PROJET D’ARCHITECTURE
available in englishE312 : Projet d’architecture
Objectifs
HABITER SON MILIEU
OBJECTIFS
À travers un enchaînement de séquences qui conduit à un projet d’une dizaine d’habitats groupés en milieu urbain, ce semestre a comme objectif de mener une réflexion sur les enjeux actuels de l’ « habitat ».
Les crises que nous traversons actuellement nous amènent à renforcer notre engagement sur deux problématiques qui mettent en jeu l’individu et le collectif. Dans ce contexte, comment concevoir des habitats de qualité en milieu dense tout en contribuant au défi climatique ? Si nous nous attacherons ce semestre à développer différentes notions relatives à l’ « habiter », comme le rapport du privé (le logement), au public (la ville), la spatialité où les modes de vie, nous donnerons une attention particulière à la matérialité. Une réflexion sera en effet menée sur la relation entre les choix constructifs, le site et les modes d’occupation de l’espace.
Attendus :
- Engager une réflexion et des expérimentations spatiales sur les modes de vie actuels et les usages ;
- Acquérir les notions relatives aux mesures du logement en rapport avec les mesures du corps ;
- Exprimer une posture de projet cohérente ;
- Développer des dispositifs constructifs et une matérialité en lien avec les modes d’habiter ;
- Explorer des modes de représentations graphiques et volumétriques ;
- Apprendre à travailler en groupe ;
Contenu
ENJEUX
Les relations à la ville
Concevoir un habitat est un exercice exigent qui implique une manipulation simultanée de plusieurs échelles, de l’intime au territoire. Si les qualités d’un logement concernent son organisation spatiale intérieure, elles dépendent également des relations qu’entretient le bâtiment avec le site. En effet, il s’agit bien d’habiter un territoire orienté, avec ses contraintes de sol, son climat, ses limites bâties et non-bâties et les vues qu’il dégage. La relation entre l’intérieur et l’extérieur constitue un des points sur lequel vous serez amenés à vous positionner dans la conception des logements.
Aussi, le contexte urbain dans lequel nous vous proposons d’intervenir nous conduit à aborder la question du parcours et des gradations entre le public et le privé. Autrement dit, comment s’organisent les séquences depuis la rue jusqu’au logement ? Y-a-t-il des hiérarchies entre des entrées principales et des entrées secondaires ? Quels rôles jouent les seuils, collectivement et individuellement ?
La poésie spatiale
Si les qualités spatiales d’un logement tiennent dans la proportion des pièces, elles se jouent surtout dans l’enchaînement des espaces, par le parcours, le mouvement et les vues. Les différentes qualités de lumière, directes, rasantes ou homogènes, révèlent la singularité des volumes intérieurs et la matière mise en œuvre.
Une des qualités d’un habitat se situe également dans les interstices, dans les lieux qui séparent et relient les pièces. Ces espaces intermédiaires (vestibule, palier, galerie, etc.), en double hauteur, étirés, ouverts, donnent de la cohérence au logement. La coupe et la maquette sont les outils privilégiés de l’architecte pour expérimenter les qualités spatiales et lumineuses des espaces et d’un habitat : ses proportions, ses hauteurs, ses continuités visuels, etc.
Les usages
Prenant en considération la diversité des modes d’habiter un logement et ses possibilités d’évolution, la maîtrise des usages constituent un enjeu particulier du semestre. En qualifiant les actes de la vie quotidienne, il s’agit de comprendre la nature des usages, leur relation possible et le degré d’intimité qu’ils requièrent.
En interrogeant des pratiques ordinaires comme cuisiner ou d’autres plus récentes comme -travailler- à la maison, il s’agit de mettre en relation les usages avec des qualités spatiales et lumineuses. Ainsi, les pratiques qualifient la composition du logement, son principe structurel, le degré d’ouverture d’une façade, et inversement. En mettant l’accent sur la variété des modes d’habiter que doit accepter un logement, la question de la flexibilité des espaces intervient. Autrement dit, comment une pièce ou un groupement de pièces peuvent-ils permettre l’évolution d’usages dans le temps ?
Les mesures du logement
L’architecte conçoit pour les autres, c’est pourquoi il doit appréhender la juste échelle des lieux. Dans cette perspective, l’appréhension des mesures du logement s’opère à deux niveaux. Dans un premier temps, il convient de maîtriser les dimensions conventionnelles des espaces du logement. La largeur d’une porte, sa hauteur, la largeur minimum d’un passage ou d’une chambre sont autant de connaissances qu’il convient d’acquérir.
