situations seront à l’étude au sein de l’atelier permettant de croiser :
- Des situations urbaines différentes (densité, structure du tissu, conditions contextuelles) ;
- Des édifices d’époques et modes constructifs diversifiés.
Les étudiants se répartiront ainsi en groupes sur ces sites. Le travail de chaque groupe permettra de confronter les sujets particuliers liés à chaque situation pour élargir et enrichir les démarches de chacun dans leur projet et notamment :
- La mise en place d’une densité raisonnable à définir suivant les contextes
- Le degré de plasticité des édifices à réhabiliter, suivant les cas et modes constructifs à l’étude, et les questions qu’ils soulèvent dans la pratique pour envisager le futur projet dans le temps long.
- Les typologies d’intervention articulant projet dans l’existant et en neuf (addition, superposition, intrication, mise à distance, etc…)
M1 et M2 pourront ainsi travailler en synergie et faire de l’atelier un lieu de débat sur les thèmes évoqués.
L’ensemble de ces potentiels lieux d’interventions seront situés dans un même secteur. Les groupes à l’œuvre auront donc à travailler en amont sur la pertinence de l’articulation de ces projets à l’échelle du quartier.
Mode d'évaluation
Contrôle continu : Chaque séquence de travail fera l’objet d’un affichage intermédiaire présentant l’avancement du travail devant un auditoire composé d’enseignants ENSAB et d’invités extérieurs. Deux affichages intermédiaires sont prévus durant le semestre, représentant chacun 5% de la note finale soit 10% au total.
Contrôle terminal : Un jury de fin de semestre - 90% de la note finale.
Critères de fond
• Capacité à argumenter et synthétiser un parti pris aux différentes échelles : paysagère, urbaine, architecturale ;
• Qualités spatiales des espaces projetés aux différentes échelles : paysagère, urbaine, architecturale ;
• Lisibilité des intentions architecturales et urbaines ;
• Clarté des articulations entre les différents éléments composant le projet ;
• Justesse du dimensionnement des espaces au regard des différentes échelles abordées ;
• Organisation des recherches dans le carnet ;
• Mobilisation des différents outils et justesse du vocabulaire au service du projet.
Critères de forme
• Lisibilité, soin et rigueur apportés à l’affichage, aux documents graphiques ;
• Respect des codes de la représentations et coordination des documents ;
• Soin et rigueur dans la fabrication de la maquette ;
• Organisation de l’affichage.
Travaux requis
Une participation assidue aux journées d'atelier, conférences, cours théoriques et visites est attendue tout au long du semestre ; un travail de terrain sur site et en archive est à prévoir.
E712 : Transitions n°2 – Frédérique Audigier
Objectifs
Les objectifs pédagogiques de l’atelier sont à la fois simples et composés : simples, dans la mesure où le but n’est ici rien moins que de parvenir à concevoir, dessiner et proposer une architecture dans un contexte bâti, paysager et historique avec lequel entrer en conversation ; composés, dans la mesure où la démarche qui permettra d’atteindre ce but empruntera nécessairement divers chemins pour articuler théorie et pratique de l’architecture, en s’imprégnant d’un lieu – qui sera à la fois le site et l’objet du projet –, en allant à la découverte d’une œuvre, en développant une démarche et une pensée personnelles vis-à-vis de la discipline architecturale.
Contenu
L’atelier s’attachera à explorer certaines des questions que pose aujourd’hui le patrimoine Moderne – qui est encore considéré comme un 'jeune patrimoine', car hérité du (récent) XXe siècle –, notamment quant à sa conservation, ou sa restauration, et son devenir. Ces questions seront envisagées dans une situation où l’architecture et le paysage entretiennent encore des relations – c’est-à-dire : en milieu rural –, au regard des usages (passés, présents ou futurs) auxquels cette architecture peut donner lieu, ainsi qu’au regard de la matérialité de cette architecture, de sa spatialité, de sa dimension technique – comme de sa fragilité –, elles seront abordées au prisme d’un système de valeurs ayant permis d’apprécier cette architecture au point d’en faire un Monument historique, mais aussi – si ce n’est, surtout – au regard de la capacité de cette architecture à émouvoir par les atmosphères qu’elle crée et la force poétique qui se dégage des situations qu’elle offre.
