PROJET D’ARCHITECTURE
available in englishE912 : Projet d’architecture
Objectifs
L'enseignement de projet de Master s'organise par domaine d'études, au sein d'ateliers verticaux réunissant les promotions de M1 et de M2.
Les 4 domaines d'études de l'ENSAB proposent chacun, au S7/S9, 2 ateliers distincts.
Le détail (contenu, évaluation, travaux, bibliographie) est précisé dans chaque descriptif d'atelier.
ECTS | Cours | TD | Pondération |
---|---|---|---|
11crédits | 0heures | 112heures | 90% |
Dominique
Jézéquellou Frédéric
Sotinel Paul-Eric
Schirr-Bonnans Pauline
Marchant
+ 7 Sébastien Penfornis
Julia Tournaire Valérian Amalric César Vabre Véronique Zamant Frédérique Audigier Jeanne Lafon |
E912 : 1. non inscrits
E912 : Hybridations – Hybridations des usages
Objectifs
Penser les formes par l’hybridation des usages pour que la ville soit plus inclusive, plus efficace et plus aimable.
Au sein du DE 'Hybridations', les ateliers de projet explorent l’élaboration des formes architecturales et urbaines à travers des processus associant hybridation des usages, création et interaction des espaces publics, évolutivité et réversibilité des dispositifs spatiaux, réutilisation adaptative de l’existant. Deux ateliers au choix sont proposés au premier semestre en S7/S9, ces ateliers traiteront des formes architecturales et urbaines dans une perspective d’hybridation des usages, d’évolutivité et d’innovation formelle. Les enjeux d’aujourd’hui nous obligent à réfléchir de manière prospective et inventive à ce que sera la société de demain. Nous réfléchirons à ce que peuvent être des réponses architecturales à ces grands enjeux.
L’atelier 'Hybridations des usages' coordonné par Dominique Jézéquellou accorde une importance particulière à la cohérence du processus de conception et à l'exploration des potentiels programmatiques et contextuels du projet d'architecture. Ce dernier est vu comme un processus où s'inventent des stratégies d'usages et d'espaces (hybridation programmatique) qui permettent d'élaborer une nouvelle forme de vie dans une situation locale singulière en associant programmes privés, équipements et espaces publics.
Pour 2025-2026, cette recherche d'hybridation programmatique se fera au travers d'une proposition de renouvellement urbain sur le secteur de 'la Porte du Bois de Soeuvre' à la croisée de trois communes : Chantepie, Vern-sur-Seiche et Rennes.
Contenu
2025-2026 : 'Métamorphose d'un site 'mono-fonctionnel'
A l'issue d'une phase de diagnostic problématisé, il s'agira de proposer une stratégie de mutation pour 2050 puis de développer un projet architectural comme échantillon de cette 'métamorphose'.
Des séances de travail avec des intervenants extérieurs sont envisagées.
Mode d'évaluation
- une présentation de travaux par groupe à l'issue de la phase d'analyse, définition de la programmation et proposition urbaine
- un rendu intermédiaire par binôme au cours du développement du projet architectural (sur un ou plusieurs éléments du projet collectif)
- une évaluation finale individuelle ou par binôme des éléments détaillés en présence d'invités extérieurs à l'Ensab pour un réel temps d'échanges autour du projet.
Travaux requis
défini à chaque étape lors des séances d'atelier
E912 : Hybridations – Processus et contextes
Objectifs
Au sein de l’atelier, l’enjeu sera d’expérimenter, à travers le projet, des démarches innovantes et inventives intégrant les questions écologiques et environnementales telles que la relation ville-nature, l’équilibre des articulations public/privé, l’anticipation des temps courts et longs de la ville, la gestion des proximités, des énergies, du réemploi ainsi que des questionnements culturels et sociaux d’aujourd’hui, dans la perspective d’un territoire en perpétuelle mutation. Spécificité commune au domaine d’études Hybridation, l’atelier interrogera les relations entre recherche et projet en s’appuyant sur la pratique du projet pour développer une analyse réflexive, problématisée et critique de l’architecture.
L’atelier traitera des formes architecturales et urbaines dans une perspective d’hybridation des usages, d’évolutivité et d’innovation formelle. Les enjeux d’aujourd’hui nous obligent à réfléchir de manière prospective et inventive à ce que sera la société de demain. Nous réfléchirons à ce que peuvent être des réponses architecturales à ces grands enjeux.
Contenu
L’atelier formulera l’hypothèse que l’hybridation des usages est une des réponses particulièrement adaptée aux crises que nous traversons. Inventer de nouvelles proximités, générer de l’interaction et de l’échange entre individus, trouver de meilleures adéquations avec les contextes, voire inventer un contexte, seront considérés comme autant de pistes d’exploration du projet. Cette hypothèse nous conduira à interroger les formes elles-mêmes de manière à développer des réponses créatives. Pour cela, nous questionnerons les articulations entre formes et usages, entre formes architecturales et formes urbaines et nous envisagerons également comment ces hybridations interrogent les relations et leur gradation entre le privé et le public. Un accent particulier sera mis sur les espaces publics.
Cette année l’atelier prendra comme objet d’étude la ZAC Porte de Saint Malo dans le cadre du partenariat entre l'ENSAB et Rennes Métropole et nous serons également accompagnés par Territoires. La ZAC est située sur des terrains qui constituent aujourd'hui en grande partie une friche industrielle. Elle a déjà fait l'objet d'une étude paysagère et urbaine qui a débouché sur un projet de parc urbain. Elle est bordée au nord par la rocade de Rennes. À l'est, le centre commercial de Grand Quartier et ses parkings constituent une rupture franche. A l'ouest, le site est bordé par le quartier de Beauregard Quincé et au nord-ouest par le parc de Quincé. Au sud la ZAC rejoint le quartier de Beauregard. Le projet sur lequel il vous est demandé de réfléchir consistera en une définition de figures urbaines évolutives en fonction des besoins actuels et futurs et en un projet urbain et architectural proposant une programmation hybride de logements, d’activités et de loisirs. L'objectif sera de réfléchir à densifier la programmation urbaine et de s'interroger sur ce qu'est habiter dans un parc. Le projet d’espace public sera mené en parallèle de la réflexion sur la programmation urbaine au cours de la première phase du travail.
Mode d'évaluation
- une présentation de travaux par groupe à l'issue de la phase d'analyse, de définition de la programmation et de proposition urbaine (pour l'ensemble du site)
- une évaluation sous forme de contrôle continu sera faite au cours du développement du projet architectural (sur un ou plusieurs éléments du projet collectif)
- une évaluation finale individuelle ou par binôme des éléments de projet détaillés
Travaux requis
Définis à chaque étape lors des séances d'atelier en fonction de l’avancement des travaux.
E912 : Instrumenter n°1 – Valérian Amalric
Objectifs
ARCHITECTURE VERTICALE
entre pesanteur et légèreté
Valérian AMALRIC
« how much you're building weigh ? »
Ce semestre, l’atelier prend pour point de départ la Triennale de Lisbonne, dont le thème 'How Heavy is the City ?' énonce une question à la fois élémentaire et incommensurable : quel est le poids de la ville ? » Un tel poids ne saurait se réduire à la somme des matériaux ou à un calcul de descente de charges. Il engage d’autres registres : poids énergétique, carbone et technique, poids politique et social, poids symbolique et psychique. L’architecture, qui s’édifie dans la gravité — précisément dans l’intervalle entre pesanteur et grâce 4 — est la discipline la plus directement concernée par cette interrogation.
Ces réflexions trouvent leur incarnation dans une figure de condensation, structurante pour l’architecture, et inlassablement réélaborée par la pensée et la littérature : la tour.
Objet à la fois mythique et historique, elle traverse le temps comme motif instable et persistant. Son récit fondateur demeure la tour de Babel : acte d'orgueil voué à l’échec, qui scelle dans l’architecture la séparation du langage, la discorde et la disgrâce divine. Cette origine marquée du sceau de la faute et de la culpabilité n’empêche pas - bien au contraire - la persistance du motif, de la Renaissance aux temps modernes, de Florence à Chicago, de New York à Dubaï. Chaque époque a produit ses tours, chaque société a chargé ces figures de significations multiples : la verticalité comme puissance civique, comme spéculation foncière, comme excès de l’Anthropocène. La tour n’est pas seulement une structure qui s’élève, elle est acccumulation de masses, de flux et de signes.