Un deuxième niveau de lecture nous amène à interroger les mesures du logement en fonction de partis pris architecturaux. La singularité de certains espaces collectifs ou intimes, une vue privilégiée vers l’extérieur, la flexibilité requise pour certains espaces sont autant de qualités qui induisent des mesures adaptées.
La matérialité et la structure
Aujourd’hui, particulièrement en France, la construction est trop souvent reléguée au seul objectif de « faire tenir » un bâtiment. Dans ce cas, le détail arrive à la fin de la conception du projet, dans le but de montrer à l’entreprise quelles sont les modalités d’exécution de l’ouvrage. L’histoire montre à l’inverse que des relations étroites se sont tissées entre des typologies spatiales et des typologies constructives. Dans cette perspective, en amont du projet, vous serez amenés à associer un choix structurel et de matériaux avec des intentions liées à l’usage, au site, ou à des logiques de groupement d’habitats par exemple. Dans la réflexion sur les modes de vie, le choix d’un principe constructif (à ossature, planaires ou mixte), du sens de portée et du dimensionnement de la trame, doit permettre de qualifier les espaces et leurs potentiels d’évolution.
Les modèles culturels
Si chaque programme architectural évolue sensiblement d’une société à une autre, le logement est peut-être celui qui reflète le plus les singularités d’une culture donnée. En effet, le modèle culturel renvoie à des pratiques symboliques dans lesquelles s’expriment des règles, des relations sociales propres à une société. Si les échangent intercontinentaux tendent à uniformiser certains aspects de la vie quotidienne, des différences persistent. À titre d’exemple, la séparation cuisine-séjour dépend d’un modèle culturel qui renvoie à des rapports sale-propre, privé-public, devant-derrière, etc., qui sont vécus différemment d’une classe sociale à l’autre ou dans la partie septentrionale et méridionale de l’Europe. Vous serez donc amenés à concevoir des logements collectifs qui se réfèrent à notre société tout en étant attentif à la porosité des modèles culturels.
Les modes de vie et les questions de société
Les modes de vie s’organisent à travers les relations sociales et le processus répétitif du quotidien. Ils s’expriment notamment par un certain nombre de séquences qui s’enchaînent, comme se lever, se laver, cuisiner, manger, dormir, dialoguer, recevoir, etc. Les modes de vie induisent des organisations spatiales particulières et des mesures qui définissent des usages dans le logement.
À l’image des modèles culturels qui évoluent, les modes de vie ont changé dans la période récente. En effet, des facteurs extérieurs conduisent le logement à se réinventer, on peut notamment identifier les questionnements suivants :
- sur l’impact du mode de production des logements, sur la forme architecturale et le cadre de vie, avec par exemple des logements participatifs et des coopératives d’habitants (Freiburg – Tübingen – Kraftwerk à Zurich et d’autres exemples plus locaux en cours de développement)
- sur les nouvelles formes de la famille (famille recomposée, monoparentale) et leur impact possible sur la forme du logement et sa nécessaire flexibilité
- sur les nouveaux besoins de la population, avec la mise en place de logements adaptés pour des personnes âgées à proximité des familles en relais aux maisons de retraite et EPHAD (exemple de l’intégration de personnes âgées aux Pays-Bas et dans les pays scandinaves)
- sur le logement de transition intégré au logement (pour des migrants ou des sans-abris)
- sur le logement adapté à un handicap spécifique ou un besoin de soins réguliers (exemple des Generationenhaus en Allemagne)
- sur l’apparition des médias dans le logement et des plateformes de services (démultiplication des écrans et transformation des besoins)
- sur l’organisation du travail (travail à distance, micro entreprise à domicile, etc)
- sur l’évolution de la vie étudiante (développement de la colocation )
- sur les formes de financement du logement (sous-location, Airbnb, chambre d’hôtes)
OUTILS DE CONCEPTION
Pourquoi dessiner à la main ?
Dans le rapport sensible qu’il entretient avec son environnement, l’architecte engage son corps et ses sens. C’est notre rapport physique au lieu qui nous fait ressentir les qualités lumineuses d’un espace, sa matière, ses proportions et ses dimensions. Dessiner à la main induit une relation immédiate avec notre milieu. Cette expérience directe permet de se mettre en condition pour projeter et transformer le réel.