L’atelier de projet aura pour sujet la conception d’un centre d’art (lieu de création, d’expositions et de rencontres), qui prendra place – pour partie – dans cette architecture existante, afin de lui redonner vie, et – pour partie – dans une extension à concevoir. Les questions fondamentales de l’architecture seront au cœur de l’atelier, sans éluder les questions environnementales qui concernent – éminemment – le patrimoine.
Mode d'évaluation
L’évaluation du travail prospectif se fera – pour partie – de manière continue (c'est-à-dire : CC = 3 x 15% = 45%) et – pour partie – lors de la restitution finalisée du projet (c'est-à-dire : CT = 55%).
L’évaluation continue (CC) prendra aussi en compte l’implication de chacun tout au long du semestre (assiduité et participation).
L’évaluation en fin de semestre (CT) sera répartie comme suit : le projet et sa présentation devant un jury auquel participeront des personnalités extérieures (à hauteur de 40%) et la restitution de l’ensemble des éléments produits (à hauteur de 15%) après le jury.
Les critères d'évaluation du projet (CC et CT) seront au nombre de 5 :
- Des intentions argumentées, éprouvées et exprimées par tous types de médiums
- Une démarche prospective nourrie par votre perception, vos recherches et vos expérimentations
- Une proposition architecturale démontrant vos capacités à composer des univers mêlant matière et pensée
- Des représentations architecturales témoignant de vos connaissances constructives et de votre sensibilité
- Un texte théorique engagé exprimant votre approche et votre manière d’envisager l’architecture
Travaux requis
L’atelier sera le lieu où mobiliser et faire s’articuler les acquis et expériences de l’ensemble des disciplines concourant au projet architectural. Une participation active, créative, assidue et enthousiaste aux journées d’atelier est vivement souhaitée.
L’élaboration du projet architectural mobilisera la pluralité des outils conceptuels et tangibles de l’architecte, afin que les idées puissent être partagées et mises en débat durant le semestre (jusqu’à la présentation devant un jury et la publication qui s’en suivra).
Un déplacement sur le site – qui sera aussi l’objet – du projet est à prévoir dès le démarrage de l’atelier (2,5 jours : du 25.09.2025 au 27.09.2025, avec hébergement sur place).
E712 : Traversées n°1 – S. Penfornis/J. Lafon
Objectifs
STUDIO REGINCA
Atelier urbanisme et paysage
Equipe pédagogique :
Jeanne LAFON (ATR)
Sébastien PENFORNIS (VT)
L’atelier propose de mener une réflexion prospective sur le devenir d’un territoire situé au sud de Dinard qui s’étend jusqu’à la Rance et au sud de Saint Malo.
Notre approche s’appuiera initialement sur une reconnaissance de l’identité du grand paysage de la Rance ainsi que des formes d’habiter ce territoire.
Notre périmètre de projet questionnera le devenir d’un espace rétro littoral situé entre Dinard, Pleurtuit et La Richardais. Il s’agit d’un paysage habité, multifonctionnel et composite qui sera amené à subir différents types de transformations : sociales, urbaines, climatiques
Il s’agira de clarifier les enjeux liés à l’aménagement de ce territoire dans une perspective à moyen et long terme.
Le studio propose un cadre prospectif pour imaginer les futures mutations de ce territoire.
Quel sera le cadre de vie à imaginer en 2100 pour ce secteur ?
Comment anticiper, accompagner, orchestrer ces transformations ?
Quelles seront les capacités de résilience de ce territoire ?
Nous souhaitons explorer des pistes de projets à diverses échelles pour aboutir à la fabrique d’un artefact architectural, un objet démonstrateur en mesure d’incarner nos réflexions.
A l'issue d’une phase d’étude à l’échelle territoriale, urbaine et paysagère, il s’agira de faire émerger un espace de projet, dont l’échelle reste libre, pour ensuite définir un programme.
Nous proposons d’initier notre démarche de projet par une première phase d’analyse du territoire qui s’opère par une traversée des échelles, et dont l’objectif sera d’aborder différentes problématiques qui à la fois dépassent le cadre du projet architectural et qui, dans un même temps, vont en définir les conditions et esquisser les contours.
Les attentes pédagogiques de cet atelier sont les suivantes :
• Compréhension d’un territoire habité et de ses dynamiques de transformations, à la fois spatiales, socio-culturelles et temporelles.
• Mise en relation d’un site avec un programme.
• Fabrique d’une architecture située et ancrée dans son territoire.
