Thématique

COMMUNES _ HABITER en commun

La programmation culturelle de l’ENSAB s’articule autour d’une thématique annuelle, définie lors d’un comité de sélection composé des enseignant·es de l’école. Elle comporte un cycle de conférences et des expositions majeures ; elle couvre une année universitaire, de septembre à avril. Cette année, l’enseignante référente est Julia TOURNAIRE, Maîtresse de conférences TPCAU et VT ENSA Bretagne.

Alors que l’habitabilité de la planète Terre, de ses villes, territoires et paysages est fragilisée, le Commun, dans les formes de partage et d’organisation qu’il autorise mais aussi dans les luttes qu’il réanime, apparaît comme une voix possible vers des établissements humains plus attentifs des milieux habités.

Comment vivre ensemble ? Cette question posée par Roland Barthes en 1977 mérite en effet d’être de nouveau formulée pour prendre une acceptation plus large et dépasser des considérations uniquement anthropocentrées.

Les architectes, paysagistes, urbanistes qui l’investissent déploient une multiplicité d’outils et d’échelles pour penser l’en-commun des vivants — et plus largement des « animés » — et former des conditions de subsistances hors-du-commun.

Dans cette quête, ils et elles convoquent bien souvent la perspective habitante. Elle leur permet d’appréhender la complexité, la pluralité, l’altérité et d’imaginer les convergences, les frictions, les soulèvements nécessaires à la vie et à la ville.

Cette thématique est l’occasion de donner la voie aux démarches qui placent l’« Habiter en commun » au centre de leurs projets et recherches. Ces démarches sont plurielles et mêlent souvent elles-mêmes plusieurs champs, medium et échelles.

NOUVELLES COHABITATIONS

Quelles formes et rythmes prend le Commun au sein de l’habitat mais aussi au sein de l’espace public ?
Quels sont les types de cohabitations générés et quels sont les espaces conçus en faveur de ces cohabitations, entre le chez-soi, le chez-nous et la ville ? Comment sont-elles déterminées en amont de l’habitation et gérées dans le temps ?

NOUVELLES GOUVERNANCES

La conception avec et pour les habitants et habitantes est à l’origine de nouvelles formes de gouvernance et de nouvelles manières d’habiter. Quel(s) déplacement(s) de l’architecte face à l’émergence des mouvements coopératifs — entre l’architecte animateur et l’architecte promoteur ? Quel(s) décentrement(s) des positions et statuts — entre concepteurs, usagers, artisans et maîtres-d’ouvrage ?

NOUVELLES ALLIANCES

Le dépassement du concept de service écosystèmique rendu par la nature appelle à de nouvelles alliances avec les autres-qu’humains, les animaux, les plantes, les minéraux … Comment les architectes, urbanistes, paysagistes s’approprient les écrits de Morizot, Harraway, Tsing, Descola ? Comment mettent-ils et elles en œuvre ces changements de paradigme dans leurs projets ?

NOUVEAUX RÉCITS

Le Commun nous invite à reposer la question de l’architecture comme espace et pratique politiques. Comment se fait-elle aujourd’hui l’échos, le lieu, des luttes pour le droit à la ville ou pour la défense d’écosystèmes menacés ? Comment participe-t-elle à la repolitisation des pratiques, à la réappropriation des savoirs et savoir-faires, au partage équitable des ressources « naturelles » ou bien numériques ?