PROJET D’ARCHITECTURE
disponible en françaisE812 : Projet d’architecture
Objectifs
L'enseignement de projet de Master s'organise par domaine d'études, au sein d'ateliers verticaux réunissant les promotions de M1 et de M2.
Les 4 domaines d'études de l'ENSAB proposent chacun, au S8/S10, 2 ateliers distincts, intégrant la préparation du PFE.
Le détail (contenu, évaluation, travaux, bibliographie) est précisé dans chaque descriptif d'atelier.
ECTS | Cours | TD | Pondération |
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12crédits | 0heures | 112heures | 90% |
Mathieu
Le Barzic Cécile
Gaudoin Loic
Daubas Vincent
Jouve
+ 4 Erwan de Bonduwe
Gaël Huitorel Eglantine Bigot-Doll Clémentin Rachet |
E812 : 1. non inscrits
E812 : Atelier Hybridations – François Guinaudeau/Miquel Peiro
Objectifs
Penser la ville après covid,
penser une ville capable de s’adapter dans un contexte de décroissance énergétique ou urgence climatique.
C’est une ville qui est capable de réhabiter le tissu existant, les tissu banaux,
pour en faire de nouveaux espaces de vie et de travail qui s’adaptent à nos besoins:
on mobilisera des concepts de typologie et chercherons à produire des lieux de vie et de travail innovants.
C’est une ville capable d’abriter différents usages et fuir le mono-fonctionnel
C’est une ville capable d’être davantage flexible
Contenu
Pour l’année 2023:24 traitera la question de la réutilisation adaptative et de la construction de la ville sur la ville sur deux sites distincts reflétant deux modèles de vi(ll)e différents. Les étudiants re-questionneront de façon prospective ces deux modèles de ville à la lumière des enjeux contemporains liés au changement climatique et aux bouleversements culturels et sociaux. Nous travaillerons entre autres sur la notion de la ville productive, la ville post-compacte, la ville à 15 minutes,... tout en travaillant sur le nerf du sujet, celui de la réutilisation du tissu urbain banal de nos villes.
es étudiants en S8 travailleront sur la question évoquée dans la thématique générale à partir du travail sur deux sites différents.
- Le site de l'ancienne prison Jacques Cartier. à Rennes.
- Le quartier Colombiers à Rennes en se focalisant sur le Centre comerciale trois soleils.
Le travail sera réalisé en trois étapes :
1/ Echelle du quartier. A partir des cours théoriques et des interventions d’invités, les étudiants devront proposer un modèle de ville à l’horizon 2050/ 2100/2150, notamment en ce qui concerne mobilité, densité, formes urbaines espaces publiques.
2/ L’échelle du bâtiment. Une deuxième étape sera le travail sur le bâtiment choisi. Il s’agira d’un bâtiment existant voué a être reutilisé. Le choix des programmes sera issu de l’étude urbaine réalisé auparavant. Dans tout état de cause un des programmes à travailler sera le logement.
Ici devront être traités les questions en priorité les notions de typologie , de structure, d’imbrication,… Il sera possible de travailler soit dans l’enveloppe du bâtiment existant, soit a partir d’une proposition d’extension.
Mode d'évaluation
Controle continu + Jury final
E812 : Atelier Instrumenter – Eglantine Bigot-Doll/Mathieu Le Barzic
Objectifs
Le S8 est l'opportunité de confirmer ou d'infirmer un positionnent personnel au regard de la dite discipline architecture, initié depuis la fin de la licence. Au sein du domaine d'études Instrumenter, ce semestre 8 explore des territoires singuliers, voire impossibles, en vue de la production de fragments spéculatifs tangibles.
Contenu
FRAGMENTS : AM3RS II, Territoires Interdits
L’atelier Amers investigue les territoires impossibles des côtes bretonnes, ceux que l'on ne peut parfois fouler que par la fabulation mais dont les singularités éveillent les imaginaires collectifs et créent des repères. L'estran est ce territoire impossible par excellence, tantôt à nu tantôt noyé. Chaque projet interrogera cette impossibilité apparente afin d'identifier des usages autres par une architecture autre. Celle-ci, de petite échelle a priori, sera le fruit d’expérimentations de la matière ainsi que de jeux structurels à plusieurs états.