Thématiques / mots clés
Porosité / imperméabilité
Ouverture / Fermeture
Artificiel / vivant
Marges –limites - frontières - mobilités
Ressources
Ecotone
Contenu
Objectifs et ambitions
Les différents travaux à produire durant le semestre seront réalisés en groupe, binôme et/ou personnel.
Nous voulons valoriser votre créativité et vous appuyer dans la démarche de projet. Nous attendons aussi de votre part une forme d’autonomie dans ce processus. Ce semestre s’inscrit dans la continuité de l’atelier de licence 3, Territoire et utopie, et nous souhaitons être surpris par votre capacité à vous engager dans le faire. Sous diverses formes, nous voulons soutenir les démarches exploratoires, promouvoir la recherche par le projet et initier les prises de risque.
Attentes
VOIR / COMPRENDRE / ARPENTER
- Lecture sensible du territoire parcouru et sa traduction par différents médiums : Cartographies maquettes, dessins, vidéos, textes…
- Reconnaissance et compréhension du contexte territorial et de ses enjeux.
- Identification des composants du paysage et des espaces habités.
FAIRE / EXPLORER / METTRE EN RÉCIT
- s’engager dans la fabrique d’une vision (spatiale, programmatique, politique) pour transformer un site.
. Choix d’ancrage et posture de projet dans un grand site.
. Articulation des enjeux liés au contexte et au programme.
. Cohérence de la démarche de projet.
- capacité à comprendre l'emboîtement des échelles et le phasage des actions à mener.
- Prise de risque et engagement.
REPRÉSENTER / COMMUNIQUER / DISSÉMINER
- Représentation et communication du projet.
- qualité, clarté et précisions des pièces graphiques
-Capacité à explorer des modes et des outils de représentation.
4 étapes / 14 séances
Temps 1/ March Atlas 5 séances
Temps 2/ Imaginaires 2 semaines
Temps 3 + Temps 4 / vision + publication 7 semaines
Mode d'évaluation
CONTROLE CONTINU : 25% (Temps 1 + Temps 2)
L' investissement, la pertinence et qualité des réflexions et, les recherches,
la production hebdomadaire et la progression sont prises en compte dans l'évaluation des séquences.
T1_ATLAS 25% - Restitution cartographique ou plastique d'une vision du site (Analyse, enjeux)
T2_IMAGINAIRE 10 % - Identifification d'un site d'intervention et création d'une petite architecture (dessins, maquettes, photomobtages)
CONTRÔLE TERMINAL : 75%
T3_VISION + T4 PUBLICATION 75 %
Présentation orale, pièces graphiques + maquettes + plans et coupes 1/200e
Travail collectif + individuel
Travaux requis
Contrôle continu : 25%
Temps 1/ fabrique d'un Atlas 5 séances : 15%
Temps 2/ Imaginaire : dessins, maquettes et photo montage 2 semaines : 10%
Contrôle terminal : 75%
Temps 3 + Temps 4 / vision : Projet (plans, coupes au 1/200 ème) + publication 7 semaines : 75%
E712 : Traversées n°2 (MOUI) – Véronique Zamant/Paul-Eric Schirr Bonnans
Objectifs
Désirs de territoires.
Ménager les espaces publics, entre surface et épaisseur, pour un rééquilibrage socio-spatial des usages de la ville.
Le cas de Saint-Malo et son aire d’influence.
À partir du projet plan guide des espaces publics et dans le cadre d'un partenariat avec la ville de Saint-Malo, cet atelier a comme objectifs pédagogiques :
L’élaboration imbriquée et prospective, d’une stratégie urbaine d'aménagement territorial et d’un projet architectural (stade esquisse), inscrit dans la réalité d'une commande et capable de la questionner. Le projet architectural est défini en lien avec la stratégie urbaine, donnant ainsi naissance à une architecture contextualisée. La programmation urbaine influence le devenir du tissu urbain et des formes bâties qui s’y inscrivent. Et inversement, le projet architectural influe sur le devenir du territoire au sein duquel il s’inscrit.
L’expérimentation critique, des étapes et codes de la conception en interaction avec les attentes des acteurs locaux. L’objectif est, dans une perspective professionnalisante, de rendre opératoire les orientations d’une MOA tout en imaginant des devenirs innovants. Les rencontres de terrain permettent à chaque étudiant d’être en contact direct avec les différents acteurs du territoire (élus locaux, commerçants, habitants, entreprises, milieux associatifs, architectes et paysagistes impliqués), de réfléchir aux outils et méthodes employés actuellement en matière d’aménagement et de questionner leur adaptabilité pour penser le territoire et l’architecture de demain.
