“Rencontre des laboratoires LET, ESO Rennes, GRIEF”
Le LET analyse l’évolution des modes de fabrication des espaces architecturaux et urbains au regard des transformations sociétales telles que la démocratisation de l’action publique et l’importance prise par les enjeux de développement durable. Le programme scientifique du LET porte sur l’étude des modes de pensée et d’action des différents groupes sociaux impliqués par la conception, la production et la gestion de l’espace construit et aménagé. Sa problématique insiste sur les jeux de représentations, de langages, de modèles ou de médiations qui s’y déploient. La notion de «travail d’architecture et d’urbanisme» cristallise les travaux actuels du laboratoire. Il s’intéresse aux activités de conception architecturale, urbaine ou paysagère, considérées comme ensemble des pratiques qui concourent à la définition des projets. Focalisés sur les acteurs de la conception, nous prenons en compte les relations de ceux-ci avec l’ensemble des milieux concernés par les projets, et notamment leurs destinataires, ainsi qu’avec les objets ou aménagements produits. Le LET étudie l’organisation des activités, à l’échelle individuelle et collective, les coopérations, concurrences et négociations qui marquent l’élaboration des projets, leur mise en œuvre et leur réception. Insister sur le travail d’architecture et d’urbanisme, c’est étudier ses cadres matériels et de pensée, les savoirs et les outils, les compétences et répertoires d’action mobilisés, ainsi que les réseaux et collectifs au sein desquels il se déploie. C’est aussi s’interroger sur la construction de ces savoirs et compétences, leur capitalisation et leur circulation.
Depuis son ancrage historique en géographie sociale, le positionnement scientifique du laboratoire de recherche ESO s’est élargi à la dimension spatiale des rapports sociaux et à l’étude des inégalités sous toutes leurs formes, à partir de l’ensemble des disciplines représentées dans son collectif : géographie, aménagement, sociologie, psychologie, science de l’information et de la communication, architecture, urbanisme.
Cette hybridation disciplinaire a apporté d’autres méthodes et catégories d’analyse : vers l’individu et son articulation avec le collectif ; vers l’environnement et son articulation avec le social ; vers le sensible et son articulation avec les pratiques et le vécu.
Trois axes de recherche sont développés :
– Production et hiérarchisation des mondes sociaux : vers un dépassement des paradigmes ?
– Pratiques, expériences et représentations de l’espace
– La (re)localisation du politique : un processus sous tension
Les théories, l’interdisciplinarité et les méthodes sont intégrées aux travaux de ces trois axes. Depuis 2022, les membres de l’unité ouvrent des « chantiers ESO» qui valorisent les synergies entre projets de recherche et alimentent la production scientifique des axes.
Les activités de recherche développées au GRIEF portent sur l’étude des formes architecturales, urbaines et paysagères en tant que formes à concevoir et à construire, mais aussi en tant que formes comprises dans leurs modalités de médiation et dans leurs contextes sociologiques, historiques et politiques. En ce sens, les recherches se concentrent sur la définition de concepts et d’outils permettant d’analyser les nouvelles pratiques opératoires et leur adaptation à la réalité complexe de l’acte de construire.
Menant leurs travaux en combinant ces différentes approches, les chercheurs développent des thématiques où sont explorées les questions liées à la production de l’objet architectural, aux représentations et à la conception numérique, au territoire ou à la politique des territoires, au paysage, aux questions sociales, environnementales et de développement durable.
PROGRAMME DU VENDREDI 24 MAI A L’ENSAB :
Séminaire transversal de présentations des laboratoires : Michael Fenker (MCF LET) et Frédérique Sotinel (MCF GRIEF)
Matin :
– Odile Veillon (doctorante LET) : thèse sur les professionnalités d’architectes ayant une activité liée aux particuliers/porteurs de projets non-professionnels et leurs engagements variés au sein d’organisations professionnelles, du service public et de start-ups.
– Maxime Pailler(doctorant GRIEF) : « La scène : unité d’espace, unité de temps, unité d’action. Unité de ton ? »
– Priscilla Bittencourt Biassi (doctorante GRIEF) : « L’architecture mouvante. Une investigation du flux continu de transformation de l’architecture à travers l’étude de cas de l’ensemble des Unités d’Habitation de Le Corbusier. »
– Ouahiba Toumi (Post-master LET) : « Le principe de sobriété foncière dans les projets urbains de 2003 à 2023 »
Après-Midi :
– Emily Mugel (doctorante GRIEF) : thèse en immersion dans une association d’architecture
– Cosme Vallet (doctorant LET-GRIEF) : « La rénovation énergétique du patrimoine ordinaire rural breton : émergence des acteurs associatifs comme nouveaux garants d’un savoir-faire
patrimonial et écologique »
– Lise Gaillard (doctorante GRIEF) : thèse sur l’habitat rural précaire et l’amélioration de
l’habitat privé en milieu rural