Cette année (2025), s'initie un glissement depuis le territoire impossible vers le territoire interdit. Si en 2024 il était question de produire des machines (dé)brouilleuses et somatechniques (Andrieu), si nous avons dégrossi le champ des possibles en termes de réalités spéculatoires (notamment par IA) et observé l'émergence d'imaginaires organisés en répertoires en tant qu'ontologies (sériations d'autonomies), l'atelier s'oriente désormais vers des considérations plus techniques au bénéfice de réifications architecturales flottantes et phatiques. L'objet 'brise lame' sera appréhendé en tant que précipité architectural produit à la fois par l’imaginaire (pataphysique) et par le principe de réalité sous-tendu par l'hétérotopie (site militaire).
OUTILS
Dessin, Modeleurs 3D, Interfaces semi programmatives, Fabrication, Impression 2.5D, 3D, 4D, IA text-to-image, Chat GPT, scan 3D (et robotique?).
BIBLIOGRAPHIE
2024
_Baudrillard, J. (1981). Simulacres et simulation. Galilée.
_Boisnard, P. (2024). Prolégomènes à une post-esthétique des imaginations artificielles : Pour une critique phénoménologique de la pratique esthétique liée aux IA. Art in the Age of Artificial Intelligence, Tome 1.
_Carroll, L., & Haley, F. (1991). La chasse au Snark : Épopée en huits chants (J. Amberbay, Trad.). Capitales.
_Foucault, M. (1966). Chapitre 2 : La prose du monde—Les quatre similitudes. In Les mots et les choses; une archéologie des sciences humaines. (p. 32 40). Gallimard.
_Young, M. (2015). The estranged object (Graham Foundation for Advanced Studies in the Fine Arts). Young & Ayata.
2025
_Daumal, R. (1997). Le mont analogue : Roman d’aventures alpines, non euclidiennes et symboliquement authentiques ; version définitive. Gallimard.
_Déotte, J.-L. (2004). L’époque des appareils. Lignes & manifestes.
_Déotte, J.-L. (2007). Qu’est-ce qu’un appareil ? Benjamin, Lyotard, Rancière. l’Harmattan.
_Jarry, A. (avec Arnaud, N., & Bordillon, H.). (1980). Gestes et opinions du docteur Faustroll, pataphysicien ; suivi de, L’Amour absolu. Gallimard.
_Métais-Chastanier, B. (2022). Nous qui habitons vos ruines & De quoi hier sera fait. Presses universitaires du Midi.
_Rancière, J. (2000). Le partage du sensible : Esthétique et politique. Fabrique : Diffusion Les Belles Lettres.
Mode d'évaluation
Contrôle continu et rendu final
E812 : Atelier Transitions – Vincent Jouve
Objectifs
« L'architecture, ça n'est pas construire des bâtiments, c'est construire des sociétés »
Gilles Perraudin
L'atelier propose de relier dans la même dynamique de projet les questions de mémoire, de contexte et de création, par opposition aux principes d'instantanéité, de virtualité et de répétitivité ainsi que l'expose et le théorise Philippe Prost, pour que l'étudiant.e pratique et développe son art de la transformation.
Il s'agit de marier visions patrimoniale et écologique, notions qui s'enrichissent mutuellement et permettent une vision cohérente et opératoire du projet, là où les injonctions contradictoires de l'oxymore « développement durable » brouillent les pistes.
Sortir des dogmes au profit d'une liberté de pensée, de (re)penser nos sociétés contemporaines pour faire en sorte que le monde reste habitable en le réparant, le réhabilitant, le restaurant, au service de tout.e.s, c'est à dire en « accommodant les restes », formule empruntée à Philibert de l'Orme, figure tutélaire de l'atelier.
