“L’architecture : un service de proximité”

>> Le mercredi 13 mars 2019 à 18h.

Biographie :
Adrien Alanou et Emmanuel Métrard sont deux architectes diplômés d’état de l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Bretagne depuis 2009.
Adrien a complété sa formation initiale par un échange international en Chine avec l’université de Xiamen et par une expérience de deux ans comme formateur dans une école de cinéma (filière Décor et Accessoires) à Ouarzazate au Maroc.
Emmanuel a, quant à lui, été étudier à l’Universidad Federal de Rio de Janeiro au Brésil pour ensuite enrichir ses compétences par une formation de paysagiste à la Maison familiale et rurale de Saint-Grégoire (35).
Suite à leurs premières expériences, ils se sont retrouvés en 2014 pour créer l’Atelier de la comète : un bureau mobile d’architectes conjuguant architecture, paysagisme et scénographie afin de questionner les lieux dans une approche où bâti, végétal et mise en scène ne font qu’un.
Ils remportent ensemble en 2015 le 1er prix régional « Talent jeunes créateurs d’entreprise en Bretagne » dans la catégorie des services et continuent depuis à mettre leurs compétences à disposition dans le Grand-Ouest.

Présentation :
L’architecture, en ce qu’elle repousse les limites de l’espace, est une discipline assimilable à l’exploration spatiale. Depuis leurs débuts, les architectes de l’Atelier de la comète poursuivent leur propre mission d’exploration dans l’univers architectural. Grâce à un bureau mobile, sur une trajectoire passant de la scénographie à des missions d’intérêt public ou des missions pour des particuliers, ils ont expérimenté une pratique de la discipline basée sur la mobilité et le service de proximité.
Cinq ans après leur lancement, ils nous racontent comment ils ont sillonné le territoire avec un bureau mobile comme unique espace de travail.

Selon eux, la condition idéale pour mener un projet d’aménagement, comprendre ses habitants tout en appréhendant un site, est de le concevoir sur place.
L’objectif est d’approcher le terrain d’intervention « en douceur » avec un outil complet comprenant un bureau, une salle de réunion, des outils de construction, une vitrine d’exposition, une kitchenette et des sanitaires. Ce bureau mobile permet non seulement de concevoir aussi confortablement que dans un bureau fixe tout en offrant, en plus, la possibilité de travailler sur place aussi longtemps que nécessaire. Cette cohabitation prend son sens à toutes les phases d’un projet : lors de l’analyse d’un site, de la réalisation d’un relevé, d’un sondage, d’un diagnostic ou encore lors d’un suivi de chantier. Il est en effet possible à chaque instant de répondre aux questionnements, d’éviter les approximations et d’économiser des allers-retours. Cet outil s’est aussi révélé très efficace pour lever
les barrières entre un public qui voit encore l’architecte comme un notable et l’architecture comme un luxe.
Finalement, vivre au plus près des habitants permet de faire de nombreuses rencontres et observations à partir desquelles les architectes de l’Atelier de la comète ont pu tirer des enseignements et, ainsi, faire évoluer leurs pratiques et leurs productions.

À l’origine, la méthodologie de l’équipage visait à valoriser les singularités de leurs terrains d’intervention avec trois voies d’entrée : l’architecture, le paysagisme et la scénographie. En effet, les propositions spatiales qui émanaient du bureau mobile mettaient à l’épreuve une vision transdisciplinaire répondant, sans automatisme, aux enjeux d’usages, de lieu ou de programmation. Mais ce voyage a eu son lot de découvertes. Sur la route, ils ont en effet croisé d’autres univers parallèles comme la littérature, la médecine ou encore l’agriculture qui les ont amenés à redéfinir les limites de leur propre univers architectural. En les obligeant à adopter différents points de vue, ces disciplines les ont encouragés à relativiser sur la cohésion générale de notre société, les invitant à redéfinir le métier d’architecte et le rôle de l’architecture.
Parmi les découvertes majeures effectuées : l’existence de « déserts architecturaux » comparables aux « déserts médicaux » connus, qu’ils soient urbains ou ruraux. À force de comparaisons et de parallèles, il s’est avéré qu’il y avait un lien de proximité entre ces différents univers avec leurs lots de points communs mais également de paradoxes.

Ainsi, les architectes de l’Atelier de la comète en arrivent à la conclusion que ces différents univers ne font qu’un et redécouvrent à travers leurs missions d’exploration de la plus petite à la plus grande échelle de projet, les interactions fondamentales qui régissent la cohésion générale de notre société.