Au sein de la Modernité, elle a trouvé ses champions : Sullivan, Hilberseimer, Mies, Le Corbusier, jusqu’à Koolhaas. Dans Delirious New York (1978) 5, ce dernier définit la tour comme type fondateur d’une culture de la congestion, machine à produire intensité et densité. Elle n’est pas seulement l’effet d’une logique constructive, mais le lieu d’une f(r)iction : superposition de programmes, juxtaposition d’événements, concentration de flux. À travers elle se joue la dialectique constitutive de l’architecture : l’opposition entre sédimentation et exhaussement, entre ce qui pèse et ce qui allège. La descente des charges et la logique de l’ingénieur s’opposent à l’élan vertical de la colonne reliant terre et ciel.
tours et détours
La tour n’a pas seulement été l’objet de récits mythiques ou de spéculations théoriques. Elle a aussi donné lieu à des détournements, non seulement satiriques mais ouvertement pamphlétaires, tel celui d’Adolf Loos qui, en 1922, propose pour le concours de la Chicago Tribune Tower 7 ce qui demeure l’une des gifles les plus mémorables infligées à l’architecture : un immeuble en forme de colonne dorique de vingt et un étages, posé sur un socle rectangulaire de dix étages. Loos dévoilait la mascarade : la modernité triomphante n’était peut-être qu’un vieil ordre classique grimé en verticalité héroïque. Le jury choisit le pastiche, consacrant l’archaïsme, tandis que la colonne aberrante de Loos devint, par un retournement cruel, le fétiche emblématique récupéré par la critique postmoderne.
Hans Hollein en perçoit toute la portée lorsqu’il reprend à son compte la maquette de Loos, dans la Strada Novissima 8 de la Biennale de Venise en 1980. En assumant ce projet comme matrice, il prolonge l’ironie critique de Loos : la tour réduite à une image, à un signe, dont la valeur réside moins dans sa fonction que dans la provocation intellectuelle. Ses collages des années 1960 avaient déjà inscrit cette logique : objets ordinaires — lunettes, pain, prise électrique — transposés à l’échelle urbaine, rappelant que l’architecture pouvait se laisser absorber par ses propres icônes. De Loos à Hollein, la leçon se maintient : la tour n’est plus un idéal de puissance, mais une figure déplacée, dont la monumentalité sert à exposer l’absurdité même du monument.
Ces détournements rappellent que la tour n’est pas seulement une figure sérieuse, liée au poids de l’histoire, de la technique ou de la société. Elle peut être tournée en dérision, exhibée comme cliché, ou réduite à un simulacre. Loos comme Hollein montrent que l’architecture verticale, en prétendant condenser un monde, s’expose aussi à sa propre vacuité. La tour devient alors double : monument de gravité et objet de dérision, figure de la pesanteur et support d’une ironique légèreté.
Au-delà du type, la tour relève toujours déjà du registre du récit. La littérature, la photographie et le cinéma l’ont faite personnage à part entière. Dans Voyage au bout de la nuit (Louis-Ferdinand Céline, 1932), la découverte de New York par Bardamu donne à voir la verticalité comme oppression : la ville se dresse de toute sa hauteur, les tours imposent le poids des masses sociales. Dans Les Monades urbaines (Robert Silverberg, 1971), les gratte-ciels de 3000 étages projettent une utopie d’efficacité qui se retourne en dystopie d’aliénation.
Avec High-Rise (J. G. Ballard, 1975) enfin, la tour devient microcosme, promesse d’autonomie renversée en huis clos violent. L’imaginaire brutaliste y bascule. La référence manifeste au Barbican 9 de Londres — non loin des faubourgs où Ballard situe ses tours futuristes — permet de mesurer l’écart : ce qui pour les architectes portait l’ambition d’un cadre collectif se déforme en « machine à habiter » détraquée. Ses organes techniques — ascenseurs, gaines, câbles, tuyaux, escaliers, vide-ordures — cessent d’être des vecteurs de fluidité pour se muer en dispositifs de contrainte. L’ascension verticale, au lieu d’émanciper, redouble la pesanteur sociale et inscrit la hiérarchie dans la mécanique même du bâtiment. La dialectique entre lourd et léger s’y trouve pervertie : l’élan vers le haut se renverse en enfermement tandis que la légèreté promise demeure hors d’atteinte.
Tours parallèles
Le cinéma a prolongé cette métaphore. La Jetée de Chris Marker (1962) montre comment la fixité photographique condense mémoire et pesanteur du temps : l’image arrêtée ne fige pas seulement un instant, elle superpose des strates temporelles, accumule les traces, jusqu’à faire éprouver le poids de l’histoire sur chaque photogramme. Godard, dans Numéro deux (1975), opère le mouvement inverse : en déconstruisant le flux filmique, en fragmentant l’image et en la multipliant, il en révèle l’épaisseur matérielle, sa résistance à toute transparence. L’image n’est plus un simple passage, mais une masse, un obstacle, qui impose son poids au spectateur.
Ces deux démarches, par des voies opposées — l’immobilité en mouvement chez Marker, la saturation critique pervertie par Godard — rappellent que le cinéma, comme l’architecture, travaille avec du poids, avec une densité qui conditionne la perception. La légèreté apparente des images, comme celle des formes construites, n’est jamais qu’un effet conquis sur une matérialité pesante. C’est précisément ce que condense la figure de la tour : accumulation de masses, densité des flux, stratification des temps sociaux. Marker et Godard, chacun à leur manière, rejoignent ainsi la métaphore architecturale : la tour, comme l’image, se présente à la fois comme écran et comme épaisseur, à la fois aspiration et rappel de la chute.
Ce lien entre image et architecture se prolonge dans les représentations explicites de la tour au cinéma. Metropolis (Lang, 1927) en avait fait l’emblème d’une modernité aliénante ; Playtime (Tati, 1967) en a tourné la monumentalité en dérision. Avec La Tour infernale (Guillermin, 1974), elle devient l’icône du film-catastrophe : l’incendie n’est qu’un simulacre, produit à partir d’une maquette gigantesque, mais il inaugure un genre où la verticalité se confond avec le risque. La fiction, ici, précède la réalité : l’incendie de Grenfell, à Londres en 2017 10 , rejoue sur le mode de la tragédie ce que le cinéma avait anticipé, révélant la vulnérabilité d’un modèle supposé protecteur. De même, la chute de la voiture dans The Hunter (Kulik, 1980), depuis le parking de Marina City 11 de Bertrand Goldberg — cascade bien réelle, et non simulée — redouble ce passage de l’image à l’événement. Modèle de la Tour des Horizons 12 à Rennes, récemment marquée par une chute tragique survenue depuis le 26 ème étage 13, elle rappelle combien la frontière entre représentation et expérience vécue demeure trouble et angoissante.
Cette logique atteint son paroxysme le 11 septembre 2001 : lorsque les avions projetés contre les tours du World Trade Center déclenchent un incendie dont le brasier altère la structure métallique qui s’effondre soudainement sous son poids propre : figure de l’élévation retournée brutalement en gravité. Dans la littérature comme dans le cinéma, la tour semble ainsi toujours déjà l’entre-deux du simulacre et du désastre, de la catastrophe et du sauvetage. Le dogme de Sullivan, 'Form follows function', vacille, balayé par la fulgurance de 'Form follows Fiction'. 14
L’histoire récente en témoigne : si les barres d’habitation des Grands Ensembles — qui ne sont rien d’autres que des tours abattues au sol — ont connu une fin aussi brutale que définitive, consacrant l’échec de la Modernité et de ses promesses d’émancipation collective, la tour, elle, continue d’affirmer sa présence, des premiers gratte-ciel américains aux excès ostentatoires de Dubaï. Cette persistance rappelle que l’architecture ne saurait se réduire à la stricte rationalité constructive : elle se nourrit tout autant de récits et de représentations que de mythes et de fictions.
Lisbonne, ville en suspens
Lisbonne est le point de départ. Ville portuaire et stratifiée, marquée par le séisme de 1755, elle conjugue la topographie des collines et la mémoire des ruines : les tramways, délestant les habitants de la charge des pentes abruptes, traduisent cette médiation fragile entre le corps et la ville. Ils soulagent le poids de l’ascension, mais portent en eux, comme en latence, la possibilité du désastre. L'actualité dramatique nous l’a brutalement rappelé 15 : la cité allège pour mieux rappeler le poids du destin, offrant la légèreté comme promesse et la fatalité comme revers. Pessoa en a fait le lieu du dédoublement : ses hétéronymes donnent voix à cette ville tragique, partagée entre ascension et chute, entre rêve et désastre.