Se situer dans le temps, dans l'espace et dans l'histoire des idées aide à projeter des lendemains favorables.
Comment transformer concrètement un existant, dans une économie de moyens, dans un processus frugal et vertueux sur le plan écologique ?
Qu'est ce que l'on doit absolument garder, transmettre, qu'est ce qui fait patrimoine ?
Quels programmes pour demain ?
Quels choix stratégiques de mises en œuvre ?
Quelle vision positive (re)donner à un bâti abandonné, nouveau devenir par l'action transformatrice du projet ?
Ainsi, l'Atelier intitulé 'l'Art d'accommoder les restes' a pour objectifs de :
- Appréhender la question du monument et de l'architecture ordinaire, des savoirs et savoirs-faire en matière de réhabilitation et de restauration
- Transmettre les théories de la restauration et leurs évolutions, de la renaissance à nos jours
- Projeter la transformation d'un ensemble bâti monumental ou ordinaire
- (re)Dessiner les contours d'une ville, d'un quartier et (ré)habiliter son bâti en répondant aux enjeux sociaux & écologiques contemporains
La convocation de la figure de Philibert de l'Orme est faite tout au long de l'atelier, de l'Orme étant l'un des théoriciens-clefs de la restauration et réhabilitation dans le contexte de la renaissance française - qui est aussi un moment de pénurie de matériaux - d'où l'intérêt de maitriser l'oeuvre par le savoir-faire technique – dont l'art du trait ou stéréotomie – au service de « l'Art d'accommoder les restes ».
Contenu
- Les échelles d'étude et de projet vont du paysage urbain (1/5000) au détail constructif (1/10).
- Les études, relevés et les projets paysagers et urbains sont développés possiblement en binômes.
- Les techniques de construction sont non conventionnelles, éco-biologiques, issues de ressources et savoir-faire locaux.
Deux sites de projets sont proposés :
- la ville de Quintin, en Côtes d'Armor, dont son château classé MH
- l'ancienne Prison Jacques Cartier à Rennes
Les analyses de ces sites sont faites de façon conjointe au sein de l'Atelier, de façon à élaborer des réflexions collectives sur un territoire, une ville ou un bourg, un bâtiment, dans toute l'épaisseur de sa complexité.
Les déplacements et le travail d'arpentage sont facilités par les conventions d'études établies entre l'ENSA Bretagne et ses partenaires - l'Etablissement Public Foncier de Bretagne, les Communes, les Directions Départementales des Territoires et de la Mer, les Directions Régionales des Affaires Culturelles, les Parc Naturels Régionaux, les Conseils en Architecture, Urbanisme et Environnement, les Associations ...
Les étudiant.e.s peuvent choisir des sites alternatifs, en motivant leur choix.
Mode d'évaluation
Sujets, textes et projets de références, diaporamas thématiques présentés en début d'atelier sont partagés sur le Drive dédié à l'atelier.
La production des étudiant.e.s y est déposée au fur et à mesure, et partagée par chacun.e.
Mode d'évaluation
L'évaluation des projets est basée sur les items suivants :
- composer un projet à différentes échelles : paysagère, urbaine, architecturale
- répondre de façon juste et contextuelle aux enjeux d'un territoire, y compris dans sa dimension sociale
- expertiser un patrimoine bâti & paysager et en dégager les potentialités
- développer un programme et le construire dans le détail
- produire une analyse critique, travailler en équipe de façon autonome
L'évaluation est faite par :
- Contrôle continu
- Un jury intermédiaire
- Un jury final
Travaux requis
- Arpentage systématique du site et établissement d'un portrait sensible, par un médium laissé au libre choix des étudiant.e.s ( dessin, texte, photo, vidéo, sculpture, maquette de site, prélèvement, ...)
- Relevé préalable pour une compréhension fine des architectures à transformer, dans leurs dimensions sanitaires et archéologiques.
- Contextualisation dans l'espace et dans le temps du bâtiment et synthèse graphique de ses évolutions pour le diagnostiquer.