La coopération interdisciplinaire par un travail de projet réalisé en équipe d’étudiants issus de champs universitaires variés (géographie, architecture, sociologie, droit, aménagement, urbanisme, etc). L’enjeu est de maintenir la co-conception du projet tout au long du semestre et d’aboutir à un projet final enrichi de la multiplicité des regards.
L’encadrement pédagogique sera assuré par Véronique Zamant (resp; architecte urbaniste) et Paul-Eric Schirr-Bonnans (co-resp; architecte) assistés de Stéphane Chevrier (sociologue) et Athanassia Sakellariou (paysagiste).
Contenu
PARTENARIATS : Recherche et innovation en contexte urbain
Pour investir les champs de la recherche et de l’innovation dans un environnement urbain qui se doit d’être résilient, un partenariat pédagogique a été formalisé avec la ville de Saint-Malo.
Le territoire de la commune de Saint-Malo, destination touristique mondialement connue et entrée récemment dans le Parc Naturel Régional (PNR) Rance-Emeraude, se retrouve aujourd'hui au-devant de mutations géo-climatiques et socioéconomiques majeures. Ainsi la ville de Saint-Malo s’est saisie de divers enjeux comme celui de la gestion des flux touristiques dans et au-delà de la ville fortifiée, de l’évolution de la ville à horizon 2035 (approbation PLU fin 2025), de la diversification des usages urbains par l’expérimentation de l’urbanisme transitoire et du design actif, et par la mutation de sites spécifiques à l’échelle de la ville. Au-delà d’objectifs d’aménagement, c’est à un défi de ménagement auquel se trouvent confrontés les acteurs locaux pour accompagner la mutation résiliente de leur territoire, pris d’une part entre des risques liés au recul du trait de côte et d’autre part une pression foncière accrue, notamment par des dynamiques de parcours résidentiel et de tourisme.
Ces paramètres géo-climatiques, socioéconomiques et fonciers imposent de réfléchir au devenir du territoire malouin et des manières de l’habiter.
Comment cette transformation en devenir influe-t-elle sur la manière de ménager et de rénover un cadre de vie historique spécifique inséré dans un environnement vulnérable et tout aussi spécifique ? Inversement, comment une manière de ménager et de rénover un cadre de vie historique peut permettre au territoire de Saint-Malo et à son aire d'influence de relever ces enjeux de mutation profonde ?
Au regard de l'ensemble des éléments contextuels présentés, il paraît indispensable aujourd'hui pour la ville de Saint-Malo, d'établir un plan guide de l'aménagement et des usages de l'espace public. Cette stratégie permettra de poser un cadre clair dans lequel figureront les projets, alors mis en cohérence dans l'espace et planifiés dans le temps. L'atelier “Désirs de territoires” se présente dès lors comme première pierre du plan guide d'aménagement d'espace public.
Dans le cadre de ce partenariat, le travail des étudiants (master Ensab & master Moui de Rennes 2) sera nourri par l’intervention de professionnels et une enquête de terrain sur sites pendant deux jours. Il fera par ailleurs l’objet d’une valorisation et d’une restitution sous forme de publication.
Au travers de ce partenariat pédagogique, l’atelier de projet propose ainsi de confronter les étudiants aux problématiques contemporaines qui relèvent à la fois du territoire, de la ville et de l’architecture. Dans une mise en situation réelle, appelant de la part des étudiants une production sous la forme de projets urbains et d’esquisses architecturales, cet enseignement vise à prospecter et à explorer un territoire en mutation, à bâtir des hypothèses d'intervention et à imaginer ses futurs possibles.
ENJEUX & HYPOTHESES : Prospective et utopie(s), au service des territoires
Outre la problématique de la gestion des flux touristiques et de la prise en compte des objectifs ZAN, l’atelier de projet “Désirs de territoires” accompagnera les étudiants dans une réflexion sur l’hybridation d’espaces publics insérés dans un écosystème social, géomorphologique et climatique vaste et complexe. Comment une réflexion sur le ménagement d’espaces publics peut favoriser un rééquilibrage socio-spatial au service de tous les habitants (du résident au touriste) d’une ville dont le futur est façonné par les effets du changement climatique. Pour apporter des pistes de réponse à cette problématique, les travaux des étudiants s’appuieront sur une attention particulière portée aux sols comme surface et comme épaisseur (physique et historique). Cette attention pour les sols propose de repositionner le devenir de la ville de Saint-Malo dans un territoire plus vaste épousant les limites du PNR Rance-Emeraude.
