“Vertige”
Par Pierre Hebbelinck. Lièg
Le vertige (étymologiquement vertigo vient du latin verso, versare : tourner) est un trouble affectant un sujet dans le contrôle de sa situation dans l’espace, ce qui occasionne une illusion de déplacement du sujet par rapport aux objets environnants ou des objets environnants par rapport au sujet.
Pourquoi utiliser ce terme pour une conférence :
– Parce que l’architecture, pour spatialiser un environnement, demande une élévation ou un creusement
– Parce que vaincre la gravité est l’un des défis majeurs du bâtisseur
– Parce que cette gravité s’exprime dans la coupe
– Par ce que la coupe produit l‘espace. Plus que le plan.
– Parce que c’est le rêve récurrent qui me déstabilise le plus.
– Parce que la fragilité, suite à une perte d’équilibre, donne à voir, autrement, les espaces
« La conception architecturale peut être décrite comme une méthode : de la « photographie » de la réalité – visite du site sur pellicule – en passant par l’abstraction des données, les notes d’entretiens, les maquettes et relevés des formes préalables, l’émergence de la conviction, de l’intuition et l’esquisse, pour passer ensuite à la structuration technique de cette conviction, au travail d’écriture et enfin à la transposition, la communication des données et la communication tout court avec les artisans jusqu’à l’apparition complète et totale de l’objet architectural.
Si je dis « peut être décrite comme une méthode », une technique d’atelier si vous voulez, ou encore un métier, c’est que le plus important est encore ailleurs et comme dans tout évènement, l’essentiel est à découvrir dans l’invisible.
Ainsi, la question essentielle apparaît pour moi dans la disponibilité permanente au champ poétique, à la capacité de recueillir, d’écouter et de révéler en matière, une partie du flux permanent de la matière poétique, durant la période que l’on nomme « l’élaboration de la forme architecturale ».
Cette matière poétique peut apparaître dans toutes les conversations, les attitudes, les bribes de mots, les conflits, les matières, la pluie omniprésente au cours des quelques derniers jours, la tension dans les muscles, l’émotion d’une attitude physique… » 1991.
Pierre Hebbelinck. Liège – 14 février 2024.
Plus d’informations.
(Enseignante référente : Margaux Darrieus).