Pour ces trois premiers points, la qualité et la fiabilité de la représentation graphique du bâti est primordiale.
- Repérage des enjeux sociaux locaux, et Programmation fine de la réhabilitation, adaptée aux potentialités du bâti et aux attentes locales
- Schématisation graphiques des intentions de projet et rédaction d'un texte de synthèse
- Travail exploratoire du projet et de différentes réponses possibles à toutes les échelles, du paysage au détail constructif, pour réaliser des projets ancrés dans un territoire, des ressources et des savoirs faire.
- Exploration itérative des parcours, des qualités spatiales et des principes constructifs par croquis perspectifs, tests en maquettes d'études, et tous les outils de l'architecte
- Utilisation de la légende graphique = noir pour l'existant, jaune pour le démoli, rouge pour le créé, montrant la lisibilité des interventions.
- Convocation de projets de références alimentant la dimension réflexive / critique du projet et de familles de solutions déjà trouvées dans l'histoire de l'architecture, période contemporaine comprise.
- Etablissement de fiches de lectures des textes de références
- Travail de l'oral et du dessin à des fins didactiques, selon le principe que 'ce qui se conçoit bien s'énonce clairement'.
E812 : Atelier Transitions n°2 – Gaël Huitorel/Loïc Daubas
Objectifs
Un monde nouveau
Les convergences de nombreux travaux scientifiques et rapports officiels permettent de cerner de façon toujours plus précise des scénarios pour l’horizon 2050 décrivant un réchauffement minimal de 2°C des températures moyennes. Ceci se traduira notamment sur le territoire français, suivant les régions, par une forte accentuation des épisodes caniculaires, des risques d’incendies forestiers, de tempêtes et
d’inondations, auxquels s’ajoute le déclin déjà entamé de la biodiversité. Dans ce
contexte, l’enjeu pour les architectes est d’agir à leur échelle en mobilisant leurs savoirs et leurs compétences pour concevoir des projets qui, au-delà de la réponse aux problématiques architecturales portées par un site et un programme, seront capables de fournir un niveau satisfaisant de confort et de sécurité à leurs futurs habitants, tout en aggravant le moins possible cette évolution par l’impact environnemental découlant de leur réalisation, de leur fonctionnement ou de leur cycle de vie.
Cet enseignement vise à accompagner les étudiants dans le développement des ambitions architecturales et écologiques découlant de leur analyse des enjeux du territoire choisis, ceci jusqu’à un niveau de définition formelle très approfondi préfigurant leur réalisation potentielle. Sont ainsi visées des architectures qui dialoguent avec les réalités d’un milieu caractérisé par des contextes physiques, culturels, économiques, humains afin de concrétiser les enjeux « thérapeutiques » identifiés dans les situations territoriales explorées.
Cet atelier sera partagé avec les actuels étudiants en M2 terminant leurs études par le PFE. Aussi, cette année, est déjà une préparation du PFE, où vous serez amener aussi à travailler avec des étudiants en master 2 ( master vertical)
En ce sens, il est attendu que les réflexions et les projets qui résulteront de ce semestre soient significatifs de cet engagement et d’une volonté d’agir positivement en tant qu’architecte dans un contexte plus complexe et contraignant que lors des décennies précédentes, mais aussi plus stimulant pour penser l’évolution des enjeux, du langage et des pratiques de l’architecture. Ces changements de perspective engagent par exemple à ré-explorer l’un des rôles fondamentaux de l’architecture avant le milieu du XXe siècle : protéger par elle-même de la façon la plus pertinente possible ses habitants des excès d’un climat pour leur fournir des conditions de vie satisfaisantes, ceci avec une économie de moyens matériels et énergétiques. Par extension, ils invitent aussi à réévaluer certaines hiérarchies traditionnelles de l’architecture, notamment en travaillant prioritairement avec le « déjà-là », en concevant davantage la forme via les qualités thermiques des « vides » qu’elle donne à habiter autant que les pleins qui les délimitent, et en déterminant la matérialité de ces derniers en tenant compte de leurs effets sur les climats intérieurs et leur perception (inertie, conductivité, effusivité, etc.)