L’atelier transpose cette méthode à la figure de la tour. Objet à la fois technique et narratif, elle oscille entre utopie et dystopie, entre charge et élévation. Il ne s’agit pas de produire un édifice, mais une grille critique : la tour comme condensateur de tensions, matérielles, sociales et politiques.
La pédagogie suit trois temps. Avant Lisbonne : exercices de mesure, d’épreuve et de fiction. À Lisbonne : collecte fragmentaire, à la croisée des expositions de la Triennale et de l’expérience urbaine. Après Lisbonne : la tour envisagée comme type et comme récit, explorée par collages, maquettes, montages et photo-romans, prémices d’un film.
C’est dans cet esprit que s’inscrit l’atelier : interroger la tour comme type architectural qui, loin de se réduire à la seule fonction, engage toujours un surplus de sens. La fiction y devient une condition critique du projet, non dans la recherche d’une forme achevée, mais dans l’élaboration progressive d’un champ critique.
Contenu
DÉROULEMENT DU SEMESTRE
SÉQUENCE 1
L’atelier s’ouvre par une série d’exercices conçus comme autant de déplacements du regard. À partir d’une question élémentaire — quel est le poids d’une ville ? — il s’agit de traverser différents régimes d’expérience : la mesure et le calcul, l’épreuve du corps et des matériaux, l’élaboration d’images critiques, l’écriture de fictions hétéronymes. Lisbonne constitue l’horizon de ce cheminement : ville stratifiée, ville tragique, ville double, où la gravité s’inscrit à la fois dans la topographie et dans l’imaginaire.
01. Pondérer l’impondérable
15 septembre
La première journée d’atelier sera orchestrée comme une plongée collective dans une interrogation faussement naïve : le poids de la ville. On pourra chercher à répondre par la voie de l’ingénieur — inventorier masses, densités, matériaux, charges — mais les chiffres excèdent vite l’entendement. Le poids, loin d’être réductible à la masse, s’ouvre à d’autres registres : poids énergétique d’un métabolisme urbain, poids symbolique d’une mémoire construite, poids politique des normes, poids affectif des situations vécues. L’exercice vise à inventorier ces dimensions, en amont du voyage à Lisbonne.
Déroulement :
• Lecture et discussion du brief.
• Mise en distinction : poids mesurable / poids symbolique / poids énergétique et carbone / poids mémoriel et affectif.
• Exercice collectif de descente de charges et tentative d’estimation du « poids » de Lisbonne.
• Discussion critique sur ce que ces calculs donnent à voir et ce qu’ils laissent hors champ.
Livrables :
• Notes de groupe (A4).
• Carte heuristique (A3).
• Affiche commune (A1).
02. Anatomie du poids
22 septembre
Après le calcul vient l’expérience corporelle. Le poids se déplace vers la perception, les unités sensorielles, l’effort musculaire. Soulever une brique, porter un madrier, sentir la résistance d’une pente : autant de manières d’appréhender la gravité construite. Les instruments de levage — roue, treuil, chèvre, grue — prolongent cette expérience. À Lisbonne, la topographie impose le corps au dénivelé ; tramways et ascenseurs en sont les contrepoids techniques.
Déroulement :
• Présentation historique et contemporaine des instruments de levage.
• Mise en perspective corporelle de la gravité lisboète.
• Lecture commentée de Merleau-Ponty (Le visible et l’invisible) sur la « chair du monde ».
Livrables :
• Notes de groupe (A4).
• Tableau comparatif (A3).
• Carte sensible (A3).
03. Images dialectiques
29 septembre
Après la mesure et l’expérience, vient l’élaboration d’images dialectiques : lourd/léger, plein/vide, compression/tension, ancrage/suspension, etc.
Ces couples ne sont pas de simples contrastes, mais des rapports structurants du projet architectural. Ils décrivent la cosubstantialité du corps et de l’architecture, dans leurs mises en tension réciproques.
Déroulement :
• Présentation de références architecturales illustrant les dialectiques fondamentales.
• Travail des étudiant·e·s : repérage et analyse de références complémentaires.
• Mise en commun et élaboration d’un corpus collectif.
Livrables :
• Notes écrites (A4).
• Tableau synthétique (A3, plusieurs planches).
04. Pessoa et ses doubles
06 octobre
L’exercice propose un déplacement : de l’architecture au récit fictionnel. À la manière de Pessoa, il s’agit de créer un double, un hétéronyme, pour expérimenter le poids des mots et des images. Lisbonne est ici un paysage mental, anticipé par fragments, avant même d’être parcouru.
Déroulement :
• Lecture d’extraits du Livre de l’intranquillité de Fernando Pessoa.
• Références à d’autres écrivains du double fictionnel.
• Écriture de fragments à la première personne, voix intérieures d’un « autre ».
• Collecte de photographies associées aux textes.
• Mise en commun des premiers hétéronymes.
Livrables :
• Fragments écrits (A4).
• Photographies associées.
• Esquisse d’identité d’hétéronyme (fiche A4).
SÉQUENCE 2
Le voyage à Lisbonne prolonge les exercices préparatoires par une mise à l’épreuve directe sur site. Mesurer les charges, éprouver la gravité des pentes, confronter les reliefs aux dispositifs techniques — funiculaires, ascenseurs, tramways — permettra de transposer les notions travaillées en atelier dans l’expérience concrète de la ville. Lisbonne devient ainsi le lieu où s’articulent observation, relevés et expérimentations collectives, dans la continuité des cartes, descentes de charges et images dialectiques amorcées en amont.
05. Lisbonne, pesanteur et grâce
Du 13 au 17 octobre
Lisbonne est une ville stratifiée, marquée par le séisme de 1755, les dictatures et les modernisations successives. Ses topographies accidentées, ses quartiers hétérogènes, ses permanences portuaires composent un paysage discontinu.
L’enjeu est d’articuler les acquis préparatoires (poids mesuré, éprouvé, fictionnalisé) avec l’expérience directe de la ville et la fréquentation de la Triennale.
Déroulement :
• Arpentage de la ville, exploration sensible de ses reliefs et architectures.
• Fréquentation des expositions et conférences de la Triennale.
• Visites de projets modernes et contemporains.
Livrables :
• Croquis, photographies, vidéos, notes.
• Carnet d’hétéronyme(s).
• Assemblage collectif intégrant observations, conférences, expositions.
SÉQUENCE 3
Après Lisbonne et son horizontalité étalée au bord du Tage, l’atelier se concentre désormais sur la figure de la tour : objet singulier qui condense le poids de la ville. Elle s’inscrit dans un double mouvement, vers le bas — ancrage puissant au sol, concentration des charges, logique d’ingénieur, verticalité arrimée à la gravité — et vers le haut — élévation vers le ciel, aspiration à la légèreté, colonne reliant terre et ciel, figure de la grâce. De Babel à l’Anthropocène, en passant par la Renaissance et la Modernité, la tour accompagne l’histoire des sociétés comme l’un de ses signes les plus durables et les plus ambigus.
06. Babels modernes
20 octobre
La tour est abordée comme récit à double entrée : fictionnel et architectural. Dans High-Rise (J. G. Ballard, 1975), la tour condense toutes les fonctions urbaines et concentre les tensions sociales et psychiques. En architecture, les premiers gratte-ciel de Louis Sullivan à Chicago (Auditorium Building, 1889 ; Wainwright Building, 1891) expriment la logique d’une verticalité pure. Dans Delirious New York (Rem Koolhaas, 1978), la tour devient le type fondateur de la Modernité capitaliste, emblème de la congestion.
Déroulement :
• Présentation : High-Rise (Ballard, 1975).
• Présentation : Sullivan, Chicago (1889–1891).
• Lecture critique : Koolhaas, Delirious New York (1978).
• Discussion collective : croiser récit littéraire et type architectural.
• Travail étudiant·e·s : repérage de références complémentaires.
Livrables :
• Planche comparative (A3).
• Notes écrites (A4).