Cet axe thématique orientera le décryptage des outils réglementaires et opérationnels classiques de la fabrique des territoires pour dans un second temps expérimenter de nouvelles pratiques et méthodes d’aménagement favorisant des projets contextualisés, soutenables et durables.
Partant de l’hypothèse qu’incarner la transition socio-environnementale peut être appréhendé comme une opportunité pour inventer de nouveaux récits de territoires désirables, cet atelier devient le lieu d’élaboration de scenarii fictionnels permettant d’interroger l’évolution des modes de vie dans un contexte urbain, en posant des hypothèses critiques suivant une forme conditionnelle :
Si les crises sanitaires mondiales augmentaient la limitation des mobilités et que le télétravail se généralisait,
Si les crises énergétiques incitaient à des loisirs recentrés sur une échelle régionale voire locale,
Si la propriété foncière n’était plus le modèle dominant,
Si les filières des matériaux non renouvelables devenaient interdites,
Si l’évolution du climat transformait la Bretagne en lieu d’accueil des déplacés climatiques,
Si ls inondations, les submersions marines et le recul du trait de côte, accentuaient le repli des populations depuis les littoraux vers les intérieurs,
Si l’autosuffisance alimentaire et énergétique devenaient une injonction, …
Si le vivant et la terre-mère obtenaient des droits,
Si l’architecture était soumise au cycle de la matière vivante jusqu’à sa décomposition,
Si ...
… comment nos établissements humains, nos paysages, la gestion du foncier, la matérialité des projets construits et/ou rénovés, la densité, les dents creuses et les espaces publics, la gouvernance, ... s’en trouveraient-ils modifiés ?
Ces fictions « probables » invitent étudiants, élus, habitants et professionnels à se défaire d’une vision traditionnelle des territoires. Elles deviennent le levier pour se décentrer et se confronter aux profondes mutations en devenir, pour penser de nouvelles stratégies territoriales localisées et pour faire émerger des projets concrets, inventifs & partagés.
L’atelier aura pour objet la formalisation de ces « utopies concrètes ».1
PHASES
Le semestre d’atelier se structure en trois grandes étapes :
(1) Observer // Orientations
L’objectif de cette première étape est d’articuler perceptions subjectives, observations et connaissances pour construire un regard personnel et instruit sur le site et son territoire élargi. Les étudiants partent d’un diagnostic orienté et critique pour parvenir à la genèse d’une problématique de projet et formuler de premières intentions.
Cette étape comporte notamment :
Immersion collective in situ
Analyse sensible et diagnostic critique
SWOT et orientations
(2) Hériter // Vision & Figurations
Durant cette seconde étape, les étudiants partent de leurs intentions problématisées et des caractéristiques du territoire d’intervention pour élaborer, à partir d’un concept et d’un récit prospectif, des stratégies d’aménagement construisant les conditions du projet urbain puis architectural.
Cette étape comporte notamment :
Récit prospectif2 territorialisé
Énoncé du concept urbain en réponse à la problématique de projet
Stratégies d’aménagement
Schéma d’intentions urbaines
Identification des secteurs à enjeux ou élaboration de scenarii
> Rendu intermédiaire
(3) Inventer // Formalisations
Durant cette dernière étape, les étudiants formalisent leur projet paysager, urbain et architectural. Ils précisent leurs choix favorisant l’invention de nouveaux modes d’habiter les quartiers d’activité et de produire en ville.
Cette étape comporte notamment :
Prescriptions architecturales, urbaines et paysagères
Plan masse urbain
Esquisse architecturale
> Rendu final
Mode d'évaluation
Des présentations sont faites à chaque séance et partagées en format pdf sur un drive. Elles comprennent des capsules théoriques et la mobilisation de cas d’études sur les notions et la démarche transmises.
Mode d'évaluation
L’évaluation se fait individuellement et par groupe.