Dans cet horizon, une attention particulière sera donnée à la prise en compte des ressources disponibles. L’expérience du PFE peut être l’occasion de faire interagir des forces en présence – matières disponibles, savoir-faire, industries, etc. – avec les problématiques développées sur un territoire donné.
Cet enseignement vise à accompagner les étudiants dans le développement des ambitions architecturales et écologiques découlant de leur analyse des enjeux du territoire choisis, ceci jusqu’à un niveau de définition formelle très approfondi préfigurant leur réalisation potentielle. Sont ainsi visées des architectures qui dialoguent avec les réalités d’un milieu caractérisé par des contextes physiques, culturels, économiques, humains afin de concrétiser les enjeux « thérapeutiques » identifiés dans les situations territoriales explorées. A l’inverse d’un développement linéaire du projet par sauts graduels d’échelle, l’enseignement vise, par une démarche d’itération mobilisant différents thèmes, outils et temps pédagogiques, une densification progressive des idées et des formes à chaque échelle afin d’aboutir à la soutenance du PFE avec une proposition architecturale qui soit à la fois…
… ambitieuse et responsable
… réaliste et poétique
… frugale et généreuse
… simple et riche
… cultivée et inventive
… personnelle et appropriable
Contenu
Analyser- Concevoir - Construire :
Loïc Daubas, Gaël Huitorel, et Erwan De Bonduwe, vous proposons de choisir un site situé sur le bassin versant de la Vilaine pour lequel vous serez en capacité à interagir. Analyse, concevoir et construire sera le triptyque qui se répétera sur chaque site.
Plusieurs temps d'initiations à la construction avec des ressources locales ( BTP - Bois-Terre-Paille) sont programmés.
Une dream-team sera constituée afin de répondre au concours !mpact avec pour objectif de gagner le prix national en 2024 !
Mode d'évaluation
contrôle continue et notes sur projets
E812 : Atelier Traversées – C. Gaudoin – E. de Bonduwe – C. Rachet
Objectifs
Le DE Traversées propose une approche holistique du projet, dans laquelle le·a futur·e architecte conçoit du territoire au détail constructif, en manipulant l’imbrication de toutes les échelles. Appuyé sur une connaissance fine et une expertise partagée du territoire étudié au semestre impair, le développement d’un projet architectural détaillé permet d’établir des relations entre une stratégie globale, des innovations programmatiques et des mises en œuvre ou aménagements particuliers. La démarche n’est cependant pas linéaire du plan masse au détail, mais prend la forme d’aller-retours entre les différentes échelles du projet. Ainsi la conception ne se limite-t-elle pas à l'édifice mais intègre le dessin des sols, de l’espace public et questionne la place du vivant et du végétal. Le lien au grand territoire et au paysage passe par le rapport au sol, à la topographie, et au choix des matériaux en rapport avec les ressources disponibles. La prise en compte du processus de fabrication de l’architecture conduit à chercher un équilibre entre effort technique et effet architectural au regard de l’impact global sur le milieu. Enfin, la maîtrise de l’aspect général du projet au travers du dessin détaillé implique le développement d’un regard critique et cultivé sur les enjeux architecturaux contemporains.
Contenu
0. Contexte réflexif
L’atelier s’inscrit pleinement dans le contexte dans lequel nous vivons, et qui conditionne nos modes d’habiter. L’architecture fait l’épreuve de plusieurs impasses, caractérisées par des crises multiples et répétées. La crise sanitaire nous a fait prendre conscience de la fragilité d’une planète si sophistiquée qu’on la croyait invulnérable. La crise écologique nous oblige à considérer autrement une discipline consommatrice de ressources, d’énergie et de carbone. La crise économique sévit désormais depuis de nombreuses années, impliquant une réorganisation constante des modes de production. Le milieu de l’architecture est également secoué par une crise de légitimité et d’autorité : soumis à des injonctions contradictoires et à un univers normatif et réglementaire de plus en plus contraignant, l’architecte voit en effet sa créativité bridée, ses objets critiqués, ses discours incompris. Si le besoin de construction perdure, il faut désormais savoir le justifier auprès d’un public élargi : l’acte de construire a perdu de son évidence et son acceptabilité est de moins en moins garantie.