07. La fabrique des hauteurs
27 octobre
La tour est une figure constitutive de la Modernité. Elle concentre flux, charges, hiérarchies sociales. De New York (Chrysler Building, William Van Alen, 1930 ; Seagram Building, Mies van der Rohe et Philip Johnson, 1958) à Shanghai (Jin Mao Tower, SOM, 1999) et Dubaï (Burj Khalifa, Adrian Smith, SOM, 2010), elle incarne l’accumulation capitaliste et ses contradictions.
Déroulement :
• Mise en commun des références étudiantes.
• Débat critique sur la tour : modèle ou type ?
• Présentation d’exemples historiques et contemporains.
• Travail plastique : premiers collages photographiques.
Livrables :
• Notes écrites (A4).
• Collages photographiques (A3).
08. Fragments de verticalité
10 novembre
Le collage est introduit comme outil critique et poétique. Des surréalistes (Max Ernst, Hannah Höch, années 1920) aux radicaux italiens (Superstudio, 1969–1971), en passant par les expérimentations d’Ettore Sottsass (années 1960–1970), le collage est un instrument de déplacement et de critique. Référence théorique : Walter Benjamin et l’image dialectique, Didi-Huberman et les tables de montage.
Déroulement :
• Présentation : collages surréalistes, Superstudio, Sottsass.
• Discussion : Benjamin et Didi-Huberman, image dialectique et tables de montage.
• Travail étudiant·e·s : production de collages et de récits sur la tour.
Livrables :
• Série de collages (A3).
• Récits fiction (A4).
09. F(r)ictions
17 novembre
Le roman-photo, forme populaire née en Italie et en France dans les années 1950, transpose la logique de la bande dessinée à la photographie. Ses codes narratifs — images posées, séquences linéaires, bulles de dialogue — seront étudiés et détournés. Objectif : comprendre la photographie comme média narratif, puis l’utiliser de manière critique.
Déroulement :
• Présentation : histoire du roman-photo
(Italie, 1947 ; France, Nous Deux, 1950).
• Comparaison avec bande dessinée et cinéma.
• Travail étudiant·e·s : premier roman-photo de la tour.
Livrables :
• Roman-photo expérimental (6 à 8 images + textes courts).
10. Photogrammes
24 novembre
Avec La Jetée (Chris Marker, 1962), la photographie fixe devient matière cinématographique. La voix off remplace les bulles, le montage produit le rythme, la fixité révèle la mémoire. Référence complémentaire : Numéro deux (Jean-Luc Godard, 1975), déconstruction radicale du récit cinématographique.
Déroulement :
• Visionnage de La Jetée.
• Analyse critique : mémoire, temps, montage.
• Discussion : comparaison avec le roman-photo.
• Travail étudiant·e·s : recomposition en séquences de photo-roman.
Livrables :
• Séquence photo-roman (6 à 8 images).
• Scenario (A4).
11. Machineries intérieures
1er décembre
La tour est saisie par son intériorité. Les maquettes, intégrées à certains passages du roman-photo, viennent introduire leur matérialité physique dans le récit. Elles fonctionnent comme des décors narratifs, où la présence de dispositifs mobiles, proches d’une machinerie théâtrale, permet de varier les situations. Sections, coupes et plans-masses cessent d’être de simples documents techniques pour devenir les supports d’une mise en récit spatiale.
Déroulement :
• Construction de maquettes et décors (dispositifs mobiles).
• Élaboration de coupes et plans-masse.
• Photographie des maquettes.
Livrables :
• Ebauches de maquettes (échelle à définir par les étudiant·e·s)
• Photographies exploratoires (photo-roman).
• Coupes et plans-masse (A3).
12. Tours en récits
8 décembre
Les matériaux accumulés — collages, photographies, textes, maquettes — sont transformés en premiers récits séquentiels. La tour devient actrice et condensateur de récits.
Déroulement :
• Maquettes en cours de montage.
• Enrichissement du photo-roman à partir des maquettes.
• Discussion collective sur la cohérence narrative.
• Mise en commun des essais.
Livrables :
• Nouvelle version du photo-roman (livret ou séquence A3).
• Notes écrites (A4).
12. Table de montage
15 décembre
Le dernier atelier avant le jury est consacré à l’affinement des récits. Les photo-romans doivent articuler texte et image, récit et montage, architecture et fiction.
Déroulement :
• Reprise et consolidation des séquences produites.
• Travail sur le rythme, la lisibilité, la narration.
• Préparation des livrables finaux.
Livrables :
• Maquettes finalisées.
• Photo-roman en voie de finalisation (livret relié ou projection séquencée).
• Dossier annexe (A3).
Vacances de Noël
Du 22 décembre au 04 janvier
13. Clap de fin
Objectif : Assembler l’ensemble des pièces produites au cours du semestre en vue de la soutenance et de la présentation devant le jury.
Pré jurys
12 et 19 janvier
Jury
23 janvier
Livrables (rendu final) :
L’ensemble des pièces demandées au pré-rendu dans leur version finalisée pour affichage et présentation accompagné du livret de fin de semestre. Oral de 15 minutes par équipe.
Mode d'évaluation
Critères d'évaluation
La note du semestre sera composée de :
- Participation à l'atelier et aux rendus intermédiaires : 40%
- Rendu final devant un jury extérieur : 40%
- Livret du semestre : 20 %
Les critères d'évaluation seront les mêmes à chaque rendu :
- Cohérence du processus de projet et des expérimentations exécutées
- Pertinence du récit par rapport aux thèmes du studio et au contexte territorial
- Qualités architecturales, spatiales, formelles et matérielles
- Qualités de la représentation et des documents graphiques
- Qualités et pertinence du discours, précision des mots employés
En plus de ces critères de notation, une attention particulière sera portée ce semestre à :
- Votre capacité à convoquer d'autres champs (sciences humaines et sociales, sciences de l'environnement, arts, littérature etc...) et à les articuler avec le projet d'architecture
- Votre participation aux discussions et temps collectifs et, en général, à la dynamique collective de l'atelier qui sera organisé davantage comme un temps de partage et d'exploration en commun qu'une succession de temps de critiques individuelles
- Votre inclination à questionner les représentations établies et à proposer de nouvelles formes d'expression des questions politiques, économiques, scientifiques actuelles
- Votre capacité à manipuler plusieurs medium, dont le texte qui accompagnera chaque séquence et chaque phase du semestre, l’image-film (photogramme), et plusieurs échelles – du détail au territoire.
Travaux requis
Voir 'méthode de projet et déroulement du semestre' dans la rubrique 'Contenu'
E912 : Instrumenter n°2 : Julia Tournaire
Objectifs
STOCKS & STACKS
Ce studio de projet prolonge l'investigation amorcée en 2023-24 puis 2024-25 sur la notion de fantasmagorie rapportée à l'architecture. Pour l'alimenter autant que la complexifier, nous proposons cette année de la mettre en vis-à-vis à vis d'une autre notion : celle de masse.
Par masse, nous faisons ici référence à deux types de « stocks » ou d’accumulation : la masse d’objets/de matières et la masse d’hommes. Leur confrontation nous invite à réfléchir au rôle de l’architecture dans la « production de masse » entendue comme « production de la masse » reprenant l’hypothèse de Baudrillard comme quoi toute constitution de stocks d’objets a pour finalité le maintien d’un état de masse intégrée. Prenant appui sur la notion de fantasmagorie déployée par Walter Benjamin et sur celle d’hyper-réalité convoquée par Jean Baudrillard, nous supposerons que la masse constitue en elle-même une forme de spatialité nouvelle, une forme d’appareil immersif engendrant un espace onirique commun autant support que véhicule du spectacle de l’accumulation.
FANTASMAGORIES DE MASSE OU LE SPECTACLE DE L'ACCUMULATION
Ce semestre nous ferons l’hypothèse que les lieux d’accumulation, d’amoncellement, de stockage, d’empilement - d’objets, de matières, de personnes -, ont la possibilité de devenir des espaces fantasmagoriques « producteurs de masse » à partir desquelles questionner la puissance et la magie de cette accumulation. Nous pensons aux lieux de consommation de masse ou de tourisme de masse typiques du XXe siècle, mais aussi aux espaces logistiques et d’entrepôts, aux espaces de stockage de données comme les data centers ou les espaces d’archives et de mémoire ou encore aux espaces domestiques eux-mêmes qui rendent possible une certaine forme d’accumulation. Ces lieux peuvent aussi bien être des lieux d’extraction, de production, de consommation que des lieux par lesquelles transitent ces masses, car toute masse est effet de mouvement et pas seulement de quantité de matière. Il s’agira de travailler à l’architecture de ces lieux de masse mais également à leur mise en spectacle par l’agissement de la masse ou des masses elles-mêmes. Nous développerons pour cela la notion de « mise en masse ».