Chacune des évaluations fait l’objet d’un contrôle continu et d’un contrôle terminal répartis comme suit :
Note individuelle 40%
Assiduité, participation, implication 20% (CC1)
Analyse de références 20% (CC2)
Rendu final projet individuel 60% (CT)
Note de groupe 60%
Dynamique 10% (CC1)
Rendu intermédiaire 30% (CC2)
Rendu final 60% (CT)
Travaux requis
Les étudiants seront amenés à produire :
- un diagnostic critique et orienté permettant d’acquérir une connaissance fine du contexte territorial et de celui de la commande, à partir de l’identification et de l’analyse des caractéristiques matérielles et immatérielles qui constituent l'écosystème naturel, social, culturel, ... local.
- une analyse menée au croisement des échelles spatiales (de l’édifice au grand paysage) et temporelles (passé, présent, futur) pour mettre en débat les pratiques actuelles d’aménagement du territoire et leurs résultats
- un récit projectuel et prospectif (récit politique, social, environnemental et économique) basé sur un changement de paradigme sociétal fort. Ce récit fictionnel sert de toile de fond à la démarche de projet urbain, architectural et paysager.
- un concept
- des stratégies, intentions et scénarios permettant de spatialiser le récit fictionnel.
- un projet de transformation spatiale nourri des enjeux de la transition socio-environnementale et de la sobriété foncière, pour réinventer les manières d’habiter, de travailler et de produire en ville, et pour renouveler le répertoire des formes bâties, urbaines et paysagères existantes.
Le détail des travaux à rendre, de leur format de restitution et des critères de notation est partagé en début de semestre en atelier.
E711 : Théorie de l’architecture
Objectifs
Théorie de l'architecture : Composition, non-composition / Dessins & desseins, approche didactique & exemples
Le cours cherche à aborder de façon la plus objective possible la question de la composition en architecture.
Il s'agira de replacer cette question premièrement au travers de la pensée de Leon Battista Alberti - qui insiste dans son traité en 1452 sur l'importance du dessin, conçu comme une opération mentale à mi-chemin entre dessin et dessein -, des ouvrages de Jacques Frédet et de Jacques Lucan sur la composition et la non-composition, et des écrits de Bernard Huet, savant connaisseur d'Alberti, sur le processus de projettation comme passage de l'idéation conceptuelle, dessein, à sa mise en forme, par le dessin.
- Comment passe-t-on de l'idée de projet à sa formalisation, à sa réalisation ?
- Par la composition, par la dé-construction, par la non- composition ?
- Par quels outils ?
- Selon quel(s) procédé(s) ou processus ?
Pour les étudiant.e.s de Master qui ont acquis une culture architecturale dans le cycle licence, il s'agit d'entrer dans la compréhension fine, dans la « substantifique moelle » d'une architecture, d'une ville, d'un espace public ou d'un jardin, pour appréhender de façon essentielle leur composition, ou absence apparente de composition, par le dessin, au delà des apparences, de l'image dudit bâtiment, ville, espace public ou jardin, de ses modes constructifs ou de ses épidermes.
Cette approche des édifices par le dessin doit permettre aux étudiant.e.s de comprendre qui l'a réalisé, à quelle époque, quels choix architecturaux l'architecte/ urbaniste / paysagiste a faits et quelles sont les conséquences de ces choix, quels effets il / elle a voulu produire.
La composition ou non-composition, revendiquée ou pas, met dans tous les cas en oeuvre des dispositifs spatiaux, constructifs, distributifs, lumineux, de parcours, essentiels, délibérément voulus par son architecte dans un temps, un espace et une histoire des idées donnés.
Pour projeter aujourd'hui en conscience et tenter de répondre aux enjeux de notre temps, l'étudiant.e de Master doit être capable de se situer dans ces temps, espaces et histoire des idées.
Contenu
Thèmes :
- Composition des édifices / villes / jardins
- Tracés générateurs et tracés régulateurs, principes harmoniques, métrologie
- Historicité des catégories architecturales
- Typologies de bâtis
- Archétypes constitutionnels en archi
- Limites spatiales : continuités / discontinuités
- Séquences d'approches, parcours, mises en scène
- Régularité / irrégularité / agrégation / organicité
- ...