Cette prise de conscience ne saurait pour autant ternir l’optimisme inhérent à l’exercice de l’architecture. Elle appelle au contraire à une réflexion nouvelle, interdisciplinaire, susceptible de véhiculer un message positif sur nos désirs et nos aspirations communes. Les architectes se voient plus que jamais sommés de continuer à réaliser des projets, de manière créative et raisonnée. L’atelier propose précisément de réfléchir collectivement aux manières d’habiter le monde différemment : des alternatives pour réformer l’architecture.
1. Matières à penser
Habiter la vallée de la Seiche en mobilisant les ressources disponibles
L’objectif du semestre est d’imaginer des interactions renouvelées entre habitat et activité productive, en définissant des stratégies économiques et paysagères propres à la vallée de la Seiche. La prise en compte des ressources locales disponibles permet d’ancrer le projet dans un lieu spécifique. L’analyse et l’arpentage feront émerger des filières à exploiter pour la conception du projet. Le choix du mode constructif sera l’occasion d’explorer la dimension poétique, technique et sensible du matériau. Mais les ressources ne sont pas uniquement matérielles : une approche systémique accompagnera la production d’un projet fondé sur son contexte géographique, écologique et socio-économique1.
La relation habiter – produire
Jusqu’au début du 20e siècle, la ville s’est construite en associant l’habitat et les lieux de production industriels, artisanaux ou encore agricoles, permettant un certain équilibre fonctionnel et social. Les interactions ville‐campagne induisaient des échanges culturels et matériels, vecteurs d’une urbanisation reliée à l’économie rurale et ses ressources. Le “zoning” de la ville moderne, intensifié par l’étalement urbain, la pression foncière et le changement d’échelle de production, a contribué à dissocier la relation entre “habiter” et “produire”. Cela ne s’est pas simplement traduit par une standardisation de l’architecture mais également par une coupure profonde avec notre milieu biophysique. Le milieu périurbain, caractéristique de la vallée de la Seiche, pâtit particulièrement de l’échec de la ville monofonctionnelle. Face à ce constat, une transformation des pratiques actuelles s’impose. Plusieurs hypothèses émergent ainsi, que les étudiantes et les étudiants seront invités à interroger. La mutualisation d’espaces à usage unique permet d’envisager de nouvelles manières de vivre ensemble. La flexibilité des espaces, qui accueillent des lieux de production, actifs en journée, et des habitations, occupées principalement le soir et le week‐end, permet de reconsidérer notre manière d’occuper l’espace. La réversibilité autorise la transformation possible des pour s’accorder sur le long terme à l’évolution des usages et des programmes : ce qui dure, c’est ce qui se transforme. Penser les lieux techniques comme de potentiels espaces de sociabilité, appropriables par toutes et tous, ouvre un nouvel horizon pour une métropole plus joyeuse et autonome.
Le site
La vallée de la Seiche témoigne d’une riche histoire productive et invite à imaginer de nouvelles relations entre activités, habitat et cadre de vie au quotidien. Elle offre de nombreuses opportunités pour penser, dans un lieu spécifique, des questions éminemment contemporaines : comment penser les seuils, les franges, les interfaces ? Comment qualifier la fin de l’urbanisation ? Comment habiter les lisières et quelles relations entre ville et campagne, entre espace urbanisé espace 'naturel” ? Comment envisager les établissements humains dans un contexte de raréfaction des terres et la perspective d’une zéro artificialisation nette ? L’approche historique, paysagère, programmatique sera nécessairement associée à la prise en compte du risque – l’inondabilité de la vallée de la Seiche – qui résonne fortement avec l’actualité. La question du trouble2 sert de toile de fond aux réflexions de l’atelier et devra donc nécessairement être mobilisée pour interroger les modes d’habiter et de production contemporains : comment agir de manière spécifique dans la vallée de la Seiche ?