MASSE, PEUPLE, FOULE, MULTITUDE
L’articulation des deux acceptations de la masse - comme quantité de matière et comme corps collectif - permettra de la constituer à la fois comme matière et liant d’une architecture de la masse, autant que comme sujet et décor de cette même architecture. Elle prendra appui sur une série d’expérimentations plasti-critiques : à la fois plastiques et matérielles mais aussi théoriques et critiques. Imprégné.es des écrits de Sigmund Freud (Psychologie des masses et analyse du moi, 1912), Gustave Le Bon (La psychologie des foules, 1895), Baruch Spinoza (Traité politique, 1677, sur la pensée des multitudes), Jean Baudrillard (A l’ombre des majorités silencieuses. La fin du social, 1982), Paolo Virno (Grammaire de la multitude. Pour une analyse des formes de vie contemporaine, 2002) ou encore Serge Moscovici (L’âge des foules, 1981), nous nous demanderons ce qui fait masse aujourd’hui. De quelles formes et affects les masses tirent-elles leur puissance ? En outre, la magie qui s’opère dans la masse est-elle la même que celle portée par le peuple, les foules ou encore les multitudes ? Quel(s) parallèle(s) avec l’architecture de la foule (cf. Can Onaner) ? Et que devient l’intime en la masse ?
HOW HEAVY IS LISBON ?
La visite de Lisbonne et de la Triennale d’architecture sera l’occasion de mesurer la masse ou les masses de Lisbonne, dans le sens d’identifier les composantes principales mais aussi d’appréhender les flux de matières, de personnes et d’entités vivantes qui font fonctionner ou dysfonctionner le « système ville ». Mesurer et représenter la masse de Lisbonne impliquera sans doute de transcender les échelles, du microscopique au macroscopique, de dépasser les frontières du visible et les limites planétaires et de rendre apparents les multiples « mondes miroirs » (Naomie Klein) qui s’y connectent. Cette ville ainsi « pesée » et représentée fera office de site de projet. Elle sera le lieu de projection de fantasmagories de masse, au sein desquelles la puissance et la magie des accumulations préalablement identifiées seront questionnées, mises en scène, exagérées, activées ou au contraire désactivées, recomposées, désintégrées etc. La dissémination des masses projetées au sein du « système Lisbonne » ou au contraire leur concentration viendront questionner les contours de l’architecture en tant qu’objet (inerte vs. vivant) et échelle (statique vs. dynamique).
Contenu
DEROULEMENT DU SEMESTRE
Le semestre se déroule en quatre temps correspondant à quatre types d'approches de la notion de masse et quatre modalités de projection : l'accumulation et l'expérimentation plasti-critique, la friction et le cartographie manifeste collective, la massification et la modélisation architecturale, la fétichisation et la mise en scène. Chaque temps est introduit par un exercice court d’une journée conçu à la fois comme un approfondissement théorique et une exploration spontanée de la matière présentée.
SEQUENCE 01 : ACCUMULATION
L'Un, le Double, la Masse
> Stocks, 18.09
> Stocks de stocks, 25.09 / 02.10
> Stocks de stocks de stocks, 09.10 am
Livrable : Collection (ou toute autre forme d'accumulation) de dessins, collages, photos de maquette
SEQUENCE 02 : FRICTION
Un ma(ss)nifeste pour Lisbonne
> Peser Lisbonne, 09.10 pm / 12-17.10 (voyage)
> Projeter Lisbonne, 23.10
> Soulever Lisbonne, 06.12
Livrable : Manifeste sous la forme d'une cartographie collective accompagnée de récits et collages fictions
SEQUENCE 03 : MASSIFICATION
Architectures de masse / masses d’architecture
> Massness = Bigness ?, 13.11
> Masse contenue masse contenante, 20.11 / 27.11 / 04.12
> Mise en masse, 20.11
Livrable : Modélisation d'une architecture de la masse : diagrammes (chorégraphie des masses), registre (quantitatif), maquette volumétrique et de détail (diorama)
SEQUENCE 04 : FETICHISATION
Le spectacle de l'accumulation
> Synopsis, 18.12
> Dispositifs, 08.01 / 15.01
> Spectacle, 22.01 (rendu final)
Livrable : Animation de l'architecture via une installation / performance (photos, videos...) et exposition des dispositifs ayant servi à réaliser l'animation
Mode d'évaluation
CRITERES
Clarté des intentions, du processus et des protocoles
Pertinence du récit par rapport au contexte territorial
Qualités architecturales, spatiales, formelles et matérielles
Qualités de la représentation des planches et des maquettes
Qualités et pertinence du discours, maîtrise des notions employées
EVALUATION
L’atelier (participation aux ateliers et rendus intermédiaires) : 40 %
Le rendu final devant un jury extérieur : 40 %
Compilation (livrets du semestre) : 20 %
Travaux requis
TRAVAUX PERSONNELS
Collection, Cartographie manifeste, Récit, Dessins dont diagrammes, Maquettes dont diorama, Photos / videos, Installation
TRAVAUX COLLECTIFS
Compilation des travaux du semestre sous la forme d'un livret d'atelier
E912 : Transitions n°1 – César Vabre/Pauline Marchant
Objectifs
L’atelier s'intéresse à la transformation d’un fragment urbain dont la situation est représentative des problématiques que pose la ville ancienne quant à sa capacité à continuer à évoluer et à répondre aux enjeux contemporaines.
Il interroge la question patrimoniale au prisme de la transformation inéluctable des villes et des édifices. Comment se positionner dans la réutilisation et la valorisation de ce dont nous héritons ?
Il s’agit d’acquérir les bases méthodologiques nécessaires afin d’étudier un édifice majeur ancien et son contexte, et d’envisager une intervention urbaine et architecturale. Le projet est l’occasion d’initier une démarche créative – spatiale et constructive – en se familiarisant avec une culture du déjà-là.
Les objectifs pédagogiques sont les suivants :
- s'inscrire dans une logique de recyclage et de transformation d'un fragment de ville et d'un bâtiment remarquable,
- appréhender les mutations urbaines dans les différents champs (spatial, social, historique, économique et politique...),
- identifier des situations de projet,
- mettre en place des stratégies urbaines de mutation et de reconquête via l'espace public, les petits équipements et le logement,
- se détacher de la forme urbaine pour questionner les usages. Définir les conditions de pratiquer, d'habiter un fragment urbain,
- résoudre conjointement des questions urbaines, architecturales et constructives.
Contenu
Cette année, l'atelier questionnera le devenir d'un quartier ancien de Saint-Malo, autrefois sur le territoire de Saint-Servan.
A l’origine modeste quartier de pêcheur à proximité de la grève, il connaitra une première évolution au XVIIe siècle avec l'installation de l'hôpital général puis avec les aménagements du port qui conduiront à un déplacement significatif du trait de côte et plus récemment avec les extensions successives de ce qui est devenu le centre hospitalier, les modifications de la voirie et les nouvelles formes urbaines en rupture plus ou moins franche avec la structure du tissu urbain qui préexistait.
Mode d'évaluation
Evaluation continue, chaque étape de la démarche fait l’objet d’un rendu. Quelle que soit l’échelle abordée, l’argumentation du projet par l’analyse, la finesse du rapport au contexte et le respect des contraintes sont présentés comme les critères décisifs de l’atelier.
Evaluation sur :
- la capacité à argumenter et synthétiser votre parti aux différentes échelles : paysagère, urbaine, architecturale
- la qualité spatiale du projet (du paysage urbain au détail de la baie !)
- la cohérence des modes constructifs et leur représentation
Travaux requis
L'atelier s’inscrit dans la continuité du travail de relevé et du cours « Bâti ancien, écologie et bioclimatisme » dispensé en L3.
Une participation assidue aux journées d'atelier, conférences, cours théoriques est attendue ; un travail de terrain sur site et en archive est à prévoir.