Méthode d'analyse :
Dans son traité intitulé « De re aedificatoria » paru à Florence en 1452, traduit en français par « L'art d'édifier », Alberti insiste particulièrement sur l'importance du dessin, conçu comme une opération mentale à mi-chemin entre dessin et dessein : « en ce qui concerne le dessin, tout son objet et sa méthode consistent à trouver un moyen exact et satisfaisant pour associer et attacher des lignes et des angles grâce auxquels sera parfaitement compris et renfermé l'aspect de l'édifice. La fonction du dessin est donc d'assigner aux édifices une position appropriée, un nombre exact, un module convenable et un ordonnancement harmonieux, de manière à ce que toute la forme de l'édifice repose entièrement dans le dessin lui-même. »
La méthode d'analyse de la composition présentée dans le cours est directement issue du traité d'Alberti. Elle a été patiemment développée par Jacques Frédet, architecte enseignant à l'Ecole de Paris Belleville, et présentée dans le cadre de son cours intitulé « Théorie de la composition ».
La méthode est simplissime : il s'agit d'analyser la composition d'un bâtiment par le dessin, en se mettant dans la peau de l'architecte auteur-compositeur de l'oeuvre.
On redessine le projet par des tracés hiérarchisés, du général au particulier, avec un ordre de ces tracés.
A chaque tracé, systématiquement, on se pose trois questions :
- la position ou la topologie de l'espace considéré
- la configuration géométrique de celui-ci
- et enfin sa taille et ses proportions
conformément aux recommandations d'Alberti citées plus haut.
En répondant à ces questions et en nommant les tracés, on retrouve les choix compositionnels de l'architecte.
Exemples étudiés ( liste provisoire ) :
- Temple égyptien
- Jardins Villa d'Este, Tivoli
- Hôtel particulier baroque, Avignon, Jean-Baptiste Franque
- Théâtre et urbanisme néoclassique Nîmes, MA Meunier et Charles-Etienne Durand
- Les villes et leur recomposition / reconstruction ( Paris, Brest, Rennes ? )
- Villa Meyer, Charles-Edouard Jeanneret
- Pavillon de Barcelone, Ludwig Mies Van der Rohe
- Maison Fisher, Louis Khan
- Hôtel de Ville Säynätsalo, Alvar Aalto
- Casa da Musica, Remment Lucas Koolhaas
...
Mode d'évaluation
Disponible sur le Drive associé au cours
Mode d'évaluation
Rendu d'un dossier papier et numérique :
Production d'un dossier A3 paysage synthétisant l'Analyse de la composition d'un bâtiment choisi par le binôme d'étudiant.e.s.
Evaluation de la capacité par l'étudiant.e à synthétiser graphiquement et à l'écrit l'Analyse de la composition / non composition d'un bâtiment de son choix, représentatif d'un courant architectural.
Travaux requis
Production d'un dossier A3 paysage synthétisant l'Analyse de la composition d'un bâtiment choisi par le binôme d'étudiant.e.s.
- RÉALISER L’ANALYSE DE LA COMPOSITION D’UN BÂTIMENT / MORCEAU DE VILLE / JARDIN CHOISI
- MOTIVER CE CHOIX
- REPLACER SON ARCHITECTE DANS LA PÉRIODE HISTORIQUE CONSIDÉRÉE, DANS LE CONTEXTE DE LA PRODUCTION ARCHITECTURALE DE SES CONTEMPORAINS ET DANS SA PROPRE PRODUCTION ARCHITECTURALE, PAR UN TEXTE DE 2 PAGES MAXI
- ANALYSER les ITEMS SUIVANTS :
1) Masses bâties et intervalles non bâtis
2) Caractérisation des limites et degrés de perméabilité visuelle
3) Mode de distribution essentiel
4) Structure constructive et intervalles structuraux
5) Espaces répétitifs et espaces exceptionnels
6) Hiérarchies spatiales
7) Axialités et parcours séquentiels
8) Symétries / dissymétries et équilibres
9) Mesure et proportions
10) Qualités de lumières
11) Composition
12) Thèmes spatiaux
- EXPOSER EN QUOI CETTE PRODUCTION EST EXEMPLAIRE, OU NON, DE LA PÉRIODE CONSIDÉRÉE
ECTS | Cours | TD | Pondération |
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2crédits | 24heures | 0heures | 10% |
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Vincent
Jouve |
E713 : Voyage d’étude
ECTS | Cours | TD | Pondération |
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1crédits | 0heures | 36heures | 10% |
Dominique
Jézéquellou Frédéric
Sotinel Mathieu
Le Barzic Rozenn
Kervella
+ 10 Paul-Eric Schirr-Bonnans
Pauline Marchant Erwan de Bonduwe Anne-Laure Sourdril Julia Tournaire Valérian Amalric César Vabre Véronique Zamant Julie Flohr Jeanne Lafon |