« La main est action : elle prend, elle crée, et parfois on dirait qu’elle pense » . Henri Focillon traduit bien l’immédiateté qui s’opère entre la main et l’esprit. En effet, la main n’est pas simple exécutante, elle est l’expression d’une pensée, parfois même elle active la réflexion. Dans le cadre de l’atelier, il ne s’agit pas de réaliser des « beaux dessins », mais des dessins qui ont du sens et servent une posture de projet.
Vous serez amenés à réaliser deux types de dessins complémentaires. D’une part, des dessins libres et expressifs comme des croquis d’intention, des schémas, des peintures ou des collages, d’autre part, des dessins géométraux en plan-coupe-élévation pour décrire le projet dans les 3 dimensions.
Dessiner sur le papier permet d’appréhender les échelles de représentation. Là où l’ordinateur efface toute notion de dimension tangible, la longueur du trait exprime une dimension de la réalité. Vous serez donc amenés à projeter à différentes échelles qui donneront à lire plusieurs niveaux de définition : schéma, urbain, plans intérieurs, détails, etc.
L’utilisation de la mine de plomb pour les représentations géométrales du projet permet une grande souplesse de travail. En effet, les différentes intensités de la mine de plomb donnent la possibilité de tracer légèrement des traits de construction sur lesquels des traits plus fort font apparaitre le projet. Le fait de pouvoir gommer également donne une grande liberté dans le processus de création. Vous serez donc amenés à dessiner à la mine de plomb a minima pendant les deux premières séquences de projet : ANALYSER et EXPERIMENTER
Pourquoi fabriquer des maquettes ?
Tout au long du semestre nous travaillerons à partir de maquettes physiques qui permettent d’expérimenter des qualités lumineuses, spatiales et constructives tout en exprimant une matière.
Mode d'évaluation
ÉVALUATIONS
L’atelier est évalué sur 3 notes et la théorie à partir des lectures (jeu de rôle)
RENDU 01 ANALYSER Habiter Rotterdam 50% de la note de théorie
RENDU 02 EXPERIMENTER Un habitat singulier pour tous 40% de la note de projet
RENDU 03 ASSEMBLER Habiter Rennes aujourd’hui 60% de la note de projet
DISPUTATIO Jeu de rôle à partir de textes « compagnons» 50% de la note de théorie
ECTS | Cours | TD | Pondération |
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11crédits | 0heures | 112heures | 70% |
Cécile
Gaudoin Gaël
Huitorel |
E312 : Groupe 1
E312 : Groupe 2
E312 : Groupe 3
E312 : Groupe 4
E312 : Groupe 5
E312 : Groupe 6
E312 : Groupe 7
E311 : Théorie de l’architecture
Objectifs
LE PRINCIPE
Ce travail s’inspire de la disputatio qui constituait une des méthodes de l’enseignement scholastique médiéval et était même une technique d’examen dans les premières universités européennes. Le terme disputatio ne correspond pas tout à fait à la dispute au sens d’aujourd’hui, il évoque plutôt un débat sur des écrits. Il s’agit pour chaque étudiant de lire un des texte écrit par un architecte-théoricien, de s’en imprégner et de se renseigner plus largement sur la pensée et la position de l’auteur. Cette lecture nécessite d’être attentive, détaillée, analytique et doit permettre à chacun de pouvoir restituer les idées et les arguments principaux du texte choisi. Vous serez invités à dialoguer par binôme et à échanger sur des textes différents en vous mettant dans la peau de l’auteur, en défendant ses idées et en cherchant au fil du débat à les faire avancer à partir du point de vue de votre interlocuteur. Vous proposerez in fine une mise en perspective plus actuelle pour conclure le débat.
LES OBJECTIFS
Cet exercice vise à vous mettre dans une situation de débat et de prise de position orale. S’il ne s’agit pas d’imposer un point de vue à tout prix, ni de s’affronter dans une joute oratoire, mais de vous entraîner à défendre des idées. Les idées sur le logement peuvent s’enrichir par l’écoute et le dialogue bienveillant et constructif avec l’autre. Cela ne vous interdit pas de forcer le trait sur certaines idées, voire de les caricaturer de façon à rendre cet échange vivant, enrichissant et sans doute assez amusant. Les objectifs de la lecture et du dialogue sont de permettre à chaque étudiant de s’emparer, de restituer personnellement le contenu d’un texte et d’apprendre également de la discussion avec l’autre. Pour cela, une connaissance approfondie, intime du texte sera nécessaire.