E912 : Transitions n°2 : Frédérique Audigier
Objectifs
Les objectifs pédagogiques de l’atelier sont à la fois simples et composés : simples, dans la mesure où le but n’est ici rien moins que de parvenir à concevoir, dessiner et proposer une architecture dans un contexte bâti, paysager et historique avec lequel entrer en conversation ; composés, dans la mesure où la démarche qui permettra d’atteindre ce but empruntera nécessairement divers chemins pour articuler théorie et pratique de l’architecture, en s’imprégnant d’un lieu – qui sera à la fois le site et l’objet du projet –, en allant à la découverte d’une œuvre, en développant une démarche et une pensée personnelles vis-à-vis de la discipline architecturale.
Contenu
L’atelier s’attachera à explorer certaines des questions que pose aujourd’hui le patrimoine Moderne – qui est encore considéré comme un 'jeune patrimoine', car hérité du (récent) XXe siècle –, notamment quant à sa conservation, ou sa restauration, et son devenir. Ces questions seront envisagées dans une situation où l’architecture et le paysage entretiennent encore des relations – c’est-à-dire : en milieu rural –, au regard des usages (passés, présents ou futurs) auxquels cette architecture peut donner lieu, ainsi qu’au regard de la matérialité de cette architecture, de sa spatialité, de sa dimension technique – comme de sa fragilité –, elles seront abordées au prisme d’un système de valeurs ayant permis d’apprécier cette architecture au point d’en faire un Monument historique, mais aussi – si ce n’est, surtout – au regard de la capacité de cette architecture à émouvoir par les atmosphères qu’elle crée et la force poétique qui se dégage des situations qu’elle offre.
L’atelier de projet aura pour sujet la conception d’un centre d’art (lieu de création, d’expositions et de rencontres), qui prendra place – pour partie – dans cette architecture existante, afin de lui redonner vie, et – pour partie – dans une extension à concevoir. Les questions fondamentales de l’architecture seront au cœur de l’atelier, sans éluder les questions environnementales qui concernent – éminemment – le patrimoine.
Mode d'évaluation
L’évaluation du travail prospectif se fera – pour partie – de manière continue (3 x 15%) et – pour partie – lors de la restitution finalisée du projet (55%). L’évaluation continue prendra aussi en compte l’implication de chacun tout au long du semestre. L’évaluation en fin de semestre portera sur le projet et sa présentation devant un jury auquel participeront des personnalités extérieures (40%) et sur la restitution de l’ensemble des éléments produits (15%) après le jury.
Les critères d'évaluation du projet seront au nombre de 5 :
- Des intentions argumentées, éprouvées et exprimées par tous types de médiums
- Une démarche prospective nourrie par votre perception, vos recherches et vos expérimentations
- Une proposition architecturale démontrant vos capacités à composer des univers mêlant matière et pensée
- Des représentations architecturales témoignant de vos connaissances constructives et de votre sensibilité
- Un texte théorique engagé exprimant votre approche et votre manière d’envisager l’architecture
Travaux requis
L’atelier sera le lieu où mobiliser et faire s’articuler les acquis et expériences de l’ensemble des disciplines concourant au projet architectural. Une participation active, créative, assidue et enthousiaste aux journées d’atelier est vivement souhaitée.
L’élaboration du projet architectural mobilisera la pluralité des outils conceptuels et tangibles de l’architecte, afin que les idées puissent être partagées et mises en débat durant le semestre (jusqu’à la présentation devant un jury et la publication qui s’en suivra).
Un déplacement sur le site – qui sera aussi l’objet – du projet est à prévoir dès le démarrage de l’atelier (2,5 jours : du 25.09.2025 au 27.09.2025, avec hébergement sur place).
E912 : Traversées n°1 – S. Penfornis/J. Lafon
Objectifs
STUDIO SEICHE
Atelier urbanisme et paysage
Equipe pédagogique :
Léonor CHABASON (VT)
Jeanne LAFON (ATR)
Sébastien PENFORNIS (VT)
Juila TOURNAIRE (TPCAU
SITE, ENJEUX ET PROGRAMMATION
L’atelier propose de mener une réflexion prospective sur le devenir d’un territoire hydraulique situé le long d’un sentier métropolitain en bord de la Seiche entre Vern sur Seiche et Pont Réan.
Ce contexte de projet doit nous permettre de questionner collectivement le concept de Ville archipel, porté par Rennes Métropole depuis plusieurs années.
Notre regard sera ainsi orienté sur les enjeux liés à l’aménagement de ce territoire dans une perspective d’un possible métabolisme urbain, social et climatique.
Quel sera le cadre de vie à imaginer en 2100 pour les habitants de la métropole Rennaise ?
Comment anticiper, accompagner, orchestrer ces transformations ?
Quelles sont les capacités de résilience de ce territoire ?
Dans une perspective de projet qui doit s’envisager à moyen et long terme, le studio doit proposer un cadre prospectif pour imaginer un territoire qui sera fortement impacté par un corpus de mutations encore à identifier.
Nous souhaitons explorer des pistes de projets à diverses échelles pour aboutir à la fabrique d’un artefact architectural, un objet démonstrateur en mesure d’incarner nos réflexions.
Secteur étude : Transect Vern sur Seiche / Pont Péan
A l'issue d’une phase initiale d’étude à l’échelle territoriale, urbaine et paysagère, il s’agira de faire émerger un espace de projet, dont l’échelle reste libre, pour ensuite définir un programme. Nous proposons d’initier notre démarche de projet par une traversée des échelles, dont l’objectif sera d’aborder différentes problématiques qui à la fois dépassent le cadre du projet architectural et qui, dans un même temps, vont en définir les conditions et esquisser les contours.
La dimension pédagogique de cet atelier s’appuiera sur quelques principes :
la compréhension d’un territoire habité et de ses dynamiques de transformations, à la fois spatiales, socio-culturelles et temporelles.
la mise en relation d’un site avec un programme.
La fabrique d’une architecture située et ancrée dans son territoire.
Thématiques / mots clés
Porosité / imperméabilité
Ouverture / Fermeture
Artificiel / vivant
Marges –limites - frontières - mobilités
Ressources
Ecotone
Contenu
Objectifs et ambitions
Les différents travaux à produire durant le semestre seront réaliser en groupe, binôme et personnel.
Nous voulons valoriser votre créativité et vous appuyer dans la démarche de projet. Nous attendons aussi de votre part une forme d’autonomie dans ce processus. Ce semestre s’inscrit dans la continuité de l’atelier de licence 3, Territoire et utopie, et nous souhaitons être surpris par votre capacité à vous engager dans le faire. Sous diverses formes, nous voulons soutenir les démarches exploratoires, promouvoir la recherche par le projet et initier les prises de risque.
Attentes
VOIR / COMPRENDRE / ARPENTER
- Lecture sensible du territoire parcouru et sa traduction par différents médiums : Cartographies maquettes, dessins, vidéos, textes…
- Reconnaissance et compréhension du contexte territorial et de ses enjeux.
- Identification des composants du paysage et des espaces habités.
FAIRE / EXPLORER / METTRE EN RECIT
- s’engager dans la fabrique d’une vision (spatiale, programmatique, politique) pour transformer un site.
. Choix d’ancrage et posture de projet dans un grand site.
. Articulation des enjeux liés au contexte et au programme.
. Cohérence de la démarche de projet.
- capacité à comprendre l’emboitement des échelles et le phasage des actions à mener.
- Prise de risque et engagement.
REPRESENTER / COMMUNIQUER / DISSEMINER
- Représentation et communication du projet.
- qualité, clarté et précisions des pièces graphiques
-Capacité à explorer des modes et des outils de représentation.
