“Tâtonnement”
Par Régis Roudil
Biographie:
Régis Roudil est diplômé en 2008 à l’École d’Architecture de Marseille, avec les félicitations du jury.
Suite à l’obtention du diplôme, il prend la direction de Nice. Ainsi, il travaille dans plusieurs agences niçoises dont l’Atelier Comte et Vollenweider et l’Atelier Barani.
Il fonde en 2013 l’Atelier Régis Roudil Architectes à Aix en Provence avec des projets publics et privés à différentes échelles dans des domaines tels que l’architecture, l’urbanisme, la scénographie, la réhabilitation et l’aménagement intérieur.
Parallèlement et depuis 2014, il intervient en tant qu’enseignant à l’École d’Architecture de Marseille.
En 2017, il est co-fondateur du collectif KHORA (avec EGR, Ivry Serres et Thibault Maupoint de Vandeul) qui organise un séminaire annuel d’architecture itinérant au sein de la métropole marseillaise, sur le thème de ‘‘la ville paysage’’.
Présentation:
Dans une société ultra digitalisée et dépendante du numérique, le besoin d’un contact sensoriel est devenu capital. En phase de transition écologique, le nécessaire usage des matériaux recyclables est crucial, surtout dans les territoires ruraux. Le rapport à la matière dirige notre travail. La conscience éthique ordonne nos actes. Adoptons une attitude humble et respectueuse, soyons sensibles aux territoires. S’insérer avec sagesse et silence dans un paysage marquant. Interroger son positionnement impose de saisir les enjeux de demain
mais sans ignorer le passé. L’approche de l’atelier réside dans cette dualité. Comment concevoir les contours de nos villes futures tout en se nourrissant du travail de nos ainés ?
Prendre la mesure d’une recherche patiente, d’un point d’équilibre et de pertinence dans le processus de concrétisation. Bâtir se conçoit dans une harmonie délicate entre dessiner et ressentir. L’architecture doit insuffler une cohérence empreinte de diversité.
Travailler sur une économie des matériaux, tendre vers l’utile et l’essentiel, chercher des dispositifs spatiaux émouvants, proposer des expériences urbaines singulières. Pas de modénature, pas d’inutile ni de superficiel : du sens, de l’émotion et de l’efficience. Dans un tout cohérent. Tendre vers l’honnêteté constructive. Géométrie et structure sont intimement liées. Une ossature, un rythme, un assemblage… Ce qui porte le bâtiment est perçu. La notion de flexibilité est centrale pour une évolution des usages dans le temps. C’est une forme de responsabilité écologique. Raisonner aussi pour une architecture située, réelle, proche du territoire, où la proximité de la ressource naturelle et du savoir-faire est fondamentale.
Anticiper la réutilisation, favoriser le réemploi ou la réhabilitation. L’atelier porte une réflexion sur des matériaux massifs et ancestraux à l’usage vernaculaire, mis en œuvre au service d’une écriture architecturale contemporaine. L’usage de la pierre ou du bois impose une conception architecturale attentive aux caractéristiques techniques. Les libertés sont réduites. L’essentiel se concentre dans des valeurs invariables : masse, matière, lumière et proportions dessinent le projet. L’architecture est tenue de s’ancrer dans une résonance pérenne, proche de ses fondements mais au regard lointain. La matière, point de tension entre sol et ciel, joue le rôle catalyseur d’une pensée sollicitant l’évolution des usages, l’économie du projet et la statique d’un site.
Le 28 novembre 2023, à 18h.