Le programme
Le projet architectural est l’occasion d’explorer la mixité fonctionnelle dans la vallée de la Seiche. Il s’agit de concevoir une activité de production associée de l'habitat. L’enjeu est précisément de réfléchir à l’articulation et la cohabitation entre les programmes d’un point de vue spatial, mais également en prenant en compte les différents publics, les temporalités de la journée et de la semaine, les saisons.... Une attention particulière sera donnée à la conception mutualisée des espaces extérieurs et intérieurs (passages, aires de jeu, déchargements, fabrication, etc.) A une échelle plus large, une stratégie sera déployée pour mettre en relation le tissu urbain existant, l’espace public, le paysage et les ressources.
2. Méthodologie
Le projet sera ici utilisé comme une synthèse de l’entrelacement des échelles de pensée, du territoire au détail architectural. Il s’appuiera sur les acquis et la connaissance du territoire développés collectivement au premier semestre. La méthodologie de l’atelier est organisée autour de différentes temporalités, dont certaines s'enchaînent et d’autres s’enchevêtrent, leur tuilage étant lié au projet lui-même. Chaque séance s’appuie sur le travail des étudiantes et des étudiants, qui sont encouragés à mobiliser des références théoriques, artistiques et culturelles empruntées à d’autres champs disciplinaires.
Le semestre sera ainsi articulé autour de la relation entre “habiter” et “produire”, que nous déclinerons dans la vallée de la Seiche à plusieurs échelles et au travers de trois temps de travail et de recherches qui structureront l’atelier : 1. Fragments / 2. Ressources / 3. Matières.
Le temps 1 “Fragments” envisage de déployer des typologies singulières en interrogeant l’interface entre le territoire, l’habitat et l’activité productive.
Le temps 2 “Ressources” consiste à penser les relations entre les intentions de projet à l’échelle du fragment et celle du territoire.
Le temps 3 “Matières” propose de matérialiser les intentions urbaines, architecturales et les intuitions de mise en œuvre, en cohérence avec le récit de projet mobilisé, afin de maintenir la cohérence entre les échelles de pensée du projet.
Un déplacement collectif sur le site est prévu au cours du semestre.
Mode d'évaluation
Chaque temps donnera lieu à une séance de restitution collective. Les étudiant.es seront évaluées par le biais d’un contrôle continu, de ces jurys intermédiaires et d’un jury final.
(pas de compensation du jury final).
Travaux requis
Liste non exhaustive, à compléter selon la démarche de projet
Diagnostic des lieux et retranscription de l’enquête
Définition d’une stratégie territoriale (reprise et complétée du S1)
Élaboration d’intentions urbaines et architecturales
Résolution architecturale
Choix constructifs, maîtrise du détail en lien avec toutes les autres échelles
Définition de tous ces éléments et justification des choix à chaque étape par le dessin, la maquette constructive, les recherches sur la matérialité, voire le prototype, l’écrit et l’oral. La nature et l’échelle de chaque document sera adaptée au propos.
Réaction aux critiques, évolution du projet, acquisition d’une autonomie dirigée (M1) ou confirmée (M2)
E811 : Théorie de l’architecture
Objectifs
1ème séquence : Formes de permanence - Formes de résistance
Enseignant : Miquel Peiro
La transformation des édifices existants est aujourd’hui un des éléments principales du métier d’architecte. Le corpus théorique autour de la transformation de l’existant s’est développé largement dans tous les aspects portant sur les thématiques liés au patrimoine et à leur restauration. Or aujourd’hui, il semble évident que n’importe quel édifice sur pied doit être maintenu, transformé et réutilisé par la simple raison que en le construisant, nous avons consommé beaucoup d’énergie et que on ne peut pas se permettre de le démolir.