4 étapes / 15 séances
Temps 1/ Atlas 5 séances
Temps 2/ Imaginaire 3 semaines
Temps 3 + Temps 4 / vision + publication 6 semaines
Mode d'évaluation
T1_ATLAS 20 %
CONTROLE CONTINU : 15 % (investissement, pertinence et qualité des réflexions et, recherches,
production hebdomadaire, progression)
réalisation et suivi hebdomadaire d’un carnet de bord A3
ANALYSE / THEORIE : 15 %
RENDU : 70 % (présentation orale, pièces graphiques + maquettes)
Travail collectif
T2_IMAGINAIRE 20 %
CONTROLE CONTINU : 20 % (investissement, pertinence et qualité des réflexions et, recherches,
production hebdomadaire, progression)
réalisation et suivi hebdomadaire d’un carnet de bord A3
ANALYSE / THEORIE : 15 %
RENDU : 70 % (présentation orale, pièces graphiques + maquettes)
Travail collectif
T3_VISION + T4 PUBLICATION 60 %
CONTROLE CONTINU : 20 % (investissement, pertinence et qualité des réflexions et, recherches,
production hebdomadaire, progression)
réalisation et suivi hebdomadaire d’un carnet de bord A3
RENDU : 80 % (présentation orale, pièces graphiques + maquettes)
Travail collectif + individuel
Travaux requis
Temps 1/ fabrique d'un Atlas 5 séances
Temps 2/ Imaginaire : dessins, maquettes et photo montage 3 semaines
Temps 3 + Temps 4 / vision : plans, coupes au 1/200 ème + publication 6 semaines
E912 : Traversées n°2 (MOUI) – Véronique Zamant/Paul-Eric Schirr Bonnans
Objectifs
Désirs de territoires.
Faire territoire commun entre approche biorégionaliste et situations (a)métropolitaine(s).
Le cas des communes de Noyal-Châtillon-sur-Seiche, Saint-Erblon et Bourgbarré le long de l'Ise.
À partir du projet de sentier métropolitain et dans le cadre d'un partenariat avec Rennes Métropole, cet atelier a comme objectifs pédagogiques :
L’élaboration imbriquée et prospective, d’une stratégie urbaine d'aménagement territorial et d’un projet architectural (stade esquisse), inscrit dans la réalité d'une commande et capable de la questionner. Le projet architectural est défini en lien avec la stratégie urbaine, donnant ainsi naissance à une architecture contextualisée. La programmation urbaine influence le devenir du tissu urbain et des formes bâties qui s’y inscrivent. Et inversement, le projet architectural influe sur le devenir du territoire au sein duquel il s’inscrit.
L’expérimentation critique, des étapes et codes de la conception en interaction avec les attentes des acteurs locaux. L’objectif est, dans une perspective professionnalisante, de rendre opératoire les orientations d’une MOA tout en imaginant des devenirs innovants. Les rencontres de terrain permettent à chaque étudiant d’être en contact direct avec les différents acteurs du territoire (élus locaux, commerçants, habitants, entreprises, milieux associatifs, architectes et paysagistes impliqués), de réfléchir aux outils et méthodes employés actuellement en matière d’aménagement et de questionner leur adaptabilité pour penser le territoire et l’architecture de demain.
La coopération interdisciplinaire par un travail de projet réalisé en équipe d’étudiants issus de champs universitaires variés (géographie, architecture, sociologie, droit, aménagement, urbanisme, etc). L’enjeu est de maintenir la co-conception du projet tout au long du semestre et d’aboutir à un projet final enrichi de la multiplicité des regards.
L’encadrement pédagogique sera assuré par Véronique Zamant (resp; architecte urbaniste) et Paul-Eric Schirr-Bonnans (co-resp; architecte) assistés de Stéphane Chevrier (sociologue).
Contenu
PARTENARIATS : Recherche et innovation en contexte urbain
Pour investir les champs de la recherche et de l’innovation en contexte métropolitain, un partenariat pédagogique a été formalisé avec Rennes Métropole sur trois villes du sud métropolitain de Rennes: Noyal-Châtillon-sur-Seiche, Bourgbarré et Saint-Erblon.
Les territoires des ces communes permettent de révéler un gradient de métropolisation qui amène à questionner différemment les enjeux posés par les objectifs de densification et de production du logement dans un contexte de renouvellement urbain lié aux objectifs de ZAN. Ils peuvent ainsi devenir le lieu de projets permettant de dépasser les manières actuelles de fabriquer la ville et de proposer des modalités innovantes pour faire territoire commun dans des situations (a) métropolitaines.
Dans le cadre de ce partenariat, le travail des étudiants (master Ensab & master Moui de Rennes 2) sera nourri par l’intervention de professionnels et une enquête de terrain sur sites pendant deux jours. Il fera par ailleurs l’objet d’une valorisation et d’une restitution sous forme de publication.
Au travers de ce partenariat pédagogique, l’atelier de projet propose ainsi de confronter les étudiants aux problématiques contemporaines qui relèvent à la fois du territoire, de la ville et de l’architecture. Dans une mise en situation réelle, appelant de la part des étudiants une production sous la forme de projets urbains et d’esquisses architecturales, cet enseignement vise à prospecter et à explorer un territoire en mutation, à bâtir des hypothèses d'intervention et à imaginer ses futurs possibles.
ENJEUX & HYPOTHESES : Prospective et utopie(s), au service des territoires
Le choix de ces communes, périphériques à Rennes et situées le long de l’Ise, invite les étudiants à considérer leur assise géomorphologique comme levier pour faire territoire commun. La problématique du projet de sentier métropolitain (lequel traverse ces communes) comme possible dépassement du modèle de la ville-archipel replace par ailleurs les enjeux de ces communes dans une vision territoriale à l’échelle du Pays de Rennes. Finalement, les situations (a)métropolitaines, propres à chacune de ces communes, permettent de questionner la fabrique des territoires dans une articulation entre approche biorégionaliste et métropolisation que les étudiants-es seront amenés à décliner selon deux grands axes thématiques au choix: Traces/Rayonnement et Milieux/Cohabitation.
Ces axes orienteront le décryptage des outils réglementaires et opérationnels classiques de la fabrique des territoires pour dans un second temps expérimenter de nouvelles pratiques et méthodes d’aménagement favorisant des projets contextualisés, soutenables et durables.
Partant de l’hypothèse qu’incarner la transition socio-environnementale peut être appréhendé comme une opportunité pour inventer de nouveaux récits de territoires désirables et éco-responsables, cet atelier devient le lieu d’élaboration de scenarii fictionnels permettant d’interroger l’évolution des modes de vie dans un contexte urbain, en posant des hypothèses critiques suivant une forme conditionnelle :
Si les crises sanitaires mondiales augmentaient les périodes de confinement et que le télétravail se généralisait,
Si des crises énergétiques ou sanitaires, remettaient en cause l’usage low cost du transport aérien au profit d’une société des loisirs recentrée sur un tourisme régional et local,
Si l’architecture était pensée comme flux énergétique,
Si la propriété foncière n’était plus le modèle dominant,
Si les filières des matériaux non renouvelables devenaient interdites,
Si l’évolution du climat du Grand Ouest le transformait en lieu d’accueil des déplacés climatiques,
Si la montée des eaux et le retrait du trait de côte, obligeaient une partie de la population littorale à préférer l’arrière-pays,
Si les ports étaient submergés,
Si l’autosuffisance alimentaire et l’autosuffisante énergétique devenaient une injonction,…
Si le vivant et la terre-mère obtenaient des droits,
Si l’architecture était soumise au cycle de la matière vivante jusqu’à sa décomposition,
… comment nos établissements humains, nos paysages, la gestion du foncier, la matérialité des projets construits et/ou rénovés, la densité, les dents creuses et les espaces publics, la gouvernance, etc, s’en trouveraient-ils modifiés ?
Ces fictions « probables » invitent étudiants, élus, habitants et professionnels à se défaire d’une vision traditionnelle des territoires. Elles deviennent le levier pour se décentrer et se confronter aux profondes mutations en devenir, pour penser de nouvelles stratégies territoriales localisées et pour faire émerger des projets concrets, inventifs & partagés.
L’atelier aura pour objet la formalisation de ces « utopies concrètes ».
PHASES
Le semestre d’atelier se structure en trois grandes étapes :
(1) Observer // Orientations
L’objectif de cette première étape est d’articuler perceptions subjectives, observations et connaissances pour construire un regard personnel et instruit sur le site et son territoire élargi. Les étudiants partent d’un diagnostic orienté et critique pour parvenir à la genèse d’une problématique de projet et formuler de premières intentions.
Cette étape comporte notamment :
Immersion collective in situ
Analyse sensible et diagnostic critique
SWOT et orientations
(2) Hériter // Vision & Figurations
Durant cette seconde étape, les étudiants partent de leurs intentions problématisées et des caractéristiques du territoire d’intervention pour élaborer, à partir d’un concept et d’un récit prospectif, des stratégies d’aménagement construisant les conditions du projet urbain puis architectural.