Contenu
LES ATTENDUS
Au sein de chaque groupe d’atelier il s’agit de constituer des binômes au sein de chaque atelier et de vous répartir les duos d’auteurs indiqué ci-dessous. Les documents sont disponibles en pdf dans le dossier : Textes compagnons du drive. Le travail consiste d’abord à choisir l’auteur que vous souhaitez incarner, à lire son texte en prenant des notes mettant en exergues les principales idées, et à vous renseigner sur plus largement sur sa vie, ses idées, ses œuvres. Il est fortement conseillé de prendre connaissance du texte de votre partenaire. Dans un second temps, et en binôme vous devrez préparer la structure du dialogue entre les deux auteurs que vous incarnerez en débattant sur les arguments des deux textes. Il ne s’agit pas nécessairement de tout rédiger mais plutôt de préciser quel thème est débattu (rapport à la ville, confort, ouverture sur l’extérieur) et de poser une série d’échanges qui lancent le débat. Afin de conclure nous proposerons collectivement une mise en perspective actuelle des idées soulevées durant les débats. N’hésitez pas à forcer le trait, à pousser jusque dans la caricature certaines idées, et à rendre ce débat quelque peu comique. Nous vous demandons de veillez à maintenir un niveau de langage soutenu, et à assurer un dialogue courtois entre intellectuels. Il est important de vous entraîner une fois avant le débat en atelier.
La séance de disputatio aura lieu le mercredi 4 janvier 2023, chaque échange ne devra pas excéder 12 minutes.
Mode d'évaluation
LES CRITERES DE NOTATION
- L'exercice se déroulera le mercredi 10 janvier
- L’exercice compte pour 50% de la note de théorie
- restitution et appropriation des principales idées de chaque texte et de la pensée de chaque auteur
- qualité, originalité, pertinence et implication dans le débat
ECTS | Cours | TD | Pondération |
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1crédits | 14heures | 0heures | 10% |
Gaël
Huitorel |
E314 : Géométrie et dessin d’architecture
Objectifs
L'enseignement constitue le troisième volet du module Géométrie et Dessin d’Architecture de l’UE Projet s’étalant sur quatre semestres, et se concentre sur les projections parallèles.
Les cours consistent en 12 séquences successives se partageant chacune ainsi : une heure de cours magistral qui aborde les concepts théoriques, et cinq heures de dessin par les étudiants (2h heures de TD et 3h de travail personnel). La promotion est divisée en quatre groupes encadrés par deux enseignants et quatre étudiants moniteurs. Les enseignants moniteurs en 2023-2024 sont : Alan Adamec, Arnaud Bernay, Ines Decouvelaere, Emile Desanglois, Victor Diot, Matthieu Formey, Etienne Genouel, Eliot Lelievre, Alban Mercier.
Mode d'évaluation
Les supports de cours sont distribués chaque semaine et sont identiques à toute la promotion.
Mode d'évaluation
25% contrôle continu (rendu à chaque cours de l’exercice distribué), 25% rendu commun avec l'atelier de projet, 50% le partiel final (examen dessiné sur table de 4h en fin de semestre).
Travaux requis
Rendu progressif des planches A3 ou Raisin sur le drive commun dans le classeur de la semaine correspondante :
https://drive.google.com/open?id=1OzsGvU5cL8jqCeDtXU0cX3ACJUThI3WV&authuser=yulia.donetskaya%40rennes.archi.fr&usp=drive_fs
ECTS | Cours | TD | Pondération |
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2crédits | 0heures | 24heures | 10% |
Yulia
Donetskaya |
E313 : Voyage Europe
Objectifs
Le voyage d'étude a pour destination Berlin.
En amont du séjour, les étudiants analysent une série de références qui renvoient à la thématique du semestre sur l'habiter. Une approche urbaine et historique accompagne les visites de logements, grâce à l'appui d'enseignants d'autres champs disciplinaires.
Le voyage se déroule du 23 au 27 octobre.
ECTS | Cours | TD | Pondération |
---|---|---|---|
1crédits | 0heures | 24heures | 10% |
Cécile
Gaudoin Gaël
Huitorel |