Ce cours se donne comme objectif de donner des bases théoriques liés des modes de fabrication de projet sur l’existant, en s’abstraient de la question patrimoniale pour développer la « solertia » de l’architecte sur ce type de projets.
Pour cela, on se donne comme hypothèse de travail lors que nous souhaitons transformer/réutiliser un bâtiment l’architecte doit de confronter un certain nombre de résistances, d’oppositions du bâtiment préexistant, et que ces oppositions vont conditionner les marges de manœuvre et d’inventivité que l’architecte peut mettre en place.
Nous prendrons également une deuxième hypothèse de travail, ces résistances vont dépendre en grande partie de la structure formelle (typo-morphologie) de l’espace habité, plus que de la structure physique construite, de son enveloppe ou de ces modes constructifs.
Dans ce sens, on va s’intéresser à travailler sur des projets ayant subi un changement d’usage, avec des interventions/transformations plus ou moins lourdes, mais ayant maintenu la structure formelle initiale du bâtiment, sans la transfigurer.
La méthode de travail utilisée sera l’architecture comparée.
2ème séquence :Pensée constructive. Du projet à la théorie au projet
Enseignant : Gael de Huitorel
Contenu
1ème séquence : Formes de permanence - Formes de résistance
Enseignant : Miquel Peiro
Séance 1
Concepts préliminaires.
- Le type architectural.
- Les catégories formelles des espaces.
- La vérité signe. La vérité indice, la vérité chose.
- La structure et l’enveloppe : violet le duc vs Semper.
- Langage, signe et transgression du signe.
- Le détail significatif.
- Les théories de la transformation : Viollet le Duc, Ruskin, Choay, Douglas, Re-Habitar
- Définitions : restaurer, reconstruire, rehabiliter, réutiliser,…
Méthode de travail : Architecture Comparée
Séance 2
Reconversion des espaces conformés à partir d’une répétition de colonnes dans les deux directions.
- Caractérisation de ce type de espaces.
- L’espace hypostile : La Bibliothèque de la Universitat Pompeu Fabra vs Les Drassanes de Valencia.
- L’espace tramme : l’IUAV de Venise vs la Reconversion en habitat de l’uSine Fabra i Coats à Barcelone.
Séance 3
Reconversion des espaces linéaires
- Caractérisation de ce type de espaces : la basilique, la hall
- La Grande Hall (Encore Hereux) vs la Hall Freyssinet (Willmote)
Reconversion du plan à chambres
- Caractérisation de ce type de espaces
- Reconversion La Prison de Beziers vs reconversion de la Criée du Cabanyal à VLC vs le modèle Hausmanien.
Séance 4
Reconversion de grandes formes géométriques de l’industrie.
- Caractérisation de ce type de espaces
- Les silos : Logements à Copenhagen (MVRDV) vs Résidence Etudiante à Oslo (HRTB Arckitecten) vs Bibliothèque régionale de Madrid (Mansilla Tuñon)
- Les digues sèches portuaires : Le Musée Maritime Dannois (BIG) vs le Musée Vasa (Stockholm)
Séance 5
Reconversion des espaces issus des systèmes de préfabrication et construction en béton armé.
- Le système de poteaux poutres. Reconversion de bureaux en résidence de Creteil (TVK) vs Reconversion de bureaux en 257 logements à Paris (Bruggel)
- Le système de voiles tunnel. L’extension du Musée de Beaux Arts de Maurepas (Titan Architectes)
- Le plot : La reconversion typologique de la tour Maurepas vs La tour Bois le Pretre (Lacaton et Vassal)
Séance 6
Reconversion de grands bâtiments urbains à plusieurs structures typologiques en conteneurs programmatiques.
La Belle de Mai (Marseille) vs Matadero (Madrid) vs Mercat d’Abastos (Valencia)
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Mode d'évaluation
Examen sur table - pour chaque séquence
ECTS | Cours | TD | Pondération |
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2crédits | 24heures | 0heures | 10% |
Miquel
Peiro Gaël
Huitorel |