Cette étape comporte notamment :
Récit prospectif territorialisé
Énoncé du concept urbain en réponse à la problématique de projet
Stratégies d’aménagement
Schéma d’intentions urbaines
identification des secteurs à enjeux
> Rendu intermédiaire
(3) Inventer // Formalisations
Durant cette dernière étape, les étudiants formalisent leur projet paysager, urbain et architectural. Ils précisent leurs choix favorisant l’invention de nouveaux modes d’habiter les quartiers d’activité et de produire en ville.
Cette étape comporte notamment :
Prescriptions architecturales, urbaines et paysagères
Plan masse urbain
Esquisse architecturale
> Rendu final
Mode d'évaluation
Évaluation individuelle et collective du travail continu.
Rendu intermédiaire pour les deux premières étapes.
Rendu final.
Les modalités de rendu et critères de notation seront présentés en début de semestre.
Travaux requis
Les étudiants seront amenés à produire :
- un diagnostic critique et orienté permettant d’acquérir une connaissance fine du contexte territorial et de celui de la commande, à partir de l’identification et de l’analyse des caractéristiques matérielles et immatérielles qui constituent la biodiversité naturelle, sociale et culturelle locale.
- une analyse menée au croisement des échelles spatiales (de l’édifice au grand paysage) et temporelles (passé, présent, futur) pour mettre en débat les pratiques actuelles d’aménagement du territoire et leurs résultats
- un récit projectuel et prospectif (récit politique, social, environnemental et économique) basé sur un changement de paradigme sociétal fort. Ce récit fictionnel sert de toile de fond à la démarche de projet urbain, architectural et paysager.
- des stratégies permettant de spatialiser le récit fictionnel.
- un projet urbain et architectural nourri des enjeux de la transition socio-environnementale et de la sobriété foncière, pour réinventer les manières d’habiter, de travailler et de produire en ville, et renouveler le répertoire des formes bâties et paysagères existantes.
Les éléments produits seront présentés au fil des séances sous format papier (A3 et notices écrites) et numérisé (diaporamas), ainsi que par des maquettes.
E911 : Théorie de l’architecture
Objectifs
Théorie du projet
M2 S9 – Cours 2h + TD de préparation du PFE 2h. 6 séances de 4h.
Enseignant cours magistral : Julie Flohr
Enseignants TD PFE selon DE : Loïc Daubas ; Vincent Gouezou ; Sébastien Penfornis ; Mathieu Le Barzic
Chaque enseignant de DE est amené à proposer sa propre logique d'enchainement des séances et attendus, en vue d'un rendu final à évaluer par chaque enseignant en fin de semestre).
Contenu
Ce cours développe les théories qui traversent la discipline architecturale, au service d’une recomposition intellectuelle visant le soutien d’un travail en conception architecturale dans le contemporain.
Ensemble, nous travaillerons à partir des textes, des figures, des institutions, des collections et archives qui ont organisé de la matière architecturale et critique (textes, maquettes, films, conférences et entretiens). Ces documents seront ceux qui permettront de faire exister un regard critique, construit, en décalage, et qui permet de mettre en regard des sujets et méthodes contemporaines. La question de généalogies d’architectes et de leurs théories sera abordée, sans opérer de distinction entre la question de l’architecture et celle de la constitution de la ville.
Le corpus s’organise à partir des cultures occidentales depuis la tradition humaniste, les traditions Européenne et Nord-Américaines, avec les livres et traités d’architecture qui les ont accompagnés, et une ouverture sur des projets issus de l’architecture contemporaine japonaise.
Le cours privilégie comme matière première d’expérience, d’analyse, et de recherche, le visionnage de conférences données par des figures de la critique architecturale, ainsi que celles issues de la pratique critique de l’architecture de grands architectes dont l’œuvre est reconnue, allant de leur périodes d’émergence, à la trajectoire développées de longues carrières.
Six séances dont les intitulés sont :
1 Les traités 24/09
2 Modernité et relectures 08/10
3 Gagner le concours, avec Rem Koolhaas 22/10
4 Panorama contestataire des années 60 aux années 80 05/11
5 Immatériel Immatériaux 19/11
6 La représentation architecturale du contemporain 03/12
7 Séance d’évaluation des acquis de méthode courant janvier 2026 (du 5 au 9 Janvier)
Mode d'évaluation
Pour le CM
Travail personnel durant les 6 semaines
Restitution de 2 fiches synthétiques, suite à l’écoute complète d’une conférence, qui seront choisies parmi une liste commune et suivant les intérêts des étudiants, possiblement en lien avec l’amorce de leurs sujets/recherches en cours pour le pfe, alimentant possiblement les séances de TD.
Exercice de sortie, sur table
Demande de production écrite dans laquelle l’étudiant mène individuellement un travail d’écriture suite à une analyse en binôme d’un jeu de documents qui comprends un écrit et un ensemble de dessins d’architecte choisis par l’enseignant. Trois ensembles textes/dessins seront proposés par l’enseignant. 45 min pour l’analyse, 1h15 pour la rédaction.
Pour le TD
Rendu du livret – à évaluer par les 4 enseignants de TD.
Les attendus pour le contenu du livret sera à préciser par chaque enseignant de TD
Les critères d’évaluation seront à préciser par chaque enseignant de TD
La note pour valider l’enseignement sera donnée par chaque enseignant de TD
La consigne générale est que le livret doit contenir des parties théoriques rédigées afin de pouvoir valider le cours dans son ensemble.
Les thèmes, les problématiques, le contenu et corpus, ainsi que les outils de projets abordés pendant le cours magistral devront être employés, mis en discussion, pendant la rédaction du livret.
ECTS | Cours | TD | Pondération |
---|---|---|---|
2crédits | 12heures | 12heures | 10% |
Mathieu
Le Barzic Loic
Daubas Sébastien
Penfornis Vincent
Gouezou
+ 1 Julie Flohr
|
E911 : Groupe 1 : (Hybridations)
Objectifs
L'objectif général de ce cours de Théorie de l'architecture du S9 est la préparation au PFE du S10 qui doit s'en trouvé muri et optimisé. Six séances, entre septembre et les vacances de Noël, permettront de réduire les incertitudes du PFE. Le rapport du PFE au mémoire de recherche Master sera clarifié.
Contenu
Tout contenu utile (domaine architectural, littérature, arts plastiques, domaines scientifiques, etc) sera présenté pour éviter les phénomènes de fixation ou de limitation au profit d'une démarche d'émancipation.
E.G. : Ici une distinction entre l’artiste et le scientifique selon Ursula Le Guin permettant de dissoccier l'approche du projet d'architecture de l''approche recherche, différentes mais complémentaires :
« La science décrit avec précision de l'extérieur, la poésie décrit avec précision de l'intérieur. La science explique, la poésie implique. Toutes deux célèbrent ce qu'elles décrivent. Nous avons besoin des langages de la science et de la poésie pour nous éviter de nous contenter d'accumuler des 'informations' sans fin qui n'informent pas notre ignorance ou notre irresponsabilité.»
(Le Guin, 2014.p.2), préface de Late in the day. Trad. Gouezou
Ursula K. Le Guin Keynote speech for Anthropocene Conference: “Arts of Living on a Damaged Planet”
Travaux requis
Un livret au format A5 comporte les points suivants (* = obligatoire)
Titre*
Sous-titre*
Illustration*
Mots-clés*
Résumé*
Références architecturale* (programme, site, méthode, approche,etc.)
Références extra architecturale* (littérature, cinéma, sciences, art contemporain, etc.)
Rapport PFE/mémoire
Problématique de PFE*
Étude de site possible
Méthodes et anti-méthodes (procédure, rituel, dispositif, etc.)
SWOT
Étude succinte de site (2 max.)
Programme(s) possible(s) (référence comparable)
Lectures préliminaires*
Feuille de route ou retro-planning possible
E911 : Groupe 2 : (Instrumenter)
E911 : Groupe 3 : (Transitions)
E911 : Groupe 4 : (Traversées)
E911 : Groupe 5 : apprentissage
E913 : Voyage d’étude
ECTS | Cours | TD | Pondération |
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1crédits | 0heures | 0heures | 10% |
Dominique
Jézéquellou Frédéric
Sotinel Mathieu
Le Barzic Rozenn
Kervella
+ 10 Paul-Eric Schirr-Bonnans
Pauline Marchant Erwan de Bonduwe Anne-Laure Sourdril Julia Tournaire Valérian Amalric César Vabre Véronique Zamant Julie Flohr Jeanne Lafon |