L’architecture ou l’art de transformer le réel.
Conférence de Philippe PROST
Biographie:
Architecte, urbaniste, professeur à l’Ensa-pb, penseur de la transformation de l’existant, lauréat du Grand Prix National de l’Architecture 2022. Tisser des liens entre les époques et les usages, entre l’architecture et son contexte, entre la mémoire et la création, entre les savoir-faire et les innovations, entre tous les auteurs et tous les interprètes de ces projets comme de ces situations bâties, tel est le travail mené quotidiennement au sein de l’Atelier d’Architecture Philippe Prost. Parmi ses réalisations on peut citer : le Mémorial international de Notre-Dame-de-Lorette, l’Anneau de la Mémoire (2014), la cité des Électriciens à Bruay-la- Buissière (2017), la Monnaie de Paris (2017), l’intervention de mise en valeur et réhabilitation de la citadelle de Belle-Île-en-Mer (1991-2006). Il mène actuellement le projet de réaménagement du Port Vauban d’Antibes. Auteur de nombreux articles et ouvrages notamment sur l’architecture de guerre dont Vauban, le style de l’intelligence, Une œuvre source pour l’architecture contemporaine, Prix du livre d’Architecture de l’Académie d’Architecture en 2008 et Par art et par nature, architectures de guerre aux Editions les Édifiantes en 2019.
Présentation:
La table rase comme le geste architectural gratuit ne sont plus de mise ! Avec la raréfaction des ressources, l’économie de moyens comme l’intelligence constructive sont de retour.
Avant la révolution industrielle, elles étaient pratiquées par nécessité. L’avènement de la société de consommation les avait balayées, la crise écologique entraîne leur retour ! Il n’y
a aujourd’hui plus de place pour l’inutile, le bavard, tout doit être raisonné et guidé par le consommer moins de matière et le durer plus longtemps. L’architecture est l’art de transformer le réel et la transformation demeure un acte de foi en l’avenir. Elle offre la possibilité d’une création architecturale, urbaine et paysagère unique parce que partant d’un substrat spécifique, mémoire matérielle et immatérielle des lieux formant l’essence même du renouvellement du site. Œuvre unique et ouverte à la fois, fruit d’auteurs successifs, que les usages revisitent sans cesse. Et si nous faisions le pari, que ce XXIè siècle, à peine âgé de 23 ans, malgré tous les périls qui s’annoncent, toutes les menaces qui nous guettent pourrait paradoxalement devenir un nouvel âge d’or de l’architecture ! Mieux encore que les architectes auraient, à la manière d’une avant-garde, un rôle essentiel à y jouer dans un dénouement heureux ! C’est en tout cas le point de vue que j’ai adopté et envie de défendre. Philippe PROST
Le 14 novembre 2